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Quand tu crois que tu parles anglais, mais en fait non…

Quand tu crois que tu parles anglais, mais en fait non…

À l’école l’anglais n’a jamais été un points forts, si mes souvenirs sont bons, ma note au BAC devait tourner autour des 6/20. Mais à cette époque, ayant une bien différente optique de la vie (et du futur), je n’en avais rien à faire, tout au plus un haussement d’épaule, en me disant : « Bah, ce n’est pas très important, on est en France, l’anglais : Pourquoi  faire ? »
Ah si je pouvais revenir dans le passé mettre une grosse claque à ce fainéant de 18 ans… Plus tard c’est le cinéma et les séries TV qui m’ont donné goût à l’anglais, ayant regardé par hasard un épisode (déjà vu) en VOST de la série « Friends » je me suis aperçu que la traduction enlevait de la valeur aux dialogues, rien ne vaut l’original. Après cette expérience, je n’ai plus voulu regarder les films « doublés », et avec l’arrivée des DVD ce n’était plus un problème. Voilà comment mon apprentissage de la langue de Shakespeare se fît.
Au départ de ce voyage, j’ai dû prendre mes marques, et apprendre vite. Mais ce n’était pas trop dur, car d’un j’avais maintenant des bases, mais surtout les interlocuteurs étaient Asiatiques, ou Européens, rarement anglais. Alors tout le monde au même niveau !

La première claque arriva en Australie, là-bas ILS PARLENT ANGLAIS, et depuis tout petits… Pourtant en ville, ce n’a pas été un vrai problème, les Australiens ont l’habitude de voir des étrangers, ils savent tendre l’oreille. Mais dans le « bush »… Vous savez dans les fermes au milieu de nulle part, à la « Crocodile Dundee », les gens ne parlent plus anglais, ils parlent le bush/anglais. Très difficile de vous décrire ce langage, c’est comme si vous preniez un anglophone, que vous lui mettiez une ou deux éponges dans la bouche, 500g de gravier et une patate chaude sous la langue.
Et bien sûr premier boulot, j’étais où ? Oui, dans une ferme au milieu du « bush », c’est sympa quand ton boss te donne des trucs à faire et la seule chose que tu comprennes c’est :
-« Choiling, chlingelinleling, cheling, chling chling chelingle one again a for, cheling eling, right now ! »
–  » Euh… can you repeat ? Please… »
Pourtant après un mois a tendre l’oreille, et à faire répéter et re-répéter mes boss (à les rendre marteau…), j’arrivais à les déchiffrer, victoire ! Même si mon anglais était toujours médiocre, je les comprenais et surtout, ILS me comprenaient ! De retour en ville, c’était presque devenu trop facile.
Et puis pour la suite, en Asie, j’avais largement le niveau requis pour pouvoir tout faire. Pourtant le « combat » était loin d’être gagné…

Tout allait bien, dans le meilleur des mondes jusqu’à l’arrivée au Canada… Même si les premiers pas se firent sans problème, Vancouver est une ville mixte, un tas de nationalités, ils sont habitués à entendre des accents étrangers, la phase « Alberta » en revanche nous a donné du fil à retordre…
Même si on avait eu du mal à tout comprendre, nous n’étions pas pleinement conscient du fossé linguistique, avec le temps on s’est aperçu que beaucoup ne comprenaient absolument rien à se que l’on racontait, et nous avons donc apprit à reconnaître les signaux d’alerte :
D’abord il y a les yeux
– Qui s’écarquillent façon poisson
– Qui fixent le sol
– Qui cherchent un échappatoire, une personne qui passe, son téléphone, à ce moment là même un animal ferait l’affaire
– Qui vous fixent dans les yeux, avec un regard vide
Puis il y a la bouche
– Qui se tortille
– Qui fait la grimasse
– Qui fait un sourire forcé
– Qui rit, alors qu’il n’y a rien de marrant dans ma phrase
– Et qui parfois dit : « Je ne comprends pas le français, tu peux parler anglais ? » alors que j’avais bien prononcé une phrase en anglais…
Tout cela a été très frustrant, surtout que dans le même temps certains Canadiens venant de différentes régions nous comprenaient ! Et parfois « traduisaient » aux autres ce que l’on essayait de dire… Mais le pire c’est que c’était réciproque, jamais nous avons fait répéter autant, et ce depuis le début du voyage, presque à chaque phrase, ou du moins à chaque conversation, des mots manquaient, parfois des phrases entières, ce qui donnait à l’échange un goût plat et amer…
On s’est souvent demandé pourquoi, oui pourquoi juste ici (et dans les environs) ? Aujourd’hui 100% des films que nous regardons sont en VO (et non sous-titrés) et on les comprend ! Alors pourquoi ?

