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Je sers à rien

Je sers à rien

Haut comme trois pommes, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais toujours par : « Pilote d’avion » ou « Astronaute », je ne sais pas vraiment pourquoi cette attirance pour le ciel. Peut-être parce-que j’étais souvent dans la lune ? Depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts…

Quel que soit le pays visité, les enfants sont souvent le premier contact que l’on a avec la population, plus facile, plus naturel. Quand je joue avec eux, ils me trouvent grand et rapide. Si le jeu dure plus de 5 minutes, c’est en général une bonne vingtaine de gamins qui se joignent à la partie, tous ont les yeux grand ouverts, et le sourire généreux. Pour eux je suis le blanc qui vient de loin, le même genre de blanc qu’ils voient à la télévision, le blanc qui doit surement avoir des super-pouvoirs pour être aussi grand et fort. Et je joue ce rôle à fond, en les trimballant sur mon dos, ou en les poursuivants dans les ruelles à toute allure, ils me prennent toute mon énergie, mais je ne leur montre pas, je tiens à rester ce grand gaillard qu’ils croient inépuisable et invincible.

Parfois nous rencontrons des enfants totalement bilingues, et ils en profitent pour poser des milliers de questions : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? », « Pourquoi tu n’es pas marié ? », « Pourquoi tu voyages autant? », « Comment c’est là-bas ? », « Qu’est-ce qu’ils mangent là-bas ? », « Moi aussi j’aimerai voyager… Tu me racontes ? » et bien sûr je m’exécute. Toutes les bouches restent mi-ouvertes, ils m’écoutent avec attention, rient de mes anecdotes, et en re-demandent dès que la question est assouvie. Je suis une sorte de « héros » à leur yeux, et croyez-moi je ne gâcherais cette illusion pour rien au monde, pourtant on se doit de revenir les pieds sur terre, et parfois de façon brutale.

Un groupe se forme, des cries se font entendre, je m’approche pour voir au milieu de la foule, c’est une petite fille de 5/6 ans en pleine convulsion. Tous ses muscles sont contractés, ses mains se déforment, ses yeux se révulsent, elle tremble de tout son corps. Ils la posent sur un banc, à chacun de ses membres un adulte pour lui masser les mains et les pieds. Ils lui touchent le front du dos de la main, j’imagine pour voir si elle a de la fièvre. Elle reprend connaissance, mais toujours mal en point, elle pleure, elle a mal, mais où ? Les convulsions reprennent, et moi au milieu, deux tête au dessus de tout le monde, moi qui ai sans doute eu une bien meilleure éducation que tous ces gens, moi qui est voyagé à travers le monde, moi ce super-héros, moi qui… sert à rien. Parce-que ce qu’il n’y a pas d’autres mots, je servais à rien.

Je me fais un passage jusqu’à elle, leurs « massages » ne m’ont pas l’air très utiles, je vérifie qu’elle n’est rien dans la bouche, puis lui glisse une cuillère en plastique, histoire qu’elle n’avale pas sa langue. Elle est brulante, je prends de l’eau dans ma gourde pour lui mouiller les cheveux, les convulsions s’arrêtent de nouveau, mais elle n’est toujours pas bien. Il est très difficile d’avoir des informations :

– « Ça lui arrive souvent ? »

– « Parfois… »

– « Mais où sont les parents ? »

– « Le père au travail, et la mère à la maison. »

– « Et on fait quoi là ? »

-Silence de mort –

Elle reprends ses mouvements saccadés, les convulsions sont de retour, et cette fois-ci elle frissonne. Je suis agacé par cette impuissance, on est au moins 25 autour d’elle, et il n’y en a pas un qui sert à quelque chose.

– « On l’amène à l’hôpital ? »

– « Non, non, ce n’est pas la peine, on sait déjà ce qu’elle a. »

– « Mais c’est quoi ? Bordel ! »

Impossible d’obtenir une traduction correcte, sa maladie restera un mystère.

