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Le saké aime le froid, pas nous

Le saké aime le froid, pas nous

Le jour fait doucement son apparition, nos corps sont toujours bien au chaud dans le futon chauffant, enfin pas tout le corps, car nos têtes en revanche sont congelées, demain je dors avec un bonnet ! Même si le thermomètre (situé à l’intérieur) affiche -2˚C, ce n’est pas cet affichage qui me dérange, mais celui de ma montre : 7h00, l’heure de se lever, et donc l’heure de s’extraire des couvertures, aargh !

Notre petit salon, avec table chauffante et ...notre bordel
"Notre" petite maison

On s’habille en 2 minutes 34s. Il est temps d’aller prendre le petit déjeuné dans la maison voisine.  Super obasan est déjà aux cuisines, elle nous accueille avec un large sourire, mais aussi avec du thé, du tofu, un bol de riz, deux œufs au plat, des branches de brocolis, et comme tout les matins suivants, de la soupe miso (élément essentiel d’un repas japonais).
« Aujourd’hui on doit remplir quelque bouteilles » nous annonce Koji. Cette brasserie est traditionnelle, donc tout se fait à la main, même le remplissage… Traditionnelle dit température ambiante ! C’est à dire que la « grange » qui sert de brasserie est à portes ouvertes, à cette époque de l’année c’est une sorte de congélateur géant, malheureusement (pour nous) le saké ne se produit qu’en hiver.
Pour se faire, il faut d’abord nettoyer les bouteilles (recyclées) une à une, une machine est là pour nous aider, et elle nous aide bien plus que je l’aurais imaginé, d’un elle nettoie les bouteilles que l’on lui entasse dans le ventre, à l’aide d’eau chaude sous pression, et de deux, vu qu’elle produit de la chaleur, elle chauffe aussi les mains ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point j’aime cette machine…

Une fois les 300 bouteilles lavées, on passe sur un autre instrument, qui lui n’est pas du tout automatisé :
Après avoir remplit la «bombonne métallique» de saké
-Prendre une bouteille
-Lui passer le tube à l’intérieur
-Remplir la bouteille jusqu’à la marque indiqué sur une bouteille témoin
-Mettre un bouchon
-Sceller le bouchon
-Prendre une bouteille….

Rien de vraiment difficile, à part le froid… Les bouteilles sont glacées, et impossible de mettre des gants, il est nécessaire rester en contact avec le verre, car si ça glisse, ça casse. Qui plus est, on doit porter des bottes en caoutchouc, loin d’être réputées pour leur qualité isolantes, heureusement on nous fournit des petites chaufferettes pour pied (incroyable !).

Après un bon déjeuner, nous passons à l’étiquetage.

Toujours pas de machine, toujours à la main donc. Les bouteilles sont disposées sur un râtelier en bois, je pensais qu’il fallait juste poser des auto-collants, mais non même ça ils le font «à l’ancienne» d’un côté nous avons les étiquettes et de l’autre de la colle naturelle. Et croyez moi, c’est tout un art ! D’abord il faut bien étaler la colle sur une planche de bois (crée à cet effet), puis faire glisser l’étiquette dessus, sans trop appuyer sinon elle déchire, ensuite poser l’étiquette sur la bouteille au bon endroit, et faire en sorte qu’il n’y ai aucune bulle, le tout avec vos doigts congelées…

Nom du sake

Vers 17h00 la journée se termine, et à 18h30 le dîner est sur la table, pour notre grand plaisir.

Je détaille cette journée en mettant le doigt sur les difficultés, mais ne vous méprenez pas, on était très heureux ! Il faut dire qu’il y avait une pose «thé» toutes les deux heures, et que l’on travaillait rarement plus de 6h par jour. En plus, obasan nous gavait de nourriture à longueur de journée,

quant au boss et à l’unique employé que compte cette brasserie, ils étaient d’une telle gentillesse, que travailler avec eux était un plaisir de chaque jour.
C’était notre première journée de travail, il y en aura bien d’autre, ainsi que bien d’autres type d’activités sur le long procédé que nécessite la production de saké. D’ailleurs je pense faire un article sur toutes ces étapes, même si je ne suis pas sûr que cela va intéresser grand monde, mais juste pour que vous puissiez vous faire une idée de la difficulté que demande ce précieux liquide à voir le jour.

34 réflexions sur « Le saké aime le froid, pas nous »

  1. Quelle super opportunité!

    Et quel cadre malgré le froid, les photos ainsi que celle de l’article précédent sont superbes comme d’habitude!
    Ça donne envie, surtout quand on voit l’accueil!

    Une petite question en passant, comment gérez vous vos affaires chaud/froid?
    Je suppose que vous ne transportez pas tout dans les pays où l’on vit en tong/short, avez vous une sorte de vestiaire dans un endroit « central », par exemple à Bangkok, je me demande comment gérer ce détail logistique…

    1. Oui, quelle sacré opportunité !

      Pour répondre à ta question, on a les deux… Des pantalons où l’on peut dé-zipper les jambes pour en faire des shorts, mais aussi une veste gore-tex c’est hyper léger et une polaire (très léger aussi).
      Maintenant il faut dire qu’on a nos habitudes en Asie, donc on peut laisser une partie de nos affaires sur Bangkok ou à Taïwan, mais dans 80% du temps on à tout. Il suffit qu’on fasse un trek, ou que l’on monte une montagne, pour de suite avoir besoin des vêtements chauds.

  2. malgré le froid je trouve cela superbe comme expérience!!!
    et pour vous réchauffer vous pouvez pas en boire une petite goutte de ce fameux saké? ;)

  3. Très intéressant!
    Et si tu peux continuer avec les différentes étapes, moi ça m’intéresse et je suis sûre que je ne serai pas la seule…
    Et les chauffettes de pied, c’est fort, en Chine, ils en font pour toutes les parties du corps !
    Et j’aime beaucoup la photo avec le bouchon rouge :)

  4. Une amplitude de 40° d’un coup d’un seul ça doit sacrément bousculer les habitudes
    et ce satané élixir qui nécessite des températures polaires mais pourquoi donc j’espère
    bien une petite explication dans tes prochaines nouvelles, si possible.

    Par contre là ou je bug, c’est que si ce précieux liquide se complait dans le froid ce n’était
    peu être pas votre cas et de dormir dans une chambre qui affiche des températures négatives,
    même si on peut imaginer des bienfaits multiples et diverses, je n’en vois pas trop l’intérêt.
    Pour couronner le tout et en guise de réconfort vous voilà confrontés à un plat de brocolis au
    petit déjeuner…..bon pourquoi pas !! Après tout ce sont ces coutumes qui font la différence entre les peuples sinon inutile de se déplacer pour aller voir ailleurs ce qu’il s’y passe si on a les mêmes à la maison !!

    Il se dégage de tes images une grandes convivialité et beaucoup de chaleur humaine (que humaine ) comme si vous faisiez parti intégrante de cette famille depuis toujours , c’est mon ressenti dés la première lecture de ton récit.

    Je constate que tu t’es débrouillé pour confier à Hihi les bouteilles qui nécessitent deux étiquettes …………………pas fou le mec deux fois la planchette de bois ,deux fois la colle, deux fois…. C’est bien mon fils je vois que tu as bien retenu la leçon ….ha ha ha.

    Cette petite escapade au pays du soleil levant vous aura très certainement fait le plus
    grand bien et vos deux visages qui respirent volontiers le bien être et la pleine forme
    en témoignent.

    Gros bisous mes p’tits à plus.

    1. Alors il faut savoir qu’au Japon, et aujourd’hui je ne sais toujours pas pourquoi, les maisons sont très (très, très) mal isolées ! C’est terrible… Même la maison du boss était glacée, il fallait mettre les chauffages à essence à fond toute la journée, un truc de fou.
      En ce qui concerne la chaleur humaine, tu as parfaitement résumé la situation (je ne pensais pas que cela ce verrait autant sur les photos0 ils nous acceptaient comme une partie de la famille dès notre arrivée.

      Bise !

  5. Salut Sandro,

    Vu la chaleur et l’humidité qui règne ici depuis quelques jours, bien content de lire un article qui parle de froid! Tout a fait rafraichissant!

    C’est sûr que -2 degrés, quand le taux d’humidité est élevé, c’est loin d’être agréable même si ce n’est pas extrême. Et c’est une question d’habitude bien sûr. Ici, il n’est pas rare qu’en hiver, les gens patinent sur la rivière par -10 et parfois même -15 degrés sans tuques ni mitaines lorsqu’il s’agit d’un froid « sec ». Mais quand l’humidité se met de la partie, c’est une autre histoire.

    Pour ma part, je suis partant pour un article sur la préparation du saké. Pour le reste, très belles photos encore une fois, même si je trouve que Hihi semble s’être tapé pas mal de boulot comparativement à toi…

    p.s: tes bottes te vont à ravir ;-)

    1. Ah mais non ! Je faisais même deux fois plus de boulot ! Puisqu’en plus je prenais les photos… Je vais passer pour une fainiasse ><

      Pour l'article sur la préparation, ça va se faire, vous m'avez convaincu ;)

      C'est pas très gentil de se moquer de mes bottes, j'ai pas choisi ;-)

  6. +1 pour avoir la suite, juste pour avoir le plaisir d’admirer vos sourires transis de froid haha. Je comprends en regardant ce reportage pourquoi vous etiez heureux la bas!

  7. J’aurai jamais pu imaginer te voir produire de l’alcool…vous aviez l’air de vous éclater dans le froid!!!
    bise
    Il était bon ton saké au moins???

    1. En voilà une qui me connait bien ! :D
      Jamais je n’aurais imaginé produire de l’alcool non plus, moi le mec qui n’en boit jamais ! Comme quoi la vie amène à tout ;)

      J’ai goûter par curiosité, mais bof, ce n’est pas mon truc… En revanche Hihi s’est régalé !

      Bise.

  8. Déjà, j’appréciais un bon verre de saké à l’occasion, maintenant je l’apprécierai d’autant plus, sachant ce que ça demande comme boulot! Étant Québécoise, je suis très habituée au froid et je vous comprends! C’est l’horreur parfois de travailler les mains nues à des températures pas très confortables! Mais rien de tel qu’un thé ou un saké pour se réchauffer et se féliciter du travail bien fait.

    Comme toujours, les photos… ahhh! Et en passant, j’aime bien vous voir tous les 2 en action! C’est très humain comme feeling quand on regarde les prises de vues.

    à très bientôt!

    1. Merci Martine,

      Je suis plutôt thé que saké, mais l’important c’était la formidable expérience.
      Promis, je vais mettre plus de photos « en action » dans l’article sur les étapes du saké ;)

      À bientôt ;-)

  9. Génial ce post ; rien qu’à te lire et à regarder les photos, j’ai un goût de saké glacé sur le bout de la langue. Je tiens à te rassurer : ton article sur la production de saké aura au moins un lecteur très intéressé !

  10. Bonjour

    J’ai découvert votre site par hasard et depuis je le dévore depuis Tokyo, ou j’habite.
    J’attends moi aussi la suite de votre aventure avec impatience.
    Il est difficile de rester dans son fauteuil en voyant toutes ces photos et anecdotes.
    Si vous repassez par le Japon et que vous avez besoin d’un toit pour une nuit ou deux, n’hesitez pas !

    Bonne route

    1. Bonjour Chawax,

      Ben bienvenu sur TetedeChat.com, et merci pour votre commantaire ;)
      C’est très sympa votre invitation, je prend note ;-)

      A+

      P.S : Vous faites quoi au Japon ?

  11. Ouai ouai ouai,tu m en rameneras au moins une de bouteille, lol ,parce que moi ton article il m a donne envie d y gouter a ton sake,il a l air meilleur, lol ?bon courage a vous 2,taffer dans le froid n a rien de vraiment agreable mais comme tu le dis,il y a quelque compensation alimentaire aller poto @+

    1. On a fait ça pendant deux mois, je ne vais pas dire que c’est « bien » payé, mais quand tu comptes la nourriture et le logement inclus (au Japon) c’est vraiment très bien. Mais sincèrement c’est plus pour l’expérience que pour l’argent.

  12. Je déboule en retard, lOl, car je lis mes mails en retard dans l’ordre… Magnifique article, com dab, et je ne serai pas originale en disant que je suis intéressée par la suite. Je n’aime pas le saké mais je trouve très intéressant sa fabrication ! Amitié

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