Bon d’abord il faut dire que dans le centre canadien l’accent n’est pas le même, des fois c’est presque comme un autre langage, pourtant non, c’est bien de l’anglais… Et puis surtout, nous, car oui, le problème vient bien évidemment de notre côté.
Sur la route, on pensait s’améliorer toutes ces années, mais en fait pas plus que ça. D’un le niveau d’anglais des locaux est assez limité en Asie, pas besoin d’être bilingue pour faire une conversation. Et puis avec Hihi, qui a apprit 90% de son vocabulaire avec moi (si, si ! D’ailleurs on lui demande souvent pourquoi elle a un accent français…), ben le niveau stagne, pire, à force de se parler on s’invente un langage, quand on ne connait pas un mot, souvent on s’en sort avec une pirouette. Exemple, pendant des mois on a appelé les puces, les « jump, jump, jump », ou encore pour parler de la bourse on mimait avec le doigt les graphiques boursiers, elle comprend, moi aussi et c’est l’essentiel. Oui, mais à force, cela créait un écart, un écart conséquent sur la langue, surtout après des années. De revenir à parler avec de vrais anglophones, nous remet à notre place, tout en bas…
Comme quoi il faut toujours se remettre en question, le minimum ne suffit jamais.

31 réflexions sur « Quand tu crois que tu parles anglais, mais en fait non… »

    1. Absolument très chère ! D’ailleurs c’était ma première nuit au Myanmar et dernière nuit dans cette GH, j’ai détesté cet endroit… On s’est senti comme de bons citrons juteux… Heureusement d’autres places (et bien mieux situées) nous ont vite fait oublier ce début « bancal » ;)

  1. …javoue que tu as bien raison…ici cest la meme chose, je fais tout en anglais: a la maison, tv, journaux, movies, boulot,….et pourtant …mon boss rigole bien de temps en temps….le mieux cest de rencontrer des locaux au canada et de ne pas avoir peur de sy mettre et de se faire corriger lorsquon parle…enjoy mate!!

  2. Ce n’est pas toujours évident… Parler anglais, c’est une chose, le comprendre c’en est une autre! Et pas toujours la plus facile. Ce qu’il y a d’intéressant avec l’anglais, et au sein d’un même pays (le Canada par exemple) c’est la multitude des variantes d’un endroit à l’autre, et surtout d’une personne à l’autre! Ici, on parle le slang, comme aux USA. D’ailleurs, la plupart du temps, je n’ai aucune difficulté à comprendre les Américains alors que les Ontariens me donnent du fil à retordre…

    Même que c’est la même chose ici au Québec avec le français. Par exemple, j’ai de la famille en Gaspésie (qui parlent un gaspésien à couper au couteau) et j’ai parfois de la difficulté à les comprendre! Et pourtant on parle la même langue, soit le français…

      1. Je peux maintenant rajouter que les « Français » qui parlent anglais me donnent aussi du fil à retordre! Et qu’est-ce qu’il a mon niveau d’anglais? J’aime bien prononcer chaque mot, comme tu as pu le constater!!! But, you’re Ze best! A+

  3. Bien drôle ton récit et bien bien réaliste…
    En même temps, c’est positif de se dire qu’on a à apprendre pour toute notre vie? au moins, on n’est pas prêt de s’ennuyer…
    Et c’est drôle car tes problèmes d’anglais me font sérieusement penser aux problèmes liés au chinois. Même combat (et tu le sais je crois): on peut très bien te comprendre dans une partie de la Chine et pas du tout du tout 100km plus loin…

    1. Oh oui ! En Chine c’est encore pire ! Même Hihi avec son mandarin de naissance, il y a eu un paquet de fois où elle m’a dit : « Tu vois eux, ils parlent mandarin, pourtant je ne comprend absolument rien… » ==
      Pas facile tous les jours la communication…

  4. Je me retrouve également dans ton récit. Je rejoins aussi Yves sur le fait que parler une langue et la comprendre ce n’est pas tout à fait la même chose.

    J’ai passé 2 ans en Australie et j’ai toujours plus ou moins réussi à me faire comprendre, l’inverse n’a pas toujours été aussi évident. Maintenant, je suis assez habitué à l’accent australien mais lorsque que je discute avec des british (anglais, irlandais ou ecossais) j’avoue avoir des difficultés à comprendre ce qu’ils racontent. C’est assez frustrant c’est vrai.

    Mais je relativise (j’essaye) en me disant que c’est pareil pour le français, j’ai rencontré quelques québecois sur la route et parfois, j’ai du leur demander de répéter car je ne saisissais pas ce qu’ils racontaient!

