fbpx
Rejoindre le Tripura

Rejoindre le Tripura

L’Anurachal Pradesh n’était pas pour tout de suite, mais allons vérifier que le permis est bien arrivé. Nous allons au seul cyber café que compte la ville, et… Rien. On aurait dû les recevoir il y a quelques jours déjà, bizarre… Je demande si il est possible de téléphoner, on me tend un appareil :
– « Oui allo bonjour, je suis le Français qui vous avait fait une demande de permis, vous vous souvenez ? »
– « Oh, oui, oui, bonjour »
– « Je n’ai toujours rien reçu, c’est normal ? »
– « Oui, en fait vous ne les aurez pas »
– « Pardon ?! »
– « Oui, pour vous pas de problème, mais pour votre amie… Ce n’est pas possible ils n’acceptent pas les Chinois »
– « Je sais ça, mais elle n’ai pas Chinoise elle est Taïwanaise ! »
– « Taïwanaise ?.. Oui, ben c’est pareil, et comme il faut être au moins deux pour obtenir ce permis, vous ne l’aurait pas non plus »
– « Mais non, ce n’est pas pareil ! Les Taïwanais PEUVENT aller dans l’Anurachal ! »
– « Je suis désolé, le bureau m’a renvoyé une réponse négative, je ne peux rien faire »
– « Et alors qu’est-ce qu’on fait nous ?! »
– « Ben je ne sais pas… Mais quand vous reviendrez à Guwahati, je vous rembourserai, au revoir »
– « Au revoir ??? »
– « Biiip….biiip…biiip… »
C’était la fin de la conversation… Je regarde Hihi dépité, et je lui explique le dilemme. Les bras nous en tombent, nous sommes au milieu de nulle part, qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ?
Deux solutions s’offrent à nous, laisser tomber cet état (qui est LE plus intéressant des 7) et juste visiter 6 des 7 soeurs, où se battre jusqu’au bout. Comme vous l’imaginez, c’est la deuxième solution qui sera choisi, tant qu’à être refusé autant l’être en combattant, comme ça aucun regrets (la suite de la bataille pour avoir le permis : prochainement !).
Première chose à faire, un téléphone, car si on veut contacter des bureaux ou des commissionnaires de là où on est, il nous faut une ligne et être joignables.
Il n’est pas aisé d’avoir une carte sim dans l’Ouest (il faut des photocopie de passeport, une adresse en Inde, le nom d’un Indien que vous connaissez, etc.), mais apparemment ici, c’est très simple. Je rentre dans un magasin :
– « Vous avez une carte sim pre-payée »
– « Oui, 200 roupies »
– « Et ?.. »
– « Et c’est tout, votre téléphone est débloqué ? »
– « Euh… Oui »
– « Alors c’est tout »
Bon le problème c’est que je suis en mini-sim
– « Ah non, c’est trop gros pour téléphone »
– « Je n’est pas de mini »
– « Allez dans l’autre magasin »
– « Il est où ? »
Là il appelle un policier et lui demande de m’accompagner. Il me regarde, me sourit, et me demande de …lui prendre la main ! Alors je sais, chez nous c’est un peu déplacé… Mais en Inde, ça se fait entre pote, et même si j’ai « l’air malin » je lui laisse prendre ma main, on traverse deux ou trois rues, il est tout souriant en balançant mon bras, genre « Et regardez mon nouveau pote ! »
Dans le shop, ils ont les même cartes, mais ils ont aussi « l’agrafeuse » qui transforme les sim en mini sim !

