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Salvador, églises, couleurs et capoeira

Salvador, églises, couleurs et capoeira

Maintenant, au Brésil pour passer de ville en ville, vue les distances (mais surtout aux prix !), je prends l’avion, oui, vous lisez bien, l’avion. C’est simple un bus vous coûte entre 35 et 50Euro pour 15 à 30h de trajet, je m’envole à chaque fois pour moins de 30Euros ! Alors je ne sais pas si c’était la saison morte, ou si c’est un coup de chance, mais le résultat est que ces prochains jours pas mal d’aéroports vont être visités. Le premier, Salvador. Même si très abordables, les billets ne sont pas toujours pratiques. Par exemple, ce soir nous atterrissons à 22h, et comme je ne souhaite pas prendre de taxi, il faut attendre le prochain (et dernier) bus de la journée à …23h30, super. Bref, sachant cela et vu la mauvaise réputation de la ville, une auberge de jeunesse est réservée, histoire de ne pas trainer les jambes, et le sac dans les entrailles sombres de Salvador.
Accroché à GoogleMap, je scrute le chemin, normalement le bus devrait passer très près de l’auberge.
Mais …non, enfin cela dépend comment on le voit, nous sommes à seulement 5 ou 600m, bah, je vais faire le reste à pieds :
– « Nooooon ! »
– « Quoi non ?! »
– « Tu ne vas pas faire le reste du chemin à pieds ?! » me crie le chauffeur
– « Mais c’est tout proche »
– « Non, non, non, mais t’es pas fou ? C’est super dangereux ici ! »
– « Euh… Je vais faire vite »
– « Mais eux aussi, ils vont faire vite ! Ils vont te dévaliser ! Prends un taxi »
– « Un Taxi ? Mais où je vais trouver un taxi, en plus pour faire 500m ! »
– « On va en trouver un, attends… Regardes, là ! »
Il fait des appels de phares, et parle à travers sa vitre au chauffeur
– « Allez montes ! »
– « Non mais j’ai pas envie de prendre un taxi… »
– « Mais montes ! Il vont te tuer ! »
Que croire ? Ce chauffeur que je connais depuis 2 minutes ? Et si c’était un traquenard ? Si c’était le taxi le dépouilleur, si il m’amenait dans un coin bien sombre où attendent ses complices ? Comment savoir ?
Je ne lâche rien, le sac sur le dos je continue à pieds. Le taxi roule à mes côtés, il me parle, mais je ne le regarde pas :
– « Et l’étranger, monte ! »
– « Non, ça va »
– « Mais mec, c’est hyper dangereux de marcher seul à cette heure »
– « C’est à cinq minutes »
– « 5 minutes leur suffisent pour t’égorger ! »
Décidément, ils ont une piètre idée de leurs quartiers, je me tourne vers le chauffeur, les yeux dans les yeux, sa tête me réconforte, je décide d’abandonner l’idée du kidnapping, je lui fais confiance : « Ok, let’s go »
Après deux trois manœuvres (les rues sont étroites et en sens unique), nous accédons au but :
– « C’est là, mais sonnes d’abord, je préfère être sûr que tu sois en sécurité »
– « Merci… »
Je sonne, personne. Les deux étages que composent ce petit immeuble restent dans la pénombre, pas une lumière, pas un son. Maintenant je frappe du poing, une, deux, trois, quatre fois, rien, rien de rien, personne. Bordel de m… ils ont ma réservation, j’ai précisé que cela serait une arrivée tardive, mais non, il n’y a personne !
Le chauffeur est toujours là, il est un peu comme mon ange gardien (comme j’ai bien fait de le prendre), il me regarde la mine dépitée, son silence en dit long. Je m’énerve et frappe encore, plus fort cette fois-ci, tellement fort, que la voisine d’en face sort de son balcon, les bigoudis sur la tête elle parle au chauffeur, et lui jette un papier :
– « Elle me dit que la patronne ne vit pas ici, elle n’est pas là »
– « Mais j’ai une réservation ! »
– « …Oui, ça arrive. Mais elle m’a donné sa carte »
– « Sa carte ? »
– « Oui, sa carte professionnelle, avec le numéro de téléphone »
– « Euh, oui… Mais je n’ai pas de téléphone, ou plutôt, je n’ai pas de carte sim »
– « Je l’appelle »
– « Wow, merci infiniment »
Il prend son vieux Nokia rouge, tapote le numéro, ça sonne, et je peux l’entendre, oui car ça sonne dans l’immeuble ! C’est le téléphone de l’auberge, pas son téléphone personnel… La misère.
– « Laissez tomber… Vous connaissez une auberge pas trop loin ? »
Il se retourne vers la voisine, échangent quelques mots, puis me dit :
– « Apparemment, dans la rue à côté, allons-y »
– « Merci ! »
Je salue la voisine, et claque la portière. Une minute nous sépare de l’hôtel, je sonne, un homme ouvre la porte :
– « Bonsoir, vous avez des dortoirs ? »
– « Oui »
– « Ah cool… »
– « …Mais nous sommes complets »
Oh la poisse… Avant de refermer, il montre une entrée en bois à 10m au chauffeur, puis nous souhaite « bonne chance »
– « C’est un hôtel là »
– « La porte en bois ? »
– « Oui, mais pas une auberge, un hôtel »
– « Bah, je vais voir »
Nouvelle tentative, je frappe, une jeune femme qui parle anglais me fait face :
– « Vous avez des lits de libres ? »
– « Euh, oui, des chambres quoi »
– « Ah des chambres… Pas de dortoir ? »
– « Non désolé »
– « Une chambre simple, c’est combien ? »
– « 50$ »
– « 50$ !?! Ouha ! C’est beaucoup trop cher pour moi »
– « Je suis désolé, c’est la moins chère, mais le petit-déjeuner à volonté est inclus »
– « Ok, écoutez, je viens d’arriver de l’aéroport, mon auberge est fermée, tout est complet, je peux dormir là, sur le canapé en face de votre comptoir, cela ne me dérange pas »
– « Non, ce n’est pas possible monsieur, désolé »
– « Il est bientôt 1h du matin, personne ne va venir prendre la chambre à cette heure, c’est mieux de me la louer, même pour un prix inférieur »
Elle sourit, et me laisse entrer
– « Écoutez je ne suis pas la responsable, elle est déjà rentré chez elle »
– « Vous ne pouvez pas l’appeler ? »
– « Si… »
C’est ce qu’elle fait, après 2 minutes de conversation, toujours le téléphone à l’oreille, elle me balance :
– « 40$, ça va ? »
– « Non, je ne peux pas… Si c’est plus de 30 je dors dans la rue, tant pis… »
Elle se remet à parler, puis :
– « Ok pour 30, mais pas de petit-déjeuner »
– « Ok »
C’est toujours trois fois plus cher que mon lit en dortoir, mais que faire ? Je laisse partir mon super et serviable chauffeur en le remerciant mille fois, puis elle m’emmène à la chambre.
WOW ! Je suis vraiment éclaté, fatigué, épuisé, moralement et physiquement, mais il fallait que je prenne cette chambre en photo, cela faisait des années que je ne m’étais pas offert une aussi belle chambre, peut-être rien d’extraordinaire pour vous devant votre écran, mais pour moi le routard aux poches vides, c’était un vrai palace qui m’ouvrait ses portes :