    Au final, les différents accents et usages font qu’une même langue peut presque en être plusieurs à la fois. Et ça c’est intéressant!

    P.S. Je suis à Taiwan ou je vais me lancer dans l’apprentissage du chinois et ton article sur le sujet m’a été grandement utile, merci ;-)

    1. Rhaaa l’accent écossais j’adoooore ! Ne me demandes pas pourquoi, mais je trouve ça excellent ! ;)
      Et pour les Québecois, j’ai eu du mal aussi au début… Mais maintenant ça va mieux, on s’habitue vite ;-)

      Avec plaisir pour les articles sur Formosa, éclates toi bien !

  5. J’ai du mal à comprendre certains accents aussi.. l’écossais, l’irlandais ou d’autres accents obscurs du Royaume-Uni me laissent vraiment pantoise. Mais on s’y fait!
    Par contre, j’ai un bon niveau donc je me fais comprendre sans problème. Il y a une personne qui me fait régulièrement répéter par contre, c’est un de mes colocs. Ça m’énerve un peu au bout d’un moment, car je pense qu’elle ne fait pas vraiment d’effort pour comprendre les accents. De toute façon il y a de la place pour l’amélioration à l’écoute et dans la prononciation! Bon courage!

  6. A te lire, cela ne semble pas facile et pourtant tu as réussi à commencer à te faire comprendre.

    J’ai beau avoir passer le TOEIC et avoir eu 800, je pense avoir pas l’un des meilleurs niveau et je te comprends tout à fait!

  7. Super article. Moi qui vit à Hoi An (Vietnam), ce n’est pas trop dur de se faire comprendre sachant que le niveau n’est pas super élevé. Par contre, des fois, on a l’impression qu’ils comprennent puisqu’il réponde « Yes » mais pas du tout.

  8. Salut je comprend, moi aussi quand j’étais en Australie je comprenais ce que me disait les étranger mais pas ce que me disait les locaux.
    Ma compagne est japonaise et comme toi avec Hihi on sait inventé un langages à nous. On parle une base d’anglais mais il y a des mots que l’on dit en Japonais (champignon on dit tjs Kinoko en Japonais), en Français et en espagnole (je suis bilingue espagnole) mais l’essentiel c’est de ce comprendre.
    Et nous on aime bien notre langage à nous :-) Quand on parle entre nous souvent les gens ils hallucinent mais nous on ce comprend parfaitement!

    1. Salut Marco,

      Je comprends bien… Mais à force tu prends de mauvaises habitudes, et quand tu parles avec de « vrais » anglophone, ça sonne faux… Mais moi aussi j’aime bien notre langage ;)

      A+

  9. Ben dis donc ça devait pas être du gâteau en effet…Et puis c’est frustrant de pas se faire comprendre ou de devoir faire répéter les gens. Mon pire souvenir en la matière c’était à Singapour, je ne comprenais strictement rien à ce que disait le type de la GH, un truc de fou!
    Même si la langue des signes n’est pas universelle, ce serait quand même cool qu’on nous l’enseigne car ça faciliterait un peu la communication

    1. À Singapour ?! Non je n’ai jamais trop eu de problème avec les Asiatique pour l’anglais, juste avec les anglophones… Mais langue des signes obligatoire à la maternelle ne serait pas une si mauvaise idée ;-)

  10. Reading the newspapers helps a lot, really ! Not mentionning the help of a girlfriend who is a crack in English because she is studying it. You have issue with the « stock exchange » word ?
    Well, it’s a place where stocks « jump jump jump » or « drop drop drop » ^^

    Mais bon, il n’en reste que les accents locaux, bon niveau de langue ou pas, sont parfois incompréhensibles tant que l’oreille ne s’est tout bonnement pas habitue. C’est comme si on entendait de l’argot jeune, je ne suis même pas sur de comprendre en français alors…
    il y a aussi la vitesse d’élocution de certains, on dirait qu’il veulent te noyer sous une avalanche de mots. Parfois, cela m’arrive de faire « tilt » comme sur un flipper.

    1. Lire bien sur, mais rien ne vaut la pratique ;)

      Il y a un monde entre ce que j’ai apprit dans les livres et la realite, surtout pour la prononciation… Un mot que tu vas leur repeter 30 fois, tu sais que c’est le bon mot, mais il ne te comprennent pas, alors tu epeles… et la miracle ! Ils comprennewnt ==

        1. Normalement ce sont les français qui reprennent tout le temps :D
          Mais tu as de la chance d’être reprit, ça permet (avec le temps, et de la patience) de s’améliorer.

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