mizo_vendeuse_telephone

mini_sim_mizo

– « Vous voulez internet aussi ? »
– « On peut ?! »
– « Oui pour 10$ vous aurait 3 gigas en 3G »
– « Ouha ! Même ici ?! »
– « Bien sûr, et ça marchera partout dans le pays »
– « Cool ! Je prends ça peut servir »
On commence à parler, elle m’offre le thé et des pâtisseries, et me raconte un bout de sa vie.
– « Avant de quitter Champhai, venez me faire un coucou »
– « Je n’y manquerai pas ! »
J’adore les Mizos ! Quel superbe accueil, et à chaque fois !
Cela fait presque 10 jours que nous sommes dans le Mizoram, il est temps de passer dans un autre état. Essayons de joindre Le Tripura, cet état frontalier avec le Bangladesh. Il y a bien un sumo qui fait le trajet direct, mais il est complet, et de toute façon c’était 19h de trajet… Alors nous devons retourner à Silchar (vous souvenez la ville « horriblement » bruyante du Sud de l’Assam) y passer une nuit, puis partir en bus + train à Agartala (capitale de l’état). Je vous épargne les détails du trajet jusqu’à Silchar, c’est mieux… Mais je peux vous dire que Hihi avait la « courante », et qu’elle a fait arrêter la voiture sur un virage, lorsque le chauffeur lui a demandé pourquoi, elle lui a répondu qu’elle devait aller faire ses besoins URGEMMENT. Alors il baissa la tête et lui tendit une bouteille d’eau, elle refusa poliment et parti faire ce qu’elle avait à faire en sautillant dans la forêt. Le chauffeur se tourne vers moi, et me dit avec un air étonné :
– « Ben comment elle va faire ? »
– « Oh ne vous inquiétez pas, elle va faire ça dans les bois »
– « Non mais d’accord, mais sans eau ?.. »
Et c’est là que je percute. L’eau avait un but : se nettoyer, car dans cette partie du globe ils utilisent rarement du papier toilette…
– « Ne vous inquiétez pas, elle s’en sortira sans eau… » vous auriez du voir sa tête…
Sur place nous avons du mal à trouver une chambre, pourquoi ? Trop chère ? Trop sale ? Non. Parce-que nous ne sommes pas mariés ! Les hôtels ne veulent pas nous laisser une chambre, au cas où Hihi serait une …prostituée !
– « Mais elle est Taïwanaise ! »
– « Et alors ? »
– « Ben je ne vais pas me faire chi… à ramener une prostituée de Taïwan ! Je peux en prendre une d’ici ! »
– « Je ne veux pas savoir, c’est le règlement. Certificat de mariage, ou vous prenez deux chambres »
– « ……………………. »
Heureusement à notre premier passage à Silchar nous avions rencontré un professeur qui m’avait donné son numéro de téléphone (et maintenant ON A un téléphone !) je l’appelle, il arrive en moins de 5 minutes, discute avec le boss, et 10 minutes plus tard nous avions notre chambre double. Même pour ça il faut se battre…
Le lendemain c’est parti pour le bus, après 4 heures de route ils nous laisse à 500 mètres de la gare. On avance avec nos sac sur le dos, tout le monde attend le même train, et aucune place numérotée bien sûr… Donc vous vous imaginez la cohue quand le train arriva, il a fallut pousser, cogner, tirer, batailler, presque mordre pour se faire un passage (le tout avec les sacs), nous sommes enfin à l’intérieur, mais juste à l’intérieur genre 10 cm de la porte… Je laisse Hihi derrière moi, prend les sacs et (dé)fonce plus dans le wagon afin de nous trouver des places, les sacs en sécurité, je me retourne et toujours pas de Hihi à l’horizon. C’est reparti pour une nouvelle traversée de marée humaine en direction de la porte, et la je la vois toute tremblante :
– « Ils m’ont poussé dehors ! »
– « Quoi ?! »
– « Quand t’es parti, ils ont commencé à pousser, tous en même temps, je ne tenais qu’avec les mains, mes pieds étaient hors du train ! »
– « Où sont-ils ?! »
– « Partout et nulle part, ce n’était pas une personne, c’était une foule ! »
Elle était toute blanche la pauvre… On s’en va s’assoir, elle partage une banquette pour trois, avec …7 personnes, et moi je suis accroupit dans le couloir. Après 6 heures de « confort » nous arrivons enfin à Argatala et là… C’est l’Inde, je veux dire l’Inde que l’on connait, bruyante, sale et poussiéreuse, rien à voir avec le Mizoram, pourtant ça se touche !

