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Asunción, BBQ et …mangues

Asunción, BBQ et …mangues

Le (seul) bus pour Asunción, Paraguay est à …2h du matin, super ! Mais attendez, il y a mieux. Comme la chance est avec moi jusqu’au bout, le bus a crevé en venant, oui ! Donc je suis là (avec 2 ou 3 autres prétendants) à 2h du matin pour rien, car les garages (pour réparer) n’ouvrent qu’à partir de 7h. Le bus arrivera à …8h, vraiment super d’attendre 6h sur un trottoir, spécialement au milieu de la nuit. Pour rajouter une couche, pendant l’attente un des trois passagers avait mit ses affaires un peu trop près de la route (par là même, un peu trop loin de lui…) résultat vers 4h du matin, un motard a agrippé un de ses sacs, juste là, devant nous, le pauvre a bien essayé de courir derrière le larcin, en vain… Résultat, tout ses documents de travail perdus, ainsi que …2 ordinateurs, vraiment un bon commencement !

Et là pensez-vous, le pire reste derrière nous, ben en fait non… Le bus est lent, il doit s’arrêter tout le temps, car il chauffe. Qui plus est, la climatisation a un très petit débit, les gens ont du mal à croire qu’elle fonctionne, alors …ils ouvrent les fenêtres, et c’est la fournaise. Car oui, au cas où vous l’aurez oublié, on traverse un désert, El Chaco. D’ailleurs la route (le goudron quoi, enfin quand il y en a…) est souvent impossible à apercevoir, couvert par le sable.

Le poste frontière arrive enfin, nous devons tous sortir, les sacs en ligne, et les chien « chasseurs de drogue » sont aux aguets.

Nous obtenons le tampon de sortie (de Bolivie) mais… pas de tampon d’entrée.

– « Euh excusez-moi, et le tampon d’entrée ? »
– « Oui plus tard »
– « Mais quand plus tard »
– « Plus tard »
– « Désolé d’insister, mais nous sommes déjà au Paraguay là non ? »}
– « Oui »
– « Ben alors, le tampon ? »
– « Il n’y a pas de poste frontière de ce coté, c’est trop loin de tout, alors vous l’aurez plus tard »
– « Euh ok.. Quand ? »
– « Dans 6 ou 7h »
– « Dans 6 ou 7h de route ?!? »
– « Oui, on doit finir de traverser le désert »
– « Ah ouais, quand même… »

Le voyage durera 31h, 31h de pur plaisir, sans compter les 6h d’attente au départ… Et comme nous sommes en retard, nous arrivons à …4h du matin à Asunción, ce n’est-il pas génial ?!
J’attends (de nouveau…) 2 ou 3h que le jour se lève, pour rejoindre… Ah mais c’est vrai ! Je ne vous ai pas dit où j’allais dormir ! J’y viens.
En chemin des tonnes de statues pour la crèche, car oui, d’ici deux semaines le bonhomme Coco-Cola Père Noël va passer.

Aussi des tas de mangues au sol, je ne comprends pas… Personne les ramasse ?!

Maintenant venons-on à « Où vais-je poser mes sacs », et pour cela il faut revenir dans le temps, tout au début de ce voyage, en juillet 2006.
J’étais à l’époque en Mongolie, avec deux autres français (Pim et Lili) et nous nous apprêtions à faire, ce qui est toujours à l’heure actuelle, le pire voyage en bus de ce voyage. 24h coincé dans un vieux mini-bus russe, « coincé » car le bus a 12 places assises avec le chauffeur, mais ils ont en rentré 23 ! Et sans compter le chauffeur… Ce long voyage rejoignait Oulan-Bator au lac Kovsgol. La piste n’existait pratiquement pas, nos têtes sautaient en cadence tout le long, mon épaule était incrusté dans la fenêtre et je pense que mon voisin pouvez sentir mon foie avec son coude, pour rajouter au plaisir, vers 3h du matin on a dû tous sortir pour …pousser ! La pente était trop abrupte… Un vrai cauchemar. Et bien parmi les passagers, 3 autres français (6 au total, cocorico !) dont un du nom de Stéphane. Bien sûr on a tous sympathisé, vu le voyage… Et le lendemain, à peine arrivés, nous nous séparions, comme c’est arrivé des milliers de fois.
Sauf que trois mois plus tard, à la veille de franchir l’interdit, et d’atteindre le Tibet, qui est-ce que je rencontre en Chine, oui ! Le Stéphane, en fait il était en tour du monde d’un an, nous nous retrouvons dans le même hôtel, le monde est petit.
Cette fois-ci nous nous somme échangé nos coordonnées, histoire de ne pas interférer avec la volonté du karma.
Pendant que moi je continuais ce voyage, lui avait fini le sien. Mais entre temps, il avait rencontré quelqu’un avec qui il avait maintenant deux enfants, et de quelle nationalité est-elle ? Oui, paraguayenne, et Stéphane vit aujourd’hui au Paraguay.
Alors quand je le contacte pour lui dire que je vais passer dans son pays d’adoption, il ne réfléchit même pas, et me propose direct et sans questions, de vivre dans son appartement.