– « Mais ses parents ont des médicaments pour elle. »

– « Alors amenons là chez elle, c’est où ? »

Ils m’indiquent la direction, je la prend dans mes bras, et suis le gars devant moi, « C’est ici ! » me dit-il. Deux murs de parpaings mal cimentés et une tôle ondulée me font face, pas de porte, ni de fenêtres. La mère sort en courant me prendre la petite des bras, et l’emmène dans la seule et unique pièce que compte la « demeure ». Je reste à l’extérieur. Elle la pose par terre, puis lui masse le ventre en lui parlant sans cesse, d’un ton ferme mais remplit d’amour. Après quelques minutes, elle se tourne vers moi et m’invite à les rejoindre. On peut apercevoir de l’autre côté, un arbre, un trou, et un robinet : la salle-de-bain. Je suis mal à l’aise, mon utilité est toujours proche de zéro, j’essaye d’en savoir plus, savoir si je peux aider pour quoi que ce soit, vous savez c’est un des ces moments dans la vie où tout peut basculer, j’aurais été pret à vider mon compte en banque, ou à lui donner un reins si c’est ce dont elle avait besoin, mais non, la mère me regarde tendrement et m’affiche un large sourire avant de me dire que ce n’est rien, elle a l’habitude, et que ça passera « Si Dieu veut ». Elle la change, je m’aperçois que son ventre, dos et jambes sont criblés de piqûres d’insectes, autant de piqûres que de chance d’attraper la Malaria, la Dengue ou pire. Elle s’endort, les convulsions ont totalement stoppé, au sol son petit frère lui caresse les cheveux, c’est à ce moment qu’un membre du groupe annonce : « Il est temps d’y aller. » Nous nous exécutons un à un, la tête basse, nous savons tous que les crises peuvent reprendre d’une minute à l’autre, et que la prochaine sera peut-être pire. Un gars à ma droite me dit de bien me laver les mains, car sa maladie est dangereuse. Mouhais, elle est peut-être dangereuse, mais certainement pas contagieuse.

Je rejoins Hihi qui était resté sur place, elle sent que quelque chose ne va pas :

– « Qu’est-ce qu’il y a ? »

– « Rien, rien… »

– « Ne me dis pas rien, t’as vu la tête que tu fais ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? »

– « Rien… »

– « Mais quoi ?! »

– « Rien. Je sers à rien ! »

Cela me colle à la peau, pas moyen de me le sortir de la tête. Pourtant je me croyais « blindé », la misère, la pauvreté, et la maladie font malheureusement entière partie du voyage. Nous avons d’ailleurs croisé toute sortes de malades, et je n’avais jamais ressenti ce profond sentiment d’inutilité, pourquoi maintenant ? Est-ce le fait de passer de super-man à super-looser ? Est-ce que le voyage m’aurait rendu plus sensible ? Je n’arrive pas à répondre à cette question.

Ce que je sais, c’est que si aujourd’hui on me demandait de choisir un métier, la réponse serait sans équivoque : Docteur.

39 réflexions sur « Je sers à rien »

