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Guyana express

Guyana express

Deux mois sont passés, moi et mon compte bancaire avons retrouvé des couleurs. Mais qu’il est bon de revenir sur la route, la route de l’inattendu, ces chemins, qui n’attendent que moi !
Pourtant, je ne reprendrai pas immédiatement cette voie vers l’inconnu, non, je vais d’abord prendre des vacances, et oui, on peut prendre des vacances en voyage, et c’est ce que je vais faire à Playa del Carmen au Mexique, un mois de farniente, de sport, de délicieux repas, pas de visites, pas de découvertes, je connais déjà très bien ce coin de la planète, et c’est justement pour cela que j’y reviens.
Mes journées se partagent entre la plage, et le stade de la ville, parfois je m’essaie à un restaurant vegan, une suite de découvertes et de lectures m’ont amené, depuis quelques semaines déjà, à l’alimentation 100% végétal, peut-être qu’il serait intéressant d’écrire un article sur le sujet…

Pour reprendre la vie nomade, c’est retour en Amérique du Sud, et pour se faire je voudrais commencer par la Guyana, malheureusement malgré la proximité, impossible de trouver un vol à prix convenable, c’est moins cher de passer par …Miami !
Alors partons quelques jours en Floride, la dernière fois que j’y avais mit les pieds, je n’avais pas encore de poils au menton.
Ce que j’ai aimé ? Beaucoup d’immigrés de l’Amérique Latine, ça parle espagnol à la caisse de supermarché, à l’accueil de l’aéroport, et même dans l’Auberge de Jeunesse (qui n’en ai pas vraiment une…), j’aime aussi ces grand espaces pour le sport, des chemins « Spécial Course à Pieds », des parcs équipés de barre de tractions, barre à dips, anneaux de gym, etc. Et niveau nourriture, quel choix ! Le tout nouvel herbivore que je suis est ravi, des dizaines de restaurants arborant le grand « V » de vegan (ou végétal), même pour faire ses courses, des trucs dont je n’avais jamais entendu parler, j’adore.
Ce que je n’ai pas aimé ? Pour faire court …tout le reste.

Retour dans le Sud, l’avion atterrit sans encombre, mais l’aéroport est loin de la ville, très loin. Le temps d’échanger quelques dollars pour de la monnaie locale, qu’il fait déjà nuit, et quand je demande un transport en commun pour le centre, on me le déconseille, « c’est trop dangereux à cette heure »

Les seuls transports sont des minibus, et quand la nuit tombe, personne ne vous conseille de les prendre, j’hésite entre passer la nuit sur place, pour attendre le jour, et défié le bon sens.
Un couple du pays qui avait appelé leur chauffeur pour venir les chercher, me proposa de partager leur véhicule, décidément ce karma sera toujours là pour me donner un coup de pousse.

Le truc c’est que je ne sais pas où aller, Georgetown est totalement inconnu, pas de nom d’auberge en tête, mais le chauffeur lui sait « Il n’y en a qu’une dans ces prix », bon ben allons dans celle-ci alors !
De l’extérieur l’endroit ressemble à s’y m’éprendre à …une prison, des barbelés, un gardien à casquette
– « Euh… Vous êtes sûr que c’est là ? »
– « Oui, oui »
– « Mais pourquoi faire ces pics et grillage ? »
– « Pour stopper les intrus, la nuit le pire peut se produire à Georgetown »
– « Super… »
Effectivement, le gardien me laisse entrer, et miracle, il y a des chambres, chacune d’elle comporte 6 lits, pourtant on me le spécifie immédiatement « This is your room, take any bed »
Les clients ne se bousculent pas au portillon (barbelé), d’ailleurs je suis l’unique locataire, le seul étranger, et continuerai de l’être pendant tout le reste de la semaine.

Difficile de communiquer avec la population, où on me parle de « danger » et d’histoires abracadabrantes qui terroriseraient n’importe quel humain normalement constitué, où me regarde avec un air suspicieux. Il fait toujours très lourd, les gens passent leur temps sur leur balcon, en famille, la grand-mère, les parents, les enfants, le voisin, ils y passent des heures à regarder les gens ou les voitures qui passent, le visage sans expression, comme assommés par la chaleur.
À mon passage j’aime faire des « Hellos » en faisant la vague avec mon bras droit, immédiatement les enfants sortent de leur léthargie et me renvoient des signes de la main, avec de grands sourires, mais voyant leurs parents immobiles, me fixant tel des mort-vivants, et sans aucun retour d’émotion, ils perdent presque immédiatement leur allégresse, et se rassoient lentement sans me lâcher du regard, avec des visage qui en disent long sur leur incompréhension.
Alors je visite la ville, seul le petit appareil photo m’accompagne, comme vous vous en doutez, on m’a fortement déconseillé de prendre le gros.

Tract que l’on m’a gentiment distribué dans la rue

L’architecture est sympa, un peu comme au Suriname, mais en moins entretenu, je ne suis pas émerveillé par les lieux, c’est sûr, mais j’arrive à trouver mes marques, ce restaurant par exemple sera mon culte de la ville, j’irais tous les jours, et comme cela n’ouvre que le midi, j’y prendrai une portion double, pour le diner

À 1$50 le repas, qui plus est, totalement végétal, une aubaine.

Mais je me lasse, le pays ne m’attire pas plus que ça, puis …je rêve de Brésil, et de Vénézuela. Ce dernier me fascine autant qu’il me fait peur, quand je rencontre des argentins, péruviens, chiliens ou tout autre nationalité, c’est toujours « Viens visiter mon pays ! C’est super beau, des paysage fantastiques ! » la seule exception ? Quand tu rencontres de vénézuéliens, eux d’entrée ils te disent « Nous avons un très beau pays oui, mais ne viens pas » comme ça c’est clair… Pourtant comme un enfant, c’est quand on me dit de pas faire, que je veux faire, puéril ? Oui. Bon c’est encore loin, je ne me suis pas encore vraiment décidé, mais ce qui est sûr c’est que le Brésil (et l’açaí) me manque, après une toute petite semaine, je décide de quitter le pays, sans désirer en découvrir plus, non, je n’en ai pas l’envie.
Le bus qui va à la frontière doit traverser le pays dans toute sa longueur, une bonne journée de route avec les arrêts. En plus, ce que je n’avais pas compris au début, c’est qu’il y aura une traversée de rivière, et comme nous arriverons au bateau au milieu de la nuit, il faudra attendre sur place jusqu’au petit matin, que le premier « capitaine » est le temps de finir sa nuit. Génial.

La rivière est toute proche, nous allons passer 3 ou 4h ici, sur des hamacs, en attendant le bateau

Il arrive !

Voilà le poste frontière…

…3 petits timbres et puis s’en vont

Je suis de retour au Brésil ! Mon cœur palpite, mais qu’est-ce que j’aime ce pays, et comme une évidence, un couple motorisé s’arrête à ma hauteur pour me dire de monter avec eux, ils vont au centre ville de Boa Vista, c’est là où je vais, c’est à plus d’une heure de route, il n’y absolument personne à l’horizon, et je n’ai rien demandé !
Décidément ce karma confirme que suis au bon endroit, au bon moment.

6 réflexions sur « Guyana express »

  1. J’ai hâte de savoir si tu as été au Venezuela finalement, même si j’ai ma petite idée!!!
    J’ai eu la chance d’y aller en 2009 et j’avais adoré ce voyage,( le 1er toute seule alors qu’au départ je devais partir à 2!!!):les gens tellement gentils , tellement de choses à voir, j’en garde un super souvenir…

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