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Noël dans une oasis

Noël dans une oasis

Noël est aux portes, et pour la dixième fois d’affilée je le passerai loin des miens. Ici on ne plaisante pas avec ces fêtes, vaut mieux se préparer à l’avance. Il y a pile poil un an je traversais la frontière entre le Paraguay et le Brésil …à pieds, chercher une auberge de jeunesse un 24 décembre n’est pas une mince à faire. Cette fois-ci il fallait prévoir le coup, un endroit sympa, original, et calme (un amour de jeunesse le calme). Un petit coin de nature en dehors de la ville, et loin des klaxons. Ça faisait déjà quelques semaines que j’explorais la carte du Pérou afin d’y trouver un nid douillet, une pépite, une curiosité, une oasis au milieu du béton, et le mirage fini par laisser place au plus invraisemblable : Il existe bel et bien une oasis sur le chemin, et à seulement 4km de la ville.
Impossible ? Moi aussi j’y croyais pas trop. Comment ça pourrait être possible ?
Chose exceptionnel, je réserve ma chambre à l’avance, c’est Noël vaut mieux le passer avec un toit sur la tête (quoi que…) ces fêtes prennent toujours une ampleur insoupçonnable en Amérique du Sud, c’est très ancré dans leur culture, et ils trouvent toujours des moyens surprenants de les fêter.
Première destination, Ica à la porte du désert. Malheureusement l’arrivée se fait tard, je vais devoir rester sur place pour la nuit, les dunes seront toujours là demain.
Le jour se lève, et c’est bien dommage, la nuit embellissait les lieux, en plein jour Ica se retrouve toute nue et on ne peut pas dire qu’elle soit attirante.
J’étais prêt à parcourir les 4000m à pieds, mais le soleil m’en a dissuader, une chaleur lourde et sèche, un truc qui vous clou sur place sans même bouger. Tant pis on va prendre un véhicule.
Un kilomètre suffit à vous faire changer de décors, le temps de se retourner et hop, la ville est avalée par le sable.
À perte de vue, des dunes, du sable, des dunes et encore du sable, presque irréel.

Puis comme sortie d’un chapeau, Huacachina, c’est comme cela que ce village se nomme.

Une fois les sacs posés, je n’ai plus faim, plus soif, plus fatigué, plus qu’une chose en tête : La voir
Il me faut voir cette rareté, et pas dans deux heures, maintenant !
Je cours crocs aux pieds, et boom :

À peine croyable… je suis bouche bée, il faut absolument prendre de la hauteur, voir la chose avec du recule.
La montée des dunes s’annonce rude, mais le vrai problème vient des chaussures, le sable passe de tous les côtés, et ça brûle ! Après 3 ou 400m, je rebrousse chemin, mais sans changer de but. Paire de chaussures fermées au pieds, je reprends gaiement l’ascension. Il fait vraiment chaud, mais le vue obtenu vaut largement le prix de ma sueur :

À l’horizon au fond vous pouvez apercevoir Ica :

Dans la direction opposée, seul le sable règne en maître :

J’en fait le tour, en suivant le sommet des dunes, le point culminant se rapproche

Incroyable… Immortalisons Noël au sommet de Huacachina

Avant de redescendre je croise deux suisses qui viennent du sens opposé …en tong !
– « Vous n’avez pas chaud aux pieds là ? »
– « Si ça brûle un peu, mais on vient pour surfer, alors maintenant ça va être bon » (il y a des loueurs de snowboard un peu partout, où devrais-je dire « sandboard » ?)
– « Ok, bon ben amusez-vous bien »
– « Oui, merci ! »

Et voilà l’oasis de près, j’ai beau être sur place, ça a du mal à rentrer : C’est réel !

Alors contrairement à ce que l’on pouvait croire, les hôtels sont vides. Pour vous dire, le mien n’avait qu’un seul client …moi. J’avais peur de n’avoir pas de place, mais c’était tout le contraire, dans cette région tout le monde rentre en ville, en famille (bien normal). Au village une poignée de touriste, et quelques familles locales qui viennent voir le couché de soleil. Heureusement l’hôtel est bien équipé :

Et le soir de Noël quoi de mieux qu’un bon vieux Rabbi Jacob ?  (réalisé sans trucage)

Les buggies sont au repos, en saison ils virevoltes les touristes à travers les dunes

Je voulais la paix, je l’ai obtenu ! Quel silence, un vrai rêve éveillé. Pas un chat, repartons sur la dune pour un dernier adieu

Sans famille, c’est pour moi un lieu idéal, pas sûr que j’aurais apprécié autant en pleine saison, c’était vraiment le bon moment. Noël est maintenant derrière nous, reprenons la route …sans oublier de piquer un tête.

Pour info, j’ai recroisé les suisses quelques jours après sur Arequipa (voir prochain article), ils étaient restés coincés dans le sable pendant des heures ! Ils avaient « surfé » la dune dans le sens opposé à l’oasis. Une fois en bas il fallait remonter …en tong ! Ils étaient complètement brulés, je cite « …cela a été le pire jour de notre vie, on a vraiment cru à un moment que l’on allait y rester… »
Comme quoi il faut toujours faire attention, même au paradis.

2 réflexions sur « Noël dans une oasis »

  1. waouh…comme tu dis irreel…cest quand meme dingue davoir ca en plein milieu de dunes de sable, prions pour que ca reste encore quelques decennies..

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