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Ne rien voir en Martinique

Ne rien voir en Martinique

Mon billet en poche depuis quelques semaines déjà, il faut que je me trouve un logement abordable, mission difficile car en plus d’être toujours aux Caraïbes, je retourne en territoire français.
Tout est hors budget, même Airbnb, je ne sais plus quoi faire… Il y a bien un petit appartement charmant, et abordable, mais c’est en plein milieu de l’île, loin de tout, pas vraiment pratique. Et si je louais un véhicule ? Parfois sur internet on peut trouver des offres incroyables, ce qui me permettrais de prendre un logement n’importe où, puisque motorisé.
Après quelques minutes de recherches, un miracle apparait sur l’écran « Voiture à 8Euros/jour, kilomètres illimités, assurance comprise », réservation immédiate, en plus il est stipulé « pas de carte de crédit nécessaire » ce qui m’arrange (je vous dis pourquoi juste après). Maintenant passons à la réservation du logement au milieu de nulle part, et c’est partie !

Les bagages en main, direction les comptoirs de location, il y en a au moins sept, aucun ne correspond au nom de ma réservation. Une fois montré à la première hôtesse, je suis envoyé à la suivante, puis à la suivante, puis à la suivante, au bout du compte, personne ne reconnait le nom qui trône sur mon bout de papier, super.
– « Attendez, c’est peut-être chez ma collègue »
– « Quelle collègue ? J’ai fait tous les comptoirs ! »
– « Si, si, là c’est aussi un bureau de location, elle va revenir de pause »
Alors j’attends…
– « Bonjour, je peux vous aider ? »
– « Euh oui, peut-être, j’ai une réservation pour un véhicule, mais aucune des agence ne correspond »
– « Montrez moi….. oui c’est ici »
– « Finalement »
– « Votre passeport et permis s’il vous plait »
– « Voici »
– « Très bien, votre carte bleue ? »
Et c’est là que ça se corse, petit flash-back :
Comme vous le savez quand on a une carte bleue, elle n’est pas éternelle, elle a une date de validité. Bien que j’ai un compte au Canada, la carte qu’ils m’ont fournit ne sert qu’à retirer, pas de paiement ni en magasin ni par internet, mais cela me suffit, la plupart du temps. Pour le reste (99% achat sur le net) j’utilise la carte française, qui est depuis 2012, périmée… Que cela ne tienne, j’en ai reçu une nouvelle, en France, mais en me communiquant les numéros par téléphone, je peux l’utiliser, virtuellement en tous cas. C’est pour cela qu’en 2012 j’avais demandé à ma sœur de m’amener la nouvelle à New-York, malheureusement Sandy passait au même moment (vous ne vous rappelez pas ?), et dans la confusion, bien que la carte soit dans sa valise, elle n’a jamais atteint mon porte-feuille. Un an plus tard, presque jour pour jour, et au même endroit, ma sœur et mère viennent me rejoindre, là encore, confusion ou oublie, la carte reste en France, puis enfin en 2014, alors que ma chère sœur vient me rejoindre au Pérou, je lui rappelle bien de prendre la précieuse carte avec elle. Pourtant, quand je la rejoins à l’hôtel vers minuit, elle me dit les yeux endormis « Salut fréro, ah au fait, j’ai oublié ta carte… »
Revenons au comptoir :
– « Mais sur le site il y avait marqué  ‘Sans carte de crédit’ pourquoi vous m’en demandez une maintenant ? »
– « Ah mais c’est impossible sans carte bleue »
– « Comment ça impossible ?! J’ai une réservation, je peux vous payer d’avance »
– « Cela n’a pas d’importance, c’est pour la caution »
– « Dites-moi de combien est la notion, je vais retirer, vous la donne, et vous me la rendait au retour du véhicule »
– « Certainement pas, on ne prend pas d’espèce, je n’ai même pas de caisse, la carte est obligatoire »
Mais je n’ai pas de carte ! Pas besoin de lui raconter toute l’histoire, ça ne changera absolument rien, j’insiste un peu, question d’habitude, mais rien n’y fait, je pars …à pieds.
Les taxis coutent une fortune, et l’aéroport n’a ni de transport en commun, ni de passage pour les piétons, c’est voiture ou taxi. Hors de question que je baisse les bras, malgré les travaux en cours (les transports en commun arrivent ! Mais pas avant 2017…) je passe les barrières, m’engouffre sur la voie, je suis sur l’autoroute ! D’un coté les voitures qui défilent, de l’autre un ravin où les ouvriers creuse la terre, seule une bande de béton sépare le danger automobile de celui de la chute, alors je monte dessus et fais l’équilibre sur 3km avec mes sacs sur le dos, la fatigue ce fait sentir, j’ai bien le temps de penser à ma sœur et cette pu… de carte, ah si elle ne l’avait pas oublié ! Enfin une déviation, sortir de la 3 voies est finalement possible, ce n’est pas très animé par ici, surtout des locations de voiture, quelle ironie, je fonce vers le Nord, en sueur. Une heure plus tard un abri-bus, oui ! Un abri-bus ! Avec des gens qui attendent, enfin la délivrance. Je suis à presque 10km de marche, mais il en reste 5 pour atteindre mon logement, en se renseignant vite fait, on me confirme qu’il y a un bus qui va dans cette direction, et qu’il s’arrête tout près.
Bon il ne s’arrête pas très loin effectivement, mais le logement est au bout de la petite impasse, oui, la dernière maison, comme si c’était fait exprès, je n’avais pas assez de kilomètres dans les jambes.
L’accueil est chaleureux, mais mon hôte est surprise de me voir si tardivement, « Vous n’étiez pas sensé arriver il y a trois heures ? », et si, alors je lui explique la situation, et elle en profite pour me faire visiter son bas de villa, mon appartement pour la semaine qui va suivre.
« J’ai un ami qui loue des véhicules, peut-être il pourra faire quelque chose » je n’y crois pas vraiment, mais l’espoir fait vivre.
L’endroit est superbe, calme, à l’ombre d’un manguier. Un grand jardin, pas de vis-à-vis, le rêve …si j’avais une voiture. Profitons de ce que l’on a, demain est un autre jour.
Le jour d’après arriva, le gentil couple qui m’a accueillit dans leur demeure me confirme que personne ne loue sans carte bleue, bon, rien de nouveau à l’horizon. Tans pis, je retourne au bus, mais dans la même direction, allons au centre ville se renseigner sur le pays, les bateaux (pour la prochaine île), les transports, etc.