Je dois quitter la chambre à 11h, mais vu que je dois trouver un autre endroit pour dormir, mes pieds déambules dans la ville bien avant.

De retour à l’auberge qui ne répondait pas, toujours personne, truc de fou ! Il est 9h du matin, et pas un signe de vie.
À force de chercher, quelques options se profilent, pas en dortoir, mais à 11 ou 12$ pour une chambre simple c’est encore du « possible ».
Prêt à déménager mes affaires, je passe une dernière fois à l’auberge fantôme au cas où et, au miracle, c’est ouvert !

– « Bonjour »
– « Bonjour, dites moi j’avais fait une réservation par la nuit dernière, mais il n’y avait personne »
– « Pour la nuit dernière ? »
– « Oui, j’étais devant votre porte vers minuit/une heure, mais personne »
– « Je n’ai aucune réservation pour hier »
– « Vous êtes bien l’auberge XXX ? »
– « Oui, mais voyez, rien pour la nuit dernière » et elle me tend la liste des réservations, mon nom n’apparait nulle part… Elle allume l’ordinateur, et après 5 minutes une feuille s’imprime, c’est ma réservation !
– « Ah, ben vous voyez, je viens de l’avoir »
– « Super… C’est un peu tard non ? »
– « Ils sont parfois long pour transmettre, mais vous pouvez vous installer pas de problème »
C’est une chambre de 6, mais je suis seul (oui, seul client des lieux !), avec salle-de-bain privée pour 8$, alors je me pose …enfin.

La ville est très colorée, en tous cas le centre touristique, on passe facilement du rose, au vert, puis au jaune ou bleu, et même les églises qui sont légion dans le quartier arborent des couleurs flamboyantes.