  1. mon ptit frère ton récit m’a bcp touché et même mis la larme à l’œil car je découvre un nouveau sandro tel que je ne l’ai jamais même imaginé!!! les expériences que tu as vécu t’ont bcp changé et en bien!!! toi le mec a moitie insensible qui en général se foutait de ce qui se passait autour de lui tu avais a l’époque des discours limite macho et très désabusés je t’aimais néanmoins et au fond de moi espérais que px être une femme un évènement de la vie te ferait changer tes visions des choses!!! aujourd’hui tout ça va bien au delà de mes espérances et je découvre un être humain plein de sensibilité d’amour pr les autres un être qui partage sans compter qui comprend mais qui subit aussi!!! alors je px comprendre ce ressentis que tu as eu face a cette petite fille fragilisée par sa maladie je px comprendre que tu ai eu un sentiment d’impuissance face à un tel drame!!! mais tu n’es point docteur ptit frère comment aurais-tu pu comment gérer une telle situation? tu as fait bcp pour elle même si tu en doute le fait de l’avoir porté jusqu’à chez ses parents afin qu’elle puisse recevoir ces médicaments rapidement au lieu de la regarder ce convulser sans réagir!!! d’autres l’auraient fait!!!alors soit pour toi c’est peux être peu de choses mais crois moi je suis certaine que cette petite fille t’en ai reconnaissante au fond d’elle!!! et je t’interdis de dire que tu ne sers à rien car c’est totalement FAUX!!!! toi tu sers à rien? as-tu oublié toutes ces choses que tu as faite durant ton parcours depuis ttes ces années? pr ttes ses populations que tu as croisé? as-tu oublié le temps que tu as donné sans compter dans cette école en Asie a ces enfants qui en avaient tant besoin? penses-tu vraiment que tu n’as servi a rien? NON je te confirme tu fais erreur ptit frère tu apportes bcp autour de toi à ces enfants qui voient en toi le super hero comme tu dis et tu l’es réellement pour eux tu leur apporte du rêve de l’évasion tu les aide a sortir de leur quotidien miséreux et ca sandro ça n’a pas de prix et c’est surtout pas servir a rien!!!!! tu ne px résoudre toutes les douleurs du monde car tu n’es qu’humain et comme je te l’ai dit pas médecin!!!!! alors ne te dis plus jamais ce genre de choses car tu ne le mérite pas vraiment!!!!! je suis très très fière de toi tu sais pas comment et je ne suis certainement pas la seule!!! tu dois être une belle fierté pour ta famille et pour cause!!!! Tu es loin d’être inutile tu feras encore de très grandes choses je le sais je le sens et ton passage sur terre petit frère n’aura pas été vain!!! bcp ne peuvent pas en dire autant!! moi la 1ere!!!! Ne changes rien j’adore l’homme que tu es devenu et gardes en mémoire que cette petite fille a eu bcp de chance de croiser ta route sinon qui sait comment elle aurait fini??? Tu as des défauts comme tout le monde bien sur tu fais et feras encore des erreurs sans nul doutes mais une chose est sur ptit frère TU NE SERS PAS A RIEN!!!!!! bisouuuuuuuuuuuuuuuuuu

    1. Merci beaucoup Gsister ! Quel message !
      J’espère que je ne sers pas à rien… Mais il fallait que j’écrive cet article, car c’est le seul sentiment qui s’agrippait à moi.
      Mais merci pour ton soutien, j’ai particulièrement aimé ce passage : « le mec a moitie insensible qui en général se foutait de ce qui se passait autour de lui tu avais a l’époque des discours limite macho et très désabusé » c’est tellement vrai ;-)
      Je t’embrasse.

  2. Quand on lit le commentaire de Sony on a plus rien à rajouter et du devrais le lire et encore le lire et toujours le lire pour comprendre que tu es GRAND mais que tu n’es pas DIEU même si des fois on aimerais bien faire des miracles

    bisoussssssssssssss

    1. Dis moi, tu aurais pas scruté mon site de A à Z dernièrement ? J’ai un bon sur mes vues provenant du Vanuatu (Google Analytics) et que je sache ce pays n’est pas vraiment francophone…

      Allez avoues ;-)

  3. Comme Aline, difficile d’écrire un truc intelligent là après ce récit.Ou sinon, cela va être bateau…Je comprend en tout cas qu’une telle scène fait réfléchir…

  4. Coucou Sandro,

    relis le comm de ta sœur, elle a raison sur toute la ligne…
    Mais je comprends ta douleur et ton coup de gueule, alors, vraiment: courage.

    Et j’ajouterai: tu sers aussi beaucoup aux centaines d’inconnus francophones qui te lisent et qui se disent: « ouah, une autre manière de vivre, d’être et de penser est possible, peut-être pour moi également? ». La superbe manière dont tu partages tes expériences, ça contribue aussi à changer le monde, et ça aussi c’est énorme…

    1. Merci beaucoup Aurélie, tu me mets du baume au coeur.
      Et pour ma soeur, ce n’est pas ma soeur de sang, mais celle de coeur, que j’ai choisi, ON s’est choisi. Parfois les liens amicaux sont au moins aussi important que les lien familiaux.

