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Le parc national de Lençois Maranhenses

Le parc national de Lençois Maranhenses

Antépénultième avion, direction São Luís. J’avais prévu de passer seulement quelques heures à flâner dans la ville, car ce n’est pas pour São Luís que j’ai fait tous ces kilomètres, mais pour le parc national tout proche. Malheureusement, les évènements en ont décidé autrement, impossibilité de visiter la ville, même pour quelques instants, pourquoi ? La réponse arrive.
À chaque fois que l’on tape « Images Brésil » sur un moteur de recherche, on en prend plein la tête, c’est à chaque fois un émerveillement de se rendre compte que TOUTES ces photos viennent d’un même pays. Comme j’étais tombé sur Fernando de Noronha, me voilà en face de clichés incroyable, un désert infini, un suivi de dunes presque blanches, jusque là rien d’extraordinaire, sauf que dans chaque creux de dune, un lac… Des milliers de lacs au milieu d’un désert ! Et pas de l’eau noire ou marron, non, non, ils sont bleus ou verts, encore une fois, un décors surréel. C’est là que je veux aller !
Le parc se nomme : Lençois Maranhenses, vous vous imaginez bien que pour un endroit aussi beau, il attire le plein de touristes. Et sa porte d’entrée est à Barreirinhas, une petite ville envahie par les voyageurs en herbe. Je pensais à tord que c’était la seule. Il y en a une autre, bien moins connue, où le tourisme n’est pas (encore) développé, son nom ? Santo Amaro.
Lors de mon séjour à Ouro Preto, j’avais sympathisé avec la propriétaire de l’auberge de jeunesse, nous étions restés en contact, et quand elle a su mon intérêt de visiter ce fameux parc, elle m’a bien sûr partager son aventure. Alors même si c’était une bonne nouvelle, ce n’était surement pas facile, qui dit pas touristique, dit plus compliqué, pas de transport en commun, pas d’auberges référencées, pas de plan, ni de prix, rien, rien de rien, bref …j’adore !
La seule chose qu’elle m’avait donné, c’est nom de cette ville, le WhatsApp d’un chauffeur qui pourrait peut-être m’amener à mi-chemin (oui, à mi-chemin !), et enfin, le nom d’une auberge sur place, bon ben ça suffira.
Le jour d’avant je le contacte le chauffeur, en anglais, avec un long message, pour …rien, sa réponse « Je ne comprends pas l’anglais »
Vu mon super portugais, ça va être au top… Bref, on arrive à communiquer, et au final il vient directement me chercher à l’aéroport, cool hein ? Ben non, car le rendez-vous est à 3h, 3h du matin ! Sachant que j’atterris à 17h00, c’est génial…
L’aéroport est trop éloigné de la ville, pas le temps d’y faire un tour, surtout de nuit… Le pire, c’est que cet aéroport est tout naze, en reconstruction, sans doute le plus minable du pays, et c’est dans celui-ci que je dois patienter.
Mais comme d’habitude, j’ai faim, impossible de manger quoi que soit ici, et puis c’est toujours d’avoir quelques provisions au cas où.
On me demande une fortune à la consigne à bagages :
– « Mais c’est juste pour une heure, ou un peu plus »
– « Nous ne faisons que par 24h »
– « Oui, mais moi je dois payer 10US$ pour une heure… »
– « C’est le deal »
Super, le premier supermarché est à 4 kilomètre, je ne vais pas me trimballer avec mes sacs dans la rue, et encore une fois, de nuit. Tant pis, je débourse.
Au bout de 40 minutes, mais pas de mes peines, le supermarché est enfin devant moi, il est énorme, tout comme ses rayons, ses choix, et …ses files d’attentes, 1h20 j’ai passé dans la queue ! Ah l’Amérique du Sud, « Tranquille la vie », on va dire que j’avais (largement) le temps.

De retour à l’aéroport, et le ventre plein, j’essaie de gagner quelques heures de sommeil, 30 minutes au sol, 15 minutes entre deux bancs, 40 minutes entre une chaise et les sacs, vraiment une super nuit… Trois heures du matin sonne enfin.
Il faut savoir que, bien sûr, pas de wifi, donc pas de communication avec Denilson (c’est son nom) depuis la veille, si il y a eu un empêchement, aucun moyen de le savoir.
Je sors, les sacs sur le dos, rien. Mais de toutes façons, comment va-t-on se reconnaitre ? Il ne sait rien de moi, et vis-et-versa. Je reste bien au milieu, histoire de ne pas me mélanger, qu’il puisse bien me voir.
Pas un, mais deux gars arrivent, ils me demandent de monter dans un mini-van, genre un 16 places. Il est vide, à part eux, à l’avant, il n’y a que moi. Seul avec deux gars qui ne parlent pas un mot d’anglais, dans un camion vide, n’oubliez pas où on est, et il est 3h15 du matin ! On s’éloigne de l’aéroport, pas longtemps, peut-être 10 minutes, il s’arrête devant un vieux garage fermé, pas un chat, il éteint le moteur, et ouvre les portes. Je m’essaie donc avec ce superbe portugais qui me caractérise si bien :
– « Euh, on fait quoi là ? »
– « On attend »
– « D’accord, mais on attend quoi ? »
– « L’heure »
Super
– « Et l’heure de quoi ? »
– « Ben l’heure de partir »
– « ……………. »,  » Je ne savais pas qu’il y avait une heure de départ, autre que 3h du matin »
– « On prend les gens à l’aéroport, et en ville. On attend ceux de la ville »
– « Ok, pendant longtemps ? »
– « Non »
Re-super
Donc me voilà au milieu de nulle part, dans un van ouvert, avec deux gars qui se montre des images de porno sur leur téléphone, et le tout à 3h30 du matin, quelle nuit fantastique !
Au bout de trois quarts d’heure, des voitures viennent entourer le van, une dizaine de personnes me rejoignent, mais surtout des palettes de sacs de riz (ou/et autre), de la nourriture de toute sorte, deux tiers du véhicule est réservé aux « bagages » et enfin, nous partons.
Je ne veux pas dire de bêtises, mais à en croire mes souvenirs, nous avons roulé pour 3 ou 4 heures, pour arriver ici :

Oui, car à partir de là, Denilson ne peux plus rien pour moi, son véhicule n’est pas adapté pour la suite.