Sa petite :

Alors que voir à Asunción ? Et bien je peux vous dire que j’étais bien content d’avoir un pote sur place, car d’un il m’a baladé partout, mais surtout niveau visite, la capitale, bof, bof… En revanche côté culture, les paraguayens sont uniques en Amérique du Sud, et pour la découvrir, c’est toujours mieux de connaitre quelqu’un sur place.
Voici la première gare du pays :

Qui ne fonctionne plus…

Les « Asados » sont à essayer, c’est une technique pour cuire un aliment cru. Bien que parfois il y est une poignée de légumes, l’aliment cru se limite à la viande, et particulièrement le bœuf.
Voici une asado sur parilla (style de BBQ) :

Là vous vous dites qu’on était trente, mais non, seulement …quatre.

Il est presque impossible d’acheter des petits morceau au Paraguay, par exemple dans les super marchés pas de steak, au minimum il faut prendre un quart de vache !

Le palais présidentiel :

Il y a toujours des coutumes différentes que l’on découvre dans chaque « nouveau » pays. Et la chose différente ici, c’est qu’un tas de gens dans la rue se promenaient avec ça :

Ben en fait, ce sont des glacières, oui à l’intérieur, de l’eau et des glaçons, tout simplement. C’est pour remplir le petit verre farci d’herbes à coté, et une paille de métal pour absorber le tout. C’est un peu comme le maté en Argentine et Uruguay (que je vous présenterais plus tard) mais avec de l’eau froide.

Sauf qu’ici en plus, on peut mettre d’autres herbes, un peu médicinales, pour les reins, l’estomac, etc.

Pour se faire, rien de plus simple, surtout le matin des dizaines de vendeurs le long des routes, avec toutes sortes d’herbes prêtes à être écrasées et versées dans la glacière du client. Original hein ?
Ah oui j’oubliais, son nom : Le Tereré

La particularité d’Asunción, c’est qu’il fait chaud, très chaud… Et quand il pleut, ça tombe dur ! Les routes se remplissent vite, et deviennent vite dangereuses.

En 10 minutes j’avais de l’eau jusqu’au genoux.

Voulant traverser, un policier me barre la route :
– « Faites le tour ! »
– « Mais j’habite de ce coté ! »
– « Ce n’est pas grave faites le tour »
– « Mais c’est débile, je vais devoir faire 300m de plus ! »
– « Faites le tour, c’est un ordre ! »
– « Pu… »
Plus tard Stéphane m’expliquera qu’il y a souvent des morts, les gens se font vite emporter, voilà pourquoi la police est assez ferme sur ce sujet. Deux mois avant un couple de touristes brésiliens (qui venaient fêter leurs 30 ou 40 ans de mariage) se sont fait prendre par l’afflux sur leur moto, juste ici :

L’homme s’en est sorti, mais on retrouva sa femme 4 jours plus tard, dans la rivière à 5 kilomètres…

Mais moi, ce qui m’intrigue le plus ce sont les mangues, pourquoi personne les mange ?!

Dans la rue, des tas énormes se forment, et personne ne les ramasse. Peut-être une sorte de mangue non-comestible ?

Et bien figurez-vous que non. Elles sont mangeables, et délicieuses. Mais ici, la mangue personne n’en veut, allez comprendre !
Alors elles s’entassent, et avec les fortes chaleurs, elles pourrissent, et une odeur de macération se propage dans la ville, ce qui rajoute à leur dégout pour la mangue. Mais si ils les mangeaient, il n’y aurait pas d’odeur !
Bref, moi tous les matins je partais remplir mes deux sacs en plastique, les gens me regardaient de travers, genre « Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il ne va pas manger ça quand même ?! » Et bien si ! Et plutôt deux fois qu’une !
Je les lavais, puis au frigo, et m’empiffrais de 30 ou 40 mangues par jour, une aubaine. En plus c’est mon fruit favoris, je peux vous dire que j’étais aux anges, et non, pour les curieux, même pas de « courante ».

Le frigo après la cueillette :

Petit dessin paraguayen qui montre le paradoxe :

Pas besoin de traduire…
Sinon grâce à Stéphane, j’ai pu me la couler douce au Club Français, qui a en plus d’un joli coin de terre, une superbe piscine.

Voilà pour mon séjour à Asunción, bien sûr je ne remercierais jamais assez mon hôte (surtout que je reviendrais 2 autres fois, mais pour d’autres raisons…), c’est vraiment cool de retrouver quelqu’un après huit ans, la vie est surprenante.
Je finirais sur 7 CAJAS, le cinéma paraguayen a le vent en poupe, et ce film a été plusieurs fois récompensé, si ça vous dit de vous faire une idée des lieux, regardez le, c’est très authentique, et très bien fait.

4 réflexions sur « Asunción, BBQ et …mangues »

  1. Salut Sandro
    J’étais un des 2 autres français dans ce maudit transport en minivan russe en Mongolie, et je me souviens très bien de toi, de Pim&Lili, et de Stéphane. C’est énorme de vous voir en photo aujourd’hui, 8 ans après ! Tu lui passeras le bonjour de ma part si tu le revoies.
    Au plaisir
    Léni

    1. Hello Leni !

      Moi aussi je me rappelle bien de toi, tu voyageais avec une demoiselle. Quel voyage de m… hein ?
      Je lui ai passé le « bonjour » (je suis au Paraguay en ce moment), et qui sait, peut-être à un de ces jours ? ;)

      A+

  2. salut, superbe histoire…se retrouver apres tant de temps
    dis donc les mangues tas bien fait! je me serai regalee aussi
    par contre 31 h de bus…bravo! cest ton record pour linstant? ;)

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