  5. no comment,ta soeur a tout dit,courage poto,la vie est faite comme ca,parfois de sentiment d injustice,d impuissance,voire ecoeurante ou que l on se trouve!?@ + poto

  6. tu sais, nous partageons tous ce sentiment d’impuissance dans de tel situation. Moi je suis infirmière en France dans un grand hôpital, et pourtant le jour où l’un de mes patients a fait une crise d’épilepsie j’ai eu le même sentiment que toi et pourtant j’ai toute les technologies médicales à ma portée… Par ce que sur l’instant il n’y a pas plus à faire que ce que tu as fait, la protéger, éviter qu’elle se morde la langue et essayer de faire baisser sa température (peut être la cause de ses convulsions) toutes ces choses vous les avez faites donc on peut dire que tu as été efficace! Peut être que aurait voulu faire plus car on veut toujours plus aider les personnes en détresse mais je pense qu’à cet instant il n’y avait rien de plus à faire.

  7. Bonjour Sandro,
    je comprends ce que tu ressens, car j’ai vécu quelque chose d’assez similaire à Banfora. J’y étais hospitalisée pour la malaria pendant 5 jours, un jeune homme y est mort dehors, contre les murs de l’hosto de la fièvre jaune. On a demandé aussi comment on pouvait aider… Souvent, il n’y a rien à faire, et cette impuissance est douloureuse. Comme le dit Ye Lili, partager comme tu le fais si bien ces moments difficiles et témoigner de la rudesse des conditions de vie des populations ailleurs dans le monde, voilà comment tu peux contribuer à changer un peu les choses.
    Moi, je trouve que ta réaction dans le feu de l’action montre suffisamment que tu as été absolument TOUT sauf inutile!
    Bien à toi,
    marjorie.m

    1. Merci Marjorie, et quel témoignage ! J’en frissonne…
      Quelle effroyable expérience cela dût être, j’arrive même plus à trouver mes mots… Trop dur.

      Cordialement.

  8. salut l’ami,

    tu n’es pas medecin c’est sur. a quoi tu sers alors ? c’est bien la question que tu te poses ? les medecins sont ils les seuls personnes vraiment utiles dans la vie ?
    moi je pense qu’il existe une profession tout aussi utile, mais c’est pas vraiment un métier. par contre tu le fais très bien.
    juste avant que cette petite fille soit malade tu as joué avec des gamins, tu les as fait réver, ca n’a pas de pris ca. ces petits gamins avec qui tu as joué se rappeleront de toi toute leur vie, tu les a fait réver. et ce genre de rêve, dans leur monde, dans leur vie, qui d’autre que toi pourrait leur faire découvrir.
    c’est important de rêver ; une personne qui n’a pas de rêve a une vie bien triste.

    tu disperses du rêve partout ou tu passes, tu disperces des moments de joie et de bonheur, et ca c’est très fort, rare sont les gens qui le fond aussi bien que toi.

    continues à nous faire rêver, moi, tous ces gamins et tous ceux qui te lisent.
    mais aussi pense a toi, profite de la vie pour tout ceux qui ne savent pas le faire,
    kiffe ta life

    seb

    1. Je sais bien mon ami, mais parfois tu ne retiens que le négatif… Dans ces moments là ton inutilité est si importante quelle prend le pas sur tout le reste. Mais oui, je sais que le rêve est important, et qu’il est « utile ».
      Merci pour ton message,
      A+

  9. Très touchant Sandro. Et en effet, il est difficile de rajouter quoi que ce soit après une telle histoire. Mais avec les enfants, qu’ils soient malades ou en santé, riches ou pas, brillants à l’école ou en difficulté, j’ai toujours agi de la même façon envers eux: me donner comme mission de les faire rêver.

    Pas plus tard qu’hier, j’ai rendu visite à des élèves d’une classe de ma région (des élèves en difficulté d’apprentissage) et j’ai demandé à l’un d’eux ce qu’il voulait faire comme métier plus tard. Il m’a dit vouloir devenir agent secret. Évidemment, il a provoqué la risée générale, autant des autres élèves que des éducateurs en place. Mais de mon côté j’ai décidé de lui porter attention, de le faire sentir crédible dans sa démarche. C’est tout ce que j’ai pu faire. Merci pour ton billet.

