En 2001 j’avais fait un court voyage en voiture (seul) entre la Californie et le Nevada, j’avais alors abandonné l’autoroute pour quelques kilomètres afin de rouler sur la légendaire 66. Mais c’était plus pour dire « Hé j’ai roulé sur la Route 66 ! » que pour découvrir ou apprendre quoi que ce soit…

Cette fois-ci hors de question de bâcler la chose, nous irons fouler la 66 sur des dizaines, voire des centaines de miles.
La Route 66 a été construite dans les années 20, pour rejoindre Los Angeles à Chicago (elle a été très utilisée jusqu’au milieu des années 50) elle traverse 8 états, nous avons donc choisi l’Arizona, puisque cela allait avec nos plans. De nombreuse parties ont été utilisées pour l’autoroute, parfois sans le savoir, vous roulez sur la 66… Il n’est donc pas aisé de s’y retrouver. En partant du Grand Canyon vous avons fait en sorte de la suivre (en direction de Las Vegas), mais à part quelques petits détours, 99% s’est fait sur la route principal, la 66 avait été recouverte… Jusqu’à la ville de Kingman, là il a fallut faire un gros détour pour la suivre, mais quel bonheur de faire un bond 50 ans en arrière !

Kingman offre un musée 66, mais aussi Mr. D’z, un petit restaurant d’époque, très kitch, avec milkshakes, burgers, de la « root beer » (bière de racine), et petit-déjeuners locaux. Hihi ne s’est donc pas privé.

Kingman est la porte d’entrée d’une 66 d’antan, la 66 que l’on a tous en tête, celle qui devrait se parcourir seulement en Harley Davidson.
Les villages qui se succèdent sont des suites de magasins de souvenirs, restaurants (rapides), vieilles stations d’essence, et parfois motels. Le kitch lui, est toujours présent, place aux images :

J’ai toujours aimé ces lignées de boîtes aux lettres, très typiques, parfois on s’arrête juste pour prendre quelques clichés.

De nous voir au milieu de nulle part, avec des appareils photo éveille la curiosité des habitants :
– « Vous êtes perdu ? Vous vous dirigez vers le Grand Canyon ? »
– « Non, non, tout va bien. C’est ici qu’on voulait aller »
– « Mais vous faites quoi là ?.. »
– « On prend des photos »
– « …mais il n’y a rien ici… »
– « Si ! Vos boîtes au lettres sont très photogéniques ! »
– « ……………… Alors vous êtes sûr que vous n’êtes pas perdus ? »
– « Non ça va merci, on aime bien les endroits comme celui-là, c’est très typique »
– « Euh… Ok… Bonne journée… »
– « Bonne journée ! »
J’imagine que le seul adjectifs qu’ils ont en tête en nous laissant, c’est « pauvres tarés », mais ce n’est pas bien grave, on assume. En plus parfois en tombe sur des maisons, voir des villages abandonnés, et comme des « pauvres tarés », ont se régale !

La ville d’Oatman sera le point final de cette petite aventure, une ancienne ville minière, qui de son temps a produit plus de 50 tonnes d’or ! Le village est pratiquement inchangé, à part bien sûr que les shops à souvenirs ont remplacé les saloons à whisky.

Pendant la grande époque les hommes ont amené des centaines d’ânes pour les aider dans les mines, à transporter la roche, mais aussi pour l’eau et le matériel. Au début des années 40, la ville fût petit à petit abandonnée, et les ânes laissés sur place…

C’est pour cela qu’aujourd’hui, leurs descendances errent dans les rues d’Oatman, à la recherche de nourriture généreusement offerte par les touristes de passage. Ils sont tellement généreux qu’à peine sortie de la voiture une horde de ces mammifères vous suit en espérant la carotte de plus.

Il y a même des auto-collants sur la tête des plus jeunes « -STOP- Ne me donnez pas à manger ! », à cet âge rien de mieux que le lait maternelle.

Nous laissons la 66 derrière nous, avec un tas d’images en tête, et nous prenons de nouveau la toute normale, et loin d’être kitch « autoroute » pour rejoindre le Nevada.