Décidément les bonnes nouvelles pleuvent (welcome back to France !), le bateau pour aller en Guadeloupe coûte la modique somme de 90Euros, cher, mais rien de nouveau ici. Non là où le bât blesse, c’est que je veux d’abord m’arrêter sur la Dominique, pile poil entre la Martinique et la Guadeloupe, et que le prix du trajet reste …le même.
– « Mais c’est à mi-chemin, cela devrait être à moitié prix, non ? »
– « Je ne sais pas ce qui ‘devrait’  être, mais le prix reste à 90Euros pour la Guadeloupe ou pour la Dominique »
– « Et donc, si après je pars de la Dominique en bateau pour la Guadeloupe, ça sera moins cher ? »
– « Non, toujours et encore 90 Euros »
– « Donc pour résumer, pour aller en Guadeloupe tous les bateaux passent par la Dominique, qui est à mi-chemin, mais que l’on s’arrête au premier ou au deuxième stop le prix reste le même. Et donc, aller en Guadeloupe en s’arrêtant quelques jours en Dominique coûte le double pour la même distance parcouru »
– « Vous avez tout comprit »
Super, je suis ravis de comprendre l’incompréhensible.
Bon, l’essentiel c’est d’avoir trouvé un transport pour la prochaine étape, et pour circuler en Martinique, oui au centre sur un grand parking des tonnes de minibus, ils vont absolument partout, il suffit de demander, mais comme ils ne partent pas toutes les dix minutes et s’arrêtent souvent, cela prend une journée (entre l’allée et le retour) à chaque fois, qu’importe, il me reste 5 jours, moins le dernier qui, pour cause de départ, ça fait 4 bels endroits à découvrir, passons à la sélection. Sur le chemin du retour, le ciel s’assombrit, plus tard dans la nuit, la pluie se fait battante, et ne s’arrêtera pas pendant …3 jours, mais quelle poisse !
Trois jours de déluge, de quoi mettre à jour le blog, faire du sport, penser à la prochaine destination, faire du sport, dormir, trier les photos, faire du sport, aaaaaargh ! Il faut que je sorte de cette chambre ! Le 4ème jour arriva avec quelques éclaircies, toujours un peu de pluie, mais pas assez pour me clouer sur place, il faut choisir, le choix se fait pour la plage des Salines.
Après ces jours de ciel gris, il me fallait un petit coin de paradis, certes touristique, mais cette période ne l’année laisse encore beaucoup de place sur le sable.
La chance est de retour, car au bout de quelques minutes de route, nous passons les nuages, le bleu fait enfin son apparition, quel délice. Clichés :

Ce fût court, mais que faire ? Mes hôtes m’invitent chez eux pour gouter quelques spécialités locales avant de partir, ils sont adorables.
Je ne me permettrais pas donner un avis sur la Martinique, j’ai passé 95% de mon temps entre l’appartement et les transports, c’est dommage, peut-être une prochaine fois.
On me laisse au port pour prendre ce fameux bateau en or, je quitte l’île un peu comme on quitte son lit après une nuit de rêves confus.

4 réflexions sur « Ne rien voir en Martinique »

  1. Hello ! J’aime bien votre blog ! Il me fait rêver. J’ai vraiment envie de visiter tous ces pays, comme vous ! Sinon, la Martinique est en effet un vrai coin de paradis.

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