  10. Bonjour Sandro,

    Il faudrait que tu te formes au secourisme, car en voyage c’est toujours utile de connaitre les gestes qui sauvent. J’en ai fait l’expérience au Vietnam suite à un accident de la route en plein centre-ville de Hanoï. Ce souvenir dont tu n’as pas l’air très fier aurait pu se transformer en un sauvetage héroïque !

    En cas de crise convulsive, on éloigne les objets dangereux autour de la victime et on fait un maintient de tête. Les massages ne servaient effectivement à rien.

    Pour info, un être humain ne peut pas avaler sa langue pendant une crise convulsive. C’est une légende qu’on doit à plusieurs séries et films comme le pacte des loups. Mais tu as très bien fait de lui mettre un objet dans la bouche car la victime aurait pu mordre sa langue, et même la sectionner (ne jamais mettre un doigt ou sa main dans la bouche de la victime).

    La prochaine fois si tu veux être + sûr de toi et mieux gérer ton intervention, je te conseille de lire les référentiels de secourisme suivants, gratuits et au format .pdf sur internet :

    Le Référentiel PSC1 (l’ancien AFPS)
    Le Référentiel PSE1 : les gestes à exécuter à 2
    Le Référentiel PSE2 : les gestes à exécuter en équipe

    Bon voyage, profitez bien :)

    Arnaud

    1. Bonjour Arnaud,

      Alors j’ai l’A.F.P.S mais il date (1995), je ne savais même pas qu’il avait changé de nom.
      Pour la langue, ça je ne savais pas ! Merci du tuyau, en plus c’est un infirmier qui m’avait apprit ça… Comme quoi on en apprend tous les jours.
      Je viens de télécharger tous les pdf, une piqûre de rappelle ne me fera pas de mal, pour ceux que ça intéressent, c’est ici :
      http://secourisme34.fr/referentiels_en_telechargement.html

      Encore merci pour ton message Arnaud.

  11. Salut Arnaud. Question comme ça: dans le cas d’une intervention à l’étranger, n’existe-t-il pas une loi qui empêche justement de porter secours s’il y a possibilité de contacter les services d’urgence et si on se trouve près de la « civilisation »? Je m’explique. J’ai une carte de compétence en secourisme en régions isolées. J’ai travailler très fort pour l’obtenir, fait des simulations en montagne, en forêt, en rivière, dans la neige, par des températures extrèmes, etc… Le problème est que si je me trouve en « ville » et non en régions isolées, je n’ai pas le droit d’intervenir, sauf en prétextant la loi du bon samaritain. Je pose la question puisqu’il est possible de se mettre en mauvaise posture (je parle ici de poursuites judiciaires)lorsque l’on décide d’intervenir. Je trouve cette situation un peu ridicule (ça fonctionne de cette manière ici au Québec) puisque la vraie question à se poser au moment d’intervenir devrait être justement de ne pas se poser de question et de venir en aide à la personne en danger.

    @ Sandro: j’espère que tu ne m’en voudras pas d’avoir utilisé ton blog pour poser la question ;) C’est juste que dans toute la gamme de l’ironie humaine, on trouve aussi celle-ci… Bonne journée à toi.

    1. Bonjour Yves,
      Je ne connais que la législation française en matière de secours à une victime, qui doit être différente au Québec.

      Quand on voyage on peut tomber sur un accident n’importe quand, dans n’importe quel pays. La législation diffère d’un pays à l’autre, et n’étant pas spécialiste je peux seulement te donner mon avis personnel :

      J’ai décidé de porte secours à une victime dès que c’est nécessaire, sans me soucier des lois ou des risques de poursuites. Quand tu connais tes techniques et que tu sais apprécier l’état d’une victime, tu ne peux pas empirer son état. Si quelqu’un porte plainte je dois toujours être capable de justifier tous mes gestes. Pourquoi ai-je fait un retournement d’urgence ? Pourquoi j’ai déplacé la victime ? etc. etc.

      @Sandro : j’ai découvert ton blog récemment, il donne envie de repartir ! Je te souhaite une bonne continuation !

      Amicalement
      Arnaud

      1. @Yves : Pas de problème ! Au contraire, ce sont des questions que d’autres voyageurs peuvent se poser, très utile ce commentaire.

