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Assam, à la recherche d’informations

Assam, à la recherche d’informations

Le train démarre, nous sommes en couchette (« sleeper »), 6 lits, nous 2, plus un couple et ses deux enfants. Et nous avons droit au mêmes conversations qu’il y a trois ans :
– « Vous n’êtes pas mariés !? Pas possible ! »
ou
– « Tu es Athée ?! Ah mais non, pas possible ! »
ou encore
– « Vous n’êtes pas végétariens !? Impossible ! »
Bon au moins on a nos repères… Malheureusement nous ne sommes pas loin des toilettes, et à chaque fois que le train s’arrête (c’est à dire toutes les 12 minutes…) une odeur nauséabonde nous caresse les narines. Mais nous avons une sorte de « Vicks Vaporub » thai que nous inhalons avec plaisir, en nous voyant faire le père fait la grimace, la bouche pleine de noix de bétel il nous dit entre deux crachas :
– « Ce n’est pas bon de respirer ça »
– « Quoi le Vaporub ? »
– « Oui, ce n’est pas bon pour la santé »
– « Euh… Et le bétel alors, c’est bon pour la santé ? C’est cancérigène ! »
– « Mais non, se sont des sornettes, le bétel c’est très bon »
– « Ah oui, pour sûr… »
Et là sa femme sort une petit bouteille de son sac, et la fait sentir à toute sa famille.
– « Ça c’est bien mieux ! » me dit-il
Hihi s’approche pour sentir
– « C’est de l’essence ! »
– « Quoi !? »
– « Oui, sens ! C’est de l’essence ! »
Effectivement, ils avaient une petite fiole d’essence, bien meilleur pour la santé…
À l’arrivée le train n’aura « seulement » que 2 heures de retard, donc j’ai le temps de faire un tour des hôtels. Mais c’est cher… Alors comme d’habitude je fais les petites impasses de la ville, il y a toujours des petits motels dans ce genre d’endroit, mais à chaque fois on m’annonce « complet » :
– « Bonsoir, vous avez une chambre double de libre ? »
Après avoir fait les yeux ronds, regardé le plafond, le sol, à droite et à gauche, il me répond :
– « Non, nous sommes complets… »
– « Mais se sont bien les clefs des chambres là au mur ?! Elles sont pratiquement toutes là ! »
– « Ah… Oui… Mais non… Elles sont réservées… »
– « Toutes ?!? »
– « Oui, oui… »
J’apprendrais plus tard, que pour recevoir des étrangers dans leurs établissements il faut une autorisation spéciale, qui coûte, et donc trop cher pour les petits hôtels… Que cela ne tienne, je trouverai quand même un endroit (dans nos prix) pour nous poser, bon maintenant il ne faudra pas regarder sur la qualité ET la propreté…

En plus il faudra donner 3 photocopies de la première page du passeport + 3 photocopies du visa, chacun ! Si c’est comme ça partout, ça va en faire du papier à transporter !
Guwahati est franchement moche, bruyante, et sale…

Un petit nettoyage d’oreille ?

Pourtant on est obligé de s’y arrêter quelques jours, les territoires du Nord-Est (surnommés les 7 sœurs) ont été que très récemment ouverts au tout public,