La police est très présente, mais seulement dans le centre, elle est où les touristes sont…

Je découvre Salvador avec mon appareil en bandoulière, comme d’habitude, les gens me scannent de bas en haut, genre un extra-terrestre. En 10 minutes 4 personnes sont venues me voir pour me dire que je ne devrais pas me promener avec un appareil d’une telle valeur autour du coup. Quand c’est l’office du tourisme, l’accueil à l’aéroport, etc. c’est normal, ils sont là pour prévenir, et parfois en rajouter un peu, pour éveiller l’attention des ‘endormis’, mais là c’est les habitants, les gens dans la rue, c’est ceux qui vivent ici qui me prennent pour un fou, je le vois dans leur yeux, leur message est clair : « Pauvre inconscient ! »

Après tant d’alertes, je me suis résigné à laisser le DSLR dans la chambre… Il faut écouter les locaux.

Les photos de cet article ne sont pas toutes de bonne qualité, car la moitié ont été prise avec le petit S95

Ci-dessous un ..? Un ? Un ascenseur ! Ben les gars c’est évident, non ?..

Bon même si c’est sympa, on a vite fait le tour (du centre, pas de la ville qui elle est immense !) pourtant je vais y rester plus d’une semaine, pourquoi ?

Salvador n’est pas seulement la première capitale du Brésil, elle est aussi la capitale de la Capoeira.

Depuis très longtemps cette idée trottait dans ma tête, faire quelques cours de cet art mythique, déjà très jeune je m’imaginais sur cette danse rythmée aux coups de pieds circulaires, il fallait réaliser ce rêve d’enfant.
C’est ici que tout à commencé, c’est ici que j’apprendrais (un peu). J’ai donc prit des cours de Capoeira, oui monsieur, et c’était une belle experience, bon à part les 7 litres de sueur perdu à chaque cours, le reste n’était qu’enchantement.
J’ai quelques photos, mais elles ne sont pas représentative, dès que j’ai dit « Photo ? » mon prof prenait la pose, me disait « Tu te mets comme ça, et moi comme ça », bref, rien de naturel, mais c’est toujours un souvenir :

Petit coup d’œil à la caméra

Ce que j’aime bien aussi, ce sont les cabines téléphoniques, tellement originales :

Michael Jackson est passé par là, d’ailleurs maintenant si vous souhaitez aller sur CE balcon, c’est payant…

Pour changer un peu, un week-end je me décide à découvrir d’autres parties de la ville. Tout est loin, il faut prendre un, voire deux bus pour atteindre l’autre côté. Plutôt que partir à la plage (je vais avoir ma ration de plages très prochainement) je pars sur l’autre port à 15Km, c’est toujours intéressant de voir un même endroit hors du chemin touristique. Qu’en retenir ? Alors d’un, le reste de la ville n’est pas vraiment colorée, pas du tout même, les quartiers sont souvent délabrés, et tout est beaucoup moins attirant. Mais d’un autre côté, c’est plus vrai, pas ‘chichi’, ni de spectacle à touriste, juste la vie de tous les jours. Une perspective certes différente, mais encore intéressante.

Voilà le port en question, moins propre que le centre…

Mais les décors ne sont pas désagréables

C’est aussi ici que j’ai trouvé une des meilleure glace d’Amérique du Sud, à la Sorveteria Da Ribeira

Vue la file d’attente, on sait que l’on ne se trompe pas, c’est du bon !

Mon choix, double pistache, et sans regret !

Voilà pour mon séjour à Salvador de Bahia, certes je n’ai eu aucun problème, mais tous, je dis bien « tous » les voyageurs rencontrés ont eu des histoires de vols (ou tentatives) dans cette ville, c’est dommage, mais je suis l’exemple qui montre que même dans un lieu comme celui-ci, en écoutant les locaux, on peut faire un très bon séjour et sans aucune « perte »

3 réflexions sur « Salvador, églises, couleurs et capoeira »

  1. salut, javoue que tu mepateras toujours, une des villes les plus dangereuses, une histoire a tomber debout pour certains lors de ton arrivee, et surtout quelque chose que japprecie tout particulierement, sortir de sentiers touristiques pour voir la vraie vie locaale… HeArT

  2. ah génial ! j’adore les glaces alors faut que j’y aille !
    plus je vais sur ton blog, plus je sais que je vais passer du temps dessus.
    c’est un  » super  » cadeau de noel que de l’avoir découvert.
    Merci , grand voyageur, et si tu repasses à côté de fidji, tu seras le bienvenu dans mon  » couchsurfing  » à wallis et futuna.

    Un autre  » grand voyageur  » …

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