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Le Myanmar sous pression

Le Myanmar sous pression

Il y a presque trois ans ce voyage avait prit une autre direction. Je m’étais exercé à enseigner pour des réfugiés Birmans (voir ici, ou encore là-bas). En plus de m’avoir donné une autre vision du partage, cela m’a aussi permis de découvrir un peuple qui même devant l’adversité a su garder son sourire enjôleur, un sourire qui ne les quitte jamais.

Ce choc culturel m’a marqué à vie, et je m’étais promis à l’époque qu’un jour j’irai au Myanmar, je voulais voir ce pays qui d’un côté se déchire sous l’oppression d’une junte tyranique, et de l’autre continu de générer des personnes au grand coeur. Ce jour est enfin arrivé.

Malheureusement voyager au Myanmar n’est pas si facile. Précisons, il n’est pas aisé de voyager au Myanmar quand :

– On voyage en routard

– On ne veut pas remplir les poches du gouvernement en place (si on peut appeler ça un gouvernement…)

– On voyage en période électorale…

Car oui, nous étions en pleine période électorale, nous ne le savions pas à l’achat de nos billets d’avion, nous ne l’avons su qu’une semaine avant le départ. Imaginez un pays où rien n’est permis, où le moindre pas de travers est réprimé, où chaque contact avec la population est observé, relayé, et décrypté. Imaginez ce même pays sous haute tension, sous pression même, car leur élections n’ont rien à voir avec la définition qu’en donne le dictionnaire, ici les partis adverses ont été scrupuleusement éliminés, les gagnants sont désignés d’avance, ce sont les même qui portaient des vêtements militaire, la différence ? Aujourd’hui ils portent des costumes cravates, histoire de bien se faire voir par la communauté internationale : « Vous voyez, nos avons été élus, démocratiquement ! » balivernes… C’est dans cette ambiance morose que nous atterrissons à Yangon, d’ailleurs un ciel sombre et une pluie battante sont là pour nous accueillir, et cela durera presque une semaine, ce n’était que le commencement.

Les prochains articles vont essayer de vous raconter notre parcours cabossé dans ce pays, « essayer » car il est difficile de décrire quelque chose qu’on ne voit pas. Pas possible de communiquer avec la population (à part superficiellement) donc juste des suppositions, difficile de sortir du parcours tracé par les autorités, beaucoup d’endroits sont interdits aux étrangers, donc diffiicle de se faire une véritable opinion. Parfois on a même l’impression que tous va bien, ben oui quoi ? Ils ont l’air heureux, ils gardent le sourire, n’ont pas vraiment des physiques de sous alimentés, et il y a même des écoles ! Pourtant on m’avait dit que l’éducation n’existait pas au Myanmar… Tous ça est vrai, sauf que si on gratte un peu, la peinture ne tient pas longtemps, dès que l’on sort du parcours fléché les gens ont faim, on s’aperçoit que le travail forcé est monnaie courante, que la production d’opium est encouragé par la junte, et quand on se renseigne sur les école c’est minimum 60US$/mois pour en faire partie (sachant qu’un fonctionnaire atteint à peine les 50US$/mois de salaire…).

Pour nous, voyager dans ce pays a été un vrai dilemme, ici tout est régit par la junte : les hôtels, les transports, et même les treks ! Donc à chaque fois, obligé d’engraisser ces gros porcs. Il existe toujours un moyen de passer par une autre voie, mais en général cela devient plus difficile, plus long, plus éprouvant. C’est pourtant ce que nous avons fait, cela n’a pas été de tout repos, et les 13 kilos (à nous deux) que nous avons perdu pendant ces 5 semaines sont là pour en témoigner.

Vous verrez nos faces totalement épuisées par tous ces long trajets en train, bus et bateaux,

mais aussi par ces longs moments d’attentes et de recherches.

Heureusement, vous verrez aussi des courts moments d’échange, avec ces gens et leur fameux sourires,

des paysages mémorables et ces fabuleux temples que compte la Birmanie.

Vous en saurez plus sur le Thanaka, une sorte de produit cosmétique 100% naturel qu’ils s’applique sur le visage et parfois sur le corps, qui a en plus un effet rafraîchissant, de quoi mieux supporter la chaleur.

Ou encore sur les habitants du lac Inle qui rament avec leur pied !

Et surtout vous en saurez plus sur un projet qui me tenait à coeur, et qui va finalement voir le jour.

À très vite.

20 réflexions sur « Le Myanmar sous pression »

  1. Malgré tout ce qu’on peut y lire sur internet, dans les journaux ou encore à la télé, ça donne effectivement l’envie d’y mettre les pieds, ne serait-ce que pour le sourire de ces gens. Et pour ce qui est d’engraisser les grosses têtes, le problème est partout le même, sauf que dans certains pays, on le fait avec un certain doigté qui nous donne un peu moins l’impression de nous extorquer de l’argent. Mais c’est du pareil au même…

    1. Le problème n’est pas le même partout ! Au Myanmar l’argent va à la junte, qui s’en sert pour opprimer le peuple. C’est LE grand dilemme du voyage en Birmanie.

  2. oh p….n!tu m as fais peur,je voyais le debut de ton recit partir en quenouille comme ton dernier periple qui sentait grave le desespoire(qui peut ce comprendre),et bien non!tu fini par une note d optimisme qui te caracterise et comme tu nous habitue depuis debut,enfin je te retrouve,ouf,tu m as fais flipper aller poto @ +

  3. J’ai lu ton article avec attention le jour où tu l’as publié et… depuis cela me trotte dans la tête. Merci Sandro! ;)

    La Birmanie fait partie de ce qu’il me reste « d’itinéraire »…

    Très bel article, prenant.
    Merci de nous faire partager ce que vous avez ressenti là-bas.

    NowMadNow

    1. Avec plaisir Aline,

      Juste pour préciser : je ne cherche pas à encourager, ou à décourager le voyage au Myanmar. Je sais que beaucoup ont aimé voyager dans ce pays, ce ne fut pas mon cas (notre cas).

      Le voyage a ses bons et mauvais côtés, je pense qu’il est bon de montrer les deux.

  4. on ne peu se lasser de tous ces beaux récits que tu nous offre au quotidien petit frère merci encore pr ces voyages à travers les différentes populations, cultures!!! c’est une chose très importante pour moi qui voyage peu!! à travers tes récits je peu me rendre compte de toutes ces endroits merveilleuses qui existent en ce monde de toutes ces populations diverses avec leurs coutumes j’aime ces découvertes au quotidien que tu nous apporte si généreusement!!! Merci….bisou a hihi a bientôt ptit frere

  5. J’avais loupé cet article, tu me fais voir d’un autre œil ce pays…Enfin à vrai dire j’en connaissais vraiment peu de choses, juste ce que m’en ont dit mes parents qui y avaient été il y a une trentaine d’années, alors ça date un peu!

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