        @Arnaud : Merci pour les compliments.

      2. Salut Arnaud,

        Tout comme toi, lorsque j’ai à intervenir, je ne me pose pas de questions et j’agis sur-le-champ. Heureusement, car jusqu’à maintenant, je n’ai eu affaire qu’à des cas légers. Mais ici, au Québec, nous avons la poursuite facile, si tu vois ce que je veux dire. Et pour cette raison, plusieurs secouristes spécialisés en « régions isolés » tout comme je le suis, ont toujours un peu peur du après suite à leurs interventions. Merci et bonne journée à toi!

        1. Salut Yves, j’espère que la législation changera au Québec et rendra moins risquées les interventions inopinées pour les secouristes.
          Il manquerait plus qu’en France aussi on porte plainte contre un secouriste alors qu’il a sauvé une vie… le monde à l’envers !!

          Bonne journée à toi également
          Arnaud

  12. Je crois qu’on a tous éprouvé ce sentiment au moins une fois dans notre vie…
    Quand on lit le début de ton message je crois qu’il est vraiment impossible de penser que tu ne serves à rien, tu fais rêver ces enfants, tu leur apportes de la gaité, tu leur fais briller les yeux et ça, il y a peu de personnes qui sachent le faire aussi spontanément.
    Et nous aussi tu nous fais rêver, ton blog est une vraie merveille et je suis toujours pétrie d’admiration devant tes aventures.

  13. Merci pour ce post et ce témoignage. J’ai vécu un truc assez similaire et … même pensées, même réactions, même poing dans la gueule. Et regretter de ne pas être docteur.

    1. Bonjour Chris,

      Je réitère mon commentaire un peu plus haut : la plupart des situations d’accidents ne nécessitent pas un doctorat pour agir. Souvent les gestes de premiers secours suffisent.

      Tu peux les réviser gratuitement en cherchant le document PDF « référentiel PSC1 » (l’ancien AFPS) sur Internet.

      Et si tu veux en apprendre un peu +, les référentiels PSE1 et PSE1 (Premiers Secours en Équipe) sont également disponibles gratuitement.

      Chris d’après ton site tu commence ton voyage bientôt. Prend donc quelques heures pour (re)lire le PSC1 avant ton départ !

      Amicalement

      1. Hello Arnaud,

        En fait ça fait trois ans que j’ai mon PSC1 et PSE1, obtenus pour seulement 8,11 € grâce à l’université de Nanterre d’ailleurs ! Je mets le prix ici, au cas où certains seraient un peu réticents à mettre 60-70€ via la Croix Rouge ou autre.

        Mais tu as raison, lire et relire de temps à autre le PDF ne fait pas de mal, bien au contraire. Je pense même écrire un article de blog dessus après avoir lu ton message :).

        D’ailleurs, pour compléter ton post plus haut, j’ajouterais qu’on aurait pu mettre des coussins ou des vêtements sous la tête de la fille, et veiller à ce qu’elle soit éloignée des « bouts pointus » (bout de table, de banc …) et soit posée à même le sol (et non pas sur un table, comme cela semble être le cas sur la photo).

        Dans tous les cas, merci pour ton travail de sensibilisation !

      1. Difficile de savoir comment on reagirait dans la meme situation.Une chanson de Goldman resume le meme recit.Il l’a ecrit apres avoir assiste a cette scene la lui aussi.Je n’en sais plus le titre mais je sais qu’il qu’il dit  »et qu’est ce qu’elle a bien pu faire apres cela? » ,en parlant de la religieuse qui a sauve un bebe mal en point.Qui sauve une vie (humaine ou animale) peut pretendre s’etre sauve lui meme.

        1. Oui je me souviens ! la chanson s’appelle : « Juste après » (belle chanson d’ailleurs)

          Mais bon il y deux grosses différences, la première c’est que son cœur de battait pas, donc morte pour un certain temps, ce qui n’était heureusement pas le cas cette fois-ci.
          Et surtout, Goldman avait vu ça à la télé, mais quand c’est devant toi, crois moi ton sentiment d’inutilité atteint son paroxysme…

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