alors les informations filtrent au compte-goutte. Il nous faut un peu de temps pour savoir où aller, et surtout COMMENT y aller. En plus de cela, il y a un territoire (et bien sûr, le plus « désirable ») l’Anurachal Pradesh, qui demande toujours un permis, et apparemment c’est ici en Assam, que l’on peut faire faire se laissé-passer. La chasse aux informations fut laborieuse… Personne ne sait rien, c’est comme si ils voyaient des « routards » pour la première fois, à l’office du tourisme :
– « Mais vous voulez aller où ? »
– « Ben on ne sait pas vraiment ce qu’il y a à voir, donc si vous pouviez nous indiquer quelques incontournables »
– « Mais vous avez un guide ? »
– « Non, pas de guide… »
– « Ah… Mais je ne sais pas grand chose moi… »
– « Comment ça ? Ce n’est pas ici qu’on pose des questions ?! »
– « Oui, mais… Nous on offre surtout des tours… »
– « Pas de tour, on veux faire ça par nous même. Vous avez bien une carte ? »
– « Euh oui… Voilà »
Et là il me sort une carte qui a dû être imprimé avant ma naissance…
– « Merci bien… »
– « Oui donc pour l’Assam vous pouvez aller là, là ou encore là »
– « Et pour le Mizoram ? »
– « Ah je ne sais pas… Il faut aller là-bas et demander »
– « ???……………..Ok et pour l’Anurachal Pradesh ? Où c’est qu’on peut faire le permis ? »
– « Il faut aller dans une agence, et prendre un tour ils s’occuperont du permis »
– « ON NE VEUT PAS DE TOUR ! Comment faire ça par nous même ? »
– « Ben il faut aller sur place… »
– « Comment ça sur place ? En Anurachal Pradesh ?! »
– « Oui… »
– « Mais comment on fait, puisqu’il faut un permis pour y rentrer ?! »
– « Ben c’est ça le dilemme, normalement une agence s’occupe de ça »
– « Donc en fait c’est, ou on prend un tour, ou on doit rentrer sur le territoire illégalement pour avoir le permit légalement, j’ai bien comprit ? »
– « Oui… »
– « Super… »
– « Bon et sinon pour l’Assam, Haflong est intéressante à visiter ? »
– « Oui, mais vous connaissez quelqu’un là-bas ? »
– « Mais non ! Pourquoi je devrais ?! »
– « Ben sans guide, ça ne serai pas du luxe… »
– « Non mais je suis le premier touriste qui vous pose ce genre de questions où quoi ?! »
– « Ben… Presque… »
– « ……….ok…….. Vous avez une liste des agences dans le coins ? »
– « Oui tenez »
– « Merci, et bonne journée ! »
Essayons de voir si on peut discuter avec une agence histoire de choper ce pu… de permis ! Malheureusement après avoir visité 8 agences, la réponse reste la même : « Bien sûr qu’on peut vous faire un permis, mais il faut prendre un tour avec nous, vous comprenez ? » Non ! Non, je ne comprends pas, ou plutôt si, vu que le gouvernement a fait sauter tout les autres permis, les agences se rongent les ongles, car déjà qu’il y a peu de touristes dans cette région, mais maintenant on a plus besoin d’eux… Alors l’Anurachal Pradesh, ils se le gardent bien au chaud, bon quelque part je les comprends…
Pourtant après 3 jours de recherche nous tombons sur une agence qui veut bien nous le faire :
– « Oui, pas de problème »
– « Non mais sans tour hein ?! »
– « Ok »
– « Bon, il vous faut quoi ? »
– « Photocopie de passeport et l’argent pour sûr »
Le permis coûte 50$/personne pour un mois sur place, il a prit une commission au passage, mais il va faire la demande sans qu’on lui prenne de tour, alors je trouve ça normal.
– « Ça va mettre combien de temps ? »
– « Trois à quatre jours, mais avec le week-end, vaut mieux vous attendre à lundi voire mardi »
– « Oh non ! Encore 5 jours à passer ici ?! »
– « Vous voulez visiter d’autres territoires non ? »
– « Oui, toutes les 7 soeurs »
– « Alors allez-y, et quand c’est prêt je vous envoie les permis par email »
– « Oh, cool ! Ok on fait comme ça »
On se sert la main, et on s’en va la bouche en cœur « Ha ! Finalement on a réussit ! » (En fait on était très loin d’avoir réussit, mais vous verrez ça dans les prochains articles…)
Nous voulions partir en train, mais pas possible…

Alors achetons des tickets pour partir en sumo (gros engins à 10 places) dans le Sud de l’Assam, afin de rentrer dans le territoire du Tripura, entre temps pourquoi ne pas visiter la ville ? Bon ok, pas grand chose à voir, mais quand même…
On nous a « conseillé » d’aller voir la rivière, et peut-être prendre un bateau pour aller voir une île, mais vue le brouillard (ou pollution ?) impossible de voir quoi que ce soit…

Il fait plus froid dans cette partie du pays, alors le matin ou le soir, les gens font des feux dans la rue, directement sur le trottoir, avec ce qu’ils trouvent…

Heureusement le Bhogali Bihu (une fête de la moisson qui marque la fin de la saison de la récolte) est en approche, pour cela ils ont fait venir des Bodos (15% des Assamais viennent de cette tribu) pour cuisiner leur spécialités à base de poudre de riz et de noix de coco.

Et pas mauvais en plus !
Le lendemain nous nous essayons à notre premier trajet en Sumo, et bien ! Ce n’est pas de la tarte ! Les bagages sur le toit

À l’intérieur 3 rangées, le conducteur+2 passagers, puis 4 personnes sur les 2 autres

Vraiment super confortable, si on a la taille d’un cochon d’inde…

Qui plus est, ils aiment bien mettre des décorations sur le par-brise

Ça prend au moins 50% de la visibilité, c’est rassurant…

Prochaine étape : Haflong, en espérant un village plus calme (et plus intéressant !) que Guwahati…

7 réflexions sur « Assam, à la recherche d’informations »

  1. Les mystères de l’Inde :p ! Le coup des je ne sais combien de photocopies , ça m’était arrivé à Cochin , et j’avais malgré tout l’impression que ma présence les inquiétaient un peu, ce fût assez bizarre , un peu l’impression d’être une dangereuse criminelle en cavale ! L’un des point négatif de ce pays (parmi tant d’autres ), c’est leur manque d’ouverture d’esprit avec ce qui est différents d’eux / de leurs habitudes , à la longue ça gave !

    1. À Cochin ?! Ben pas nous…

      Le premier voyage en Inde est toujours plus ou moins difficile… Mais après une période d’adaptation, tu t’y fais, même plus, tu commences à les comprendre, et même à les aimer !

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