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L’Inde française

L’Inde française

Il est temps de quitter le Cap, mais pour aller où ? Je n’ai pas vraiment cherché de travail (vu la situation), mon compte est à sec, et je n’ai pas envie de retourner au Canada (ou autre) pour le remplir.

C’est peut-être le moment de terminer ce voyage, déjà plus de 10 ans à arpenter les routes du monde sans jamais être rentrer, c’est déjà un exploit.
J’en parle à Julia :
– « Pas de problème, on va en France si tu veux, mais…
– Mais quoi ?
– Tu ne souhaiterais pas voyager un peu plus ?
– Si, mais mon budget est proche du néant
– C’était quoi le plan ?
– Je n’ai jamais eu trop de plan, mais peut-être remonter l’Afrique par l’Est, puis passer au Moyen-Orient, pour revenir en France par l’Europe de l’Est
– Cela prendