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L’ouverture d’esprit

L’ouverture d’esprit

Au cours de la première partie de notre voyage au Vietnam, nous sommes passé par Sapa, ville aussi intéressante que touristique. Pour fuir la « masse » nous avions l’habitude de dîner au marché, dans une petite gargote locale. Ce soir là, deux japonais étaient deja à table (le reste n’étaient que des vietnamiens), surpris de voir un « blanc », l’un d’eux me demande: « vous allez dîner ici?.. », « Euh, oui… »

Il me demande alors timidement: « Pourquoi vous (les occidentaux) mangez toujours dans les restaurant occidentaux, nous sommes au Vietnam, pourquoi ne pas manger vietnamien? »

-Je suis la moi! Et je mange vietnamien, et si j’étais en Thaïlande je mangerais thaïlandais.

-Peut-être, mais regardes dans la rue principale, les restaurants occidentaux sont rempli de « blancs », et aucun d’eux autour de cette table, à part toi…

-…

J’ai bien eu à l’esprit de répondre:

-Parce-qu’il ont peur d’attraper une tourista

-Parce-que leur nourriture leurs manquent (2 ou 3 semaines sans un steak/frite, quel malheur!)

-Ou parce-qu’ils veulent avoir à l’étranger ce qu’ils ont chez eux

Oui, tout ceci m’est bien passé par la tête, mais: « Parce-qu’ils sont stupides » est la seule phrase qui m’est venu à la bouche… Comment autrement? Pourquoi traverser la moitié de la terre pour manger une pizza?

Avec Hihi, nous essayons de vivre comme les locaux, je dis bien « essayer », car ce n’est pas facile de se faire accepter partout. Comment expliquer que je veuille manger là, assis sur un trottoir comme les locaux, au lieu de faire comme tout les « blancs »: aller au restaurant, cela serait si facile. Deja notre budget ne nous le permet pas, mais surtout on raterais une partie de leur culture. Comment les comprendre, sans manger comme eux? Comment connaître un pays, en ne prenant que des tours organisés? Comment « se fondre dans la masse » en ne dormant que dans des 4 étoiles?

Vous me direz, tout le monde ne voyage pas de la même façon, car tout le monde ne voyage pas pour les mêmes raisons, et vous n’auriez pas tord!

Mais moi, convaincu de détenir la vérité suprême, je me suis toujours dit que ces gens étaient stupides, qu’ils n’étaient pas assez ouvert d’esprit, ou qu’ils n’avaient personne pour leur montrer la « bonne voix » à suivre, persuadé que je pourrais être cette personne. Comme j’avais tord…

Avant la venue de mon frère, je lui avais envoyé un email, lui disant: « On voyagera en routard« ,et il m’avait répondu: « Ok, sans problème », je pense qu’il ne savait pas vraiment, ce que c’était…

Routard voulait dire:

-Marcher, marcher et encore marcher

-Prendre les bus locaux, quitte à les partager avec des porcs, ou des canards

-Manger dans la rue

-Et dormir sans clime, dans des endroits parfois, je dois bien le dire, miteux.

Au début il fit la grimace, sans trop se plaindre, puis rapidement le naturel revint au galop…

Mon frère est quelqu’un de généreux, et il l’a toujours été.

-« On mange là? »

-« Non, trop chère »

-« Je te l’offre! »

ou

-« On prend un taxi? »

-« Non, il y a des bus »

-« T’inquiètes, je paye »

Comment lui faire comprendre que je suis gêné par cette générosité? Que je ne suis pas là pour demander l’aumône, mais pour partager une façon de vivre avec lui. Je sais qu’il le fait de bon coeur, mais cela me met mal à l’aise. J’ai toujours aimé être indépendant. Alors je lui force un peu la main: « mangeons là! » ou « essaye ça! » ou encore « Dormons ici! », mais il ne suit plus…Tout devient négatif à ses yeux: les fruits sont trop sucrés, les transports sont inconfortables, et la bouffe n’en parlons même pas. Je sens l’overdose.

