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La réserve Marloth

La réserve Marloth

Il est déjà tard quand nous sortons de Kruger, mais la réserve Marloth est toute proche.

Le truc c’est que ce n’est pas connu (des étrangers) donc pas vraiment bien indiqué, surtout de nuit. Nous sommes toujours au milieu des vacances scolaires, et bien entendu tout est complet.
Nous n’avons pas de réservation, c’est une vraie galère. Je m’arrête dans un petit camping qui contient une dizaine de mobile-homes, et quelques place pour poser la tente, mais à cette heure personne pour nous accueillir. Je tape au fenêtres des clients, ils m’avertissent qu’il est peut-être parti voir le match (quel match ?), ils me donnent la direction d’un bar/restaurant à ciel ouvert, je fonce.
Il faut imaginer la scène, 300 supporters avec leurs familles, la place est bondée, tous rivés devant le projecteur qui retransmet l’évènement en direct. Et moi au milieu, comme un cheveu sur la soupe, qui cherche …une aiguille dans une botte de foin. Je demande à une serveuse (faut savoir que je ne sais pas son nom, à chaque fois c’est « le patron du camping XXX » super…) qui me renvoi au patron du bar, qui me renvoi à un cuisinier, qui me renvoi à …la supérette d’en face.
– « Ils vont en savoir plus là-bas ?
– Oui, oui, elle doit savoir
– Bon ok, merci… »
À la supérette, la patronne est très sympa, elle appelle sa fille, qui appelle le fameux patron au téléphone. Une fois raccroché, elle m’annonce la super nouvelle : « Tout est complet, il n’a plus une place depuis une semaine » …re-super. Tout ça, pour ça.
Je ne sais plus quoi faire, mais au moment de partir la gentille patronne me conseille une autre place, où les tarifs sont attractifs, et comme c’est grand, il y a toujours de la place. Je l’a remercie chaleureusement, puis part à la recherche de ce paradis.

Une fois trouvé, et ce ne fût pas facile, deux ‘gardes’ nous accueillent :
– « Plus personne à la réception à cette heure-ci
– Ah merde…
– Bon de toutes façons, c’était complet
– Super…
– Mais cela peut être un avantage
– Un avantage ?! Je ne vois pas en quoi le fait que cela soit complet peut être un avantage !
– Pas le faite que cela soit complet, le fait qu’il n’y ai plus personne à la réception
– Je ne comprends pas
– On peut vous trouver un emplacement nous
– Vous ?
– Oui, contre un petit pourboire
– Ah ouais d’accord, combien le pourboire ?
– Un petit 10€
– 10€ et j’ai une place ?!
– Oui, mais il faudra la quitter avant 10h du matin
– Alors là pas de problème, en général on commence notre journée vers 6h30
– Parfait, vous nous suivez ?
– Ok »
Et nous voilà, dans la nuit totale à suivre deux gars à pieds. Au loin des lumières se distinguent, c’est le campement. Ils nous désignent une place, on voit bien que ce n’est pas une place officielle, mais à cette heure et pour ce prix, ça nous convient très bien.
– « Les toilettes ?
– À côté là, vous voyez ?
– Oui, avec les douches ?
– Oui. Bon il faut une clef pour rentrer, mais à cette heure il y a toujours quelqu’un
– Ok, je vous paie ?
– Demain, en partant, bonne nuit »
Nous posons rapidement la tente à la lumière des phare, puis allons faire une courte visite à salle-de-bain. On nous laisse rentrer (je prétexte que j’ai laissé ma clef dans la tente), mais un gars sortant de la douche en claquant des dents, nous prévient qu’il n’y a déjà plus d’eau chaude, on attendra pour l’hygiène corporelle.
La nuit est agréable, et tranquille malgré le nombre de familles qui nous entoure, un respect des autres (assez rare) s’étend sur toute la zone, pour mon plus grand bonheur.
Au petit matin nous replions bagages, et au passage à l’entrée, je tends le billet à notre sauveur, qui le glisse rapidement dans sa poche.
– « Ou est la réserve ?
– Vous y êtes
– Non, mais Marloth quoi
– Ben oui, vous êtes à Marloth
– Mais la réserve, avec les animaux, elle est où
– Je ne sais pas, allez à l’office du tourisme
– Tu ne sais pas ?!
– Non…
– Ok, ben bonne journée »
Rien est indiqué, même de jour, c’est dimanche et l’office du tourisme est …fermé. Je parcours les lieux à petite allure, c’est très étrange comme endroit, comme une toute petite ville, cloisonnée, où tout le monde a l’air de se connaître.
Sur la route un Flying-Banana (oiseau au bec en forme de banane) s’est fait percuter, sans doute par le véhicule qui me précédait, je m’arrête, il agonise sur le goudron, que faire ? La scène m’a marqué, car ses congénères, 3 ou 4 oiseaux du même type, ce sont mit autour du corps presque immobile maintenant, comme si ils voulaient l’aider, le soutenir, impuissants, ils piétinaient autour du futur cadavre, en piaillant inlassablement.
La conscience n’est pas l’apanage de l’homme.
Je finis par trouver une porte, une grande porte grillagée, et il y a un gardien devant, dans une petite guérite, ou devrais-je dire, un couple de gardiens.
– « Bonjour, on peut rentrer ?
– Où ça ?
– Comment ça ‘où ça » ?! Là !
– Vous voulez rentrer là ?
– Oui
– Vous êtes sûr ?
– C’est bien l’entrée de la réserve Marloth ?
– Oui, ou plutôt la réserve Lionspruit du parc Marloth
– Oui c’est ça que nous cherchions ! Alors oui
– Vous voulez vraiment rentrer ?
– Non mais c’est une blague ?! Je vous dis que OUI !
– Très bien, mais…
– Mais quoi ?!
– Ben il faut régler l’entrée
– Pas de problème
– Vous êtes sûr ?
– O-U-I, combien ?
– 5€
– Voilà tenez
– Merci, et bonne journée »
Et ben ! Déjà que ce n’était pas facile à trouver, en plus il a fallut 10 minutes pour leur faire comprendre qu’on était « sûr »…
La réserve est petite, mais bien fournie, quelques heures suffisent à en faire le tour sur la petite piste qui n’est pas toujours faite pour une citadine. Ce qui nous a étonné, c’est que malgré la présence de prédateurs, il y a certains points où l’on est autorisé à descendre du véhicule, pour observé un lac (ou autre) à travers de petits trous faits dans un grand mur camouflé, comme ici :

Et si un lion arrivait par derrière ? On ne va pas y penser…

Plus loin des zèbres, très peu craintifs, au contraire, après un petit moment à les observer, c’est eux qui s’approchent, ils entourent la voiture, nous sommes encerclés par des herbivores !

Vous pouvez voir comme ils sont proches, sur la photo ci-dessous, c’est la vitre de la voiture le truc flou en bas

Se rapprochement nous a permit d’observer les buphagus de plus près, vous savez ces petits oiseaux qui élisent domicile sur le dos des mammifères, et qui se nourrissent presque exclusivement des parasites que transportent leurs hôtes.

Ici encore derrière un mur (donc oui, hors de la voiture) nous pouvons observer un couple de rhinos.

Des gnous, à très proche distance

C’était vraiment sympa, court, mais sympa. On a dû croiser maximum 2 voitures, sans doute trop tôt pour tous ces supporters de la veille, et tant mieux pour nous !

Nous reprenons la route, pour un endroit plus au Sud appelé Sainte-Lucie, et pour éviter de prendre un trop long chemin, nous allons passer par l’Eswatini (ou Swaziland à l’époque de ce road trip).

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