– « Et maintenant ? »
– « Prends le prochain camion tout-terrain, il n’y a plus qu’une heure de route jusqu’au village »
– « Mais lequel je prends ? »
– « N’importe, celui qui part »
– « Et pour revenir ? »
– « C’est pareil, mais à l’inverse, ils viennent te chercher vers 6h du matin, puis on te récupère ici vers 8h »
– « Ok, merci. Alors à dans trois jours »
– « C’est ça »
Je fais comme d’habitude, je suis la troupe, tout le monde va vers ce camion, c’est que ça doit être le bon.

Les sacs sur le toit, maintenant nous sommes sur de la piste, de la piste sableuse. Ce genre de route me rappelle Cabo Polonio en Uruguay, sauf qu’ici, je suis le seul étranger.

Avant d’entrée dans le village, il faut encore traverser une rivière :

Et voilà.

– « Alors ? Où est-ce que tu veux que l’on te laisse ? »
– « Euh, je ne sais pas… Il n’y a pas un arrêt officiel ? »
Bien sûr, ils sont mort de rire…
– « Non, tous les passagers s’arrêtent quelques part, on les déposent, quand il y n’y en a plus, on range le camion »
– « Ok, on m’a parlé de la pousada Lagoa Azul, vous connaissez ? »
– « Bien sûr ! C’est partie ! »
Et encore une fois, voilà.

Je ne suis pas vraiment sûr de vouloir rester là, mais la famille est très accueillante, m’offre une chambre au prix d’un dortoir (avec petit-déjeuner), la climatisation et le wifi ! Qui ne fonctionnait pas vraiment, mais quand même.
Bon, une sieste s’impose. Et après un bon repas, petite visite du village, petite, car en fait c’est très rapide, pas grand chose à voir, même l’église n’est pas terminée.

Pas un chat, j’ai bien croisé un groupe de 5 brésiliens qui venaient pour la même chose, mais ils avaient un « package », j’étais vraiment seul au monde, entouré par l’eau.

Pour pouvoir observer les paysages tant convoités il faut à nouveau un camion passe-partout, et comme je suis seul, il faut raquer plus cher, ah on veut la tranquillité ? La solitude ? Ben cela se paye.
C’est le fils de la famille qui a un véhicule de se genre, si j’ai bien compris, il peut m’y amener cette après-midi, je serai seul dans un 16 places. Entre temps, je rencontre un « professeur d’anglais » et ami de la famille, avec qui je peux communiquer et échanger, il est justement libre cet après-midi et se propose de m’accompagner (à titre gratuit, bien sûr), pourquoi pas ?

Le ciel est un peu couvert, les premiers paysages ne me font pas grand effet.

Nous sommes qu’à 3 ou 4 kilomètres du village, c’est vraiment tout proche.

Puis les nuages se font doucement la malle…

Des décors magique me font maintenant face

Je vous laisse admirer cette beauté naturelle, sachez que l’eau est à bonne température, y prendre un bain est une obligation !

Avec le sourire :

Avec et sans les Crocs

Avant de quitter les lieux je note l’endroit sur le GPS du téléphone, si la distance est si proche, autant y aller à pieds la prochaine fois.

Il s’avère beaucoup plus dur d’y aller sans véhicule, les montés et descentes des dunes prennent un bon bout de temps, mais cela reste possible, encore faut-il savoir où aller.
Je passe mes fins de soirée devant les couchés de soleil, une paix incroyable.

Puis il a fallut faire le chemin inverse, et Denilson était bien là.
Alors, est-ce que tout cela valait bien la peine ?
Oui, mille fois oui.

14 réflexions sur « Le parc national de Lençois Maranhenses »

  1. javoue…le debut de ton arrivee, on dirait un thriller…2 gars, un van, 3h du mat…et puis boum, un paysage a vraiment couper le souffle, ces dunes et ces petits lacs sont vraiment magnifiques!!

    1. Oui, c’est sûr, d’ailleurs toutes les plus belles photos du parc sur le web sont prises « de haut », mais pas de drone dans le sac, tu me montreras ? ;-)

  2. Plutôt sympa ce parc ! Je n’avais pas eu l’occasion de le faire à l’époque, car l’eau était trop basse et ce n’était donc pas forcément très joli. :)

  3. Salut Sandro,
    Un coin apparemment pas très connu, c’est super !
    Cela change de tout ce qu’on peut imaginer au Brésil ;;;;
    Si on veut y trouver de l’eau, il faut je pense y aller en hiver (pour nous).
    Belle fin d’année =)

  4. Salut ! C’est magnifique ! Tu y es allé en février ? Je te demande car nous souhaitons y aller et on nous dit souvent que cette période n’est pas « top » et qu’il y a peu de lagunes, or toi tu en as vu pleins :) Bonne continuation !

    1. Salut !
      Non, mes articles ont toujours pas mal de retard par rapport à la réalité…
      J’y étais un début d’avril.

      Mais avec la folie des saisons et le changement climatique, rien n’est gravé dans la roche, tu peux y aller en « bonne » saison et ne rien voir, et y aller en « mauvaise » et admirer un paysage magnifique.

      C’est un peu au petit bonheur la chance ;-)

      Bon trip !

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