Le coup du taxi à Can Tho, fut la goutte qui fit déborder le vase, j’en pouvais plus! Et lui aussi… C’était le taxi de trop, cela aurait pu être le resto de trop, où la plainte de trop, c’est tombé sur le taxi. Nous nous sommes séparés, sur des mots dépassant sans doute nos pensés…

Certain d’avoir de toute façon raison, je demande à Hihi: « Mais comment peut-on réagir comme ça? Ne jamais être content? Et toujours râler?! »

Apres un court silence, elle me répond simplement: « Je pense que tu as la mémoire courte… »

Car si il est vrai qu’aujourd’hui je me contente d’un minimum, et ne me plaints  que rarement de ce qui est dans mon assiette, il n’en fut pas toujours ainsi…

Elle me rappela la fois, où j’avais fait une crise parce-que l’on m’avait servie mes pâtes dans une soupe, alors que j’avais demandé sans… Où la fois ou j’étais malade comme « un chien », et qu’elle avait été gentiment me chercher une de ces soupes aux vertus thérapeutique. En voyant l’aspect du nectar je lui avais tous simplement dit: « C’est très gentil, mais je mangerai pas ce truc bizarre… » où encore toutes les fois où j’ai laissé échapper ces mots: « Mais qu’est-ce c’est cette me..de, que tu manges? »

Oui, j’avais oublié tous ces mois de « formation » que le voyage m’a donné, oublié toutes les expériences par lesquelles il a fallut passer pour avoir cet état d’esprit. Non, ce n’est pas venu du jour au lendemain, non ce n’a pas été facile.

Alors qui suis-je pour pouvoir juger les gens de « stupides » parce-qu’ils préfèrent un burger à une grillade d’insectes?

Qui suis-je pour donner une étiquette? Pour dénigrer ceux qui ne voyagent pas de la même façon? Alors que je n’ai même pas pu convertir mon propre frère?

Le fait est, que nous n’avons pas les mêmes expériences, nous ne pouvons pas tout comprendre du premier coup, et comment demander à quelqu’un qui va passer deux ou trois semaines de vacances, de se priver? Il est là pour se reposer, se dépayser, pas obligatoirement pour faire un échange culturel en traversant le pays à dos d’âne…

L’ouverture d’esprit ne doit pas se faire que dans un sens, juger est chose aisé, comprendre l’autre l’est moins, croyez-moi, on ne m’y reprendra plus.

À  MON FRÈRO.

7 réflexions sur « L’ouverture d’esprit »

  1. très belle leçon, je pense que ton frèro doit être fier de toi. Ici aussi, à ma façon, j’essaie de suivre ce « way of life ». Il est vrai que ce n’est pas facile pour tout le monde. D’aileurs je me souviens t’avoir vu piqué une petite crise au début de ton voyage, à Dali héhéhé 😉

    1. « Way of life » ca fait tellement mieux en anglais 😉
      J’avais piqué une crise à Dali? Ca ne m’etonne pas plus que ça, j’ai du en piquer dans chaque ville visité… Peux-tu me rappeler la raison? Car j’en ai aucun souvenir…
      Merci pour ta fidélité!

  2. Salut petit,ce voyage t’assagit à ce que je vois , mais combien de temps va tu vivre comme-ca et surtout ou vas tu te pauser avec hihi???
    je te souhaite d etre simplement heureux avec ta cop’s
    par ici tout va pour le mieux et j ai une grande nouvelle ,je vais etre papa d un petit garcon au mois de juillet ; pourquoi ne t en aije pas parle avant c est que nous ne sommes ua courant que depuis une semaine magaly est enceinte depuis quatre mois!!!
    c est trop cool !!!

    1. Comme je suis trop heureux pour vous!!!
      Ca me fait vraiment chaud au coeur!
      Je vous souhaite tout le bonheur du monde, c’est vraiment une super nouvelle que tu m’annonce!
      Je vous embrasse tout les 2 (1/2).

      P.S: T’as de la chance il va naitre en juillet, ça aurait pu etre en juin, comme moi…

  3. Salut à vous deux.
    Pas facile ces états d’âme.Mais en mode bourlingue,le relationel est souvent exacerbé!Bonne route.
    Stéph.

  4. c’est tout a ton honneur de reconnaitre tes tards mon frero et c’est dommage qu’avec ton frere ca se soit pas tres bien fini mais je suis sur qu’apres reflexion il comprendra ton point de vue!!! la ou je te rejoins c’est que toi tu es parti pr vivre une experience bien definie et avec le temps tu as appris a vivre comme ts ces peuples que tu cotoies au quotidien mais comme tu dis tu ne px pas attendre des autres qu’ils apprecient de vivre egalement ainsi s’ils ne l’ont pas choisi!!! c’est un mode de vie tres difficile et il faut vraiment le choisir pr accepter de le vivre… ton frere et toi avez pris une lecon et je suis persuade que le temps et la reflexion regleront ce petit litige!!! bisou frero

    1. Juste un petit message pour te rassurer, oui tout c’est bien terminé avec mon frere. Nous ne sommes pas parfaits, malheureusement… Mais on sait reconnaitre ses erreurs! Et puis nous nous aimons, donc tout va pour le mieux!
      Bise.

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