riviere_polluee_argatala

ordures_argatala

maisons_argatala

Et même les gens, ils sont comme dans l’Ouest autant physiquement que moralement.

ouvriers_argatala

decoration_mariage_voiture_argatala

Pour les décorations de la voiture des mariés, de la patience et …beaucoup de scotch !

decoration_mariage_voiture_argatala_scotch

decoration_mariage_voiture_argatala_3

decoration_mariage_voiture_argatala_2

Les vendeurs sont tous masculins, peu de femmes dans les rues.

vendeur_fruits_argatala

vendeur_banane_argatala

banane_argatala

street_food_vendeur_argatala

argatala_street_food

bijoutier_argatala

gateaux_argatala

Point « comique », les policiers servent de feu rouge, ils ont une cabane au milieu des gros croisements, et contrôlent la circulation avec leurs petits panneaux.

police_feu_rouge_argatala

police_feu_rouge_argatala_2

Point positif (quand même), la nourriture ! Les curies, le Biryani, les chapatis, croyez moi en s’en est donné à coeur joie !

curry_argatala

biryani_argatala

hihi_argatala

Bon sinon toujours pareil pour avoir des informations, la galère… D’abord on met près de 3 heures pour trouver l’office du tourisme (qui avait déménagé), mais comme c’était un jour férié (si, si !) et qu’il était suivi d’un week-end c’était fermé pour 3 jours. Pas question de rester là 3 jours !

rickshaws_argatala rickshaw_argatala

rickshaw_argatala_4

rickshaw_argatala_3

rickshaw_argatala_2

enfant_rickshaw_argatala

hihi_rickshaw_argatala

palais_Ujjayanta_argatala

palais_Ujjayanta_argatala_vue

palais_Ujjayanta_argatala_lac

laver_argatala

Nous partons pour Melagarh plus au Sud, il paraît que là bas il y a un temple au milieu d’un lac comme à Udaipur au Rajasthan, et aussi un temple de sacrifices, alors c’est encore une fois avec notre « ami » sumo que l’on fera les 2 heures de route (à suivre…)

14 réflexions sur « Rejoindre le Tripura »

  1. Il faut une bonne dose de patience et de philosophie pour réussir à passer entre les gouttes dans ce genre
    d’aventure, ce sont des pays qui n’ont pas connu l’évolution progressive et à qui nous avons imposé le modernisme et les technologies de pointes qu’ils ont du adapter à leur mode de vie et dans l’urgence de surcroit oubliant ainsi toutes les règles humaines ,sanitaires et d’infrastructures faute de moyens.
    Ma pression artérielle va crescendo à la lecture de tes textes avec un départ très cool ,des gens agréables, une
    existence apaisante et presque soporifique et puis cette arrivée dans le fracas ,la crasse et la puanteur à l’aube d’une tonnes d’emmerdes …..je suppose.
    J’ai bien aimé : l’épisode de la carte sim et la photo de Hihi dans sa carriole à pédales derrière les barreaux rouges.
    Je n’ai pas aimé: les détritus à ciel ouvert ,la dure réalité du quotidien !!!

    Bisous , bye bye ,bon courage à plus.

  2. ahahahah….comme on dit toujours, quelquefois ce sont les momebts de galere qui nous font les meilleurs souvenris ;) on attend la suite!

    1. Je ne suis pas sûr que surpopulation = bidonvilles = ordures en masse
      Les articles précédents prouvent le contraire (cf. Mizoram). L’éducation et la culture peuvent largement enrayer cette « fausse fatalité ».

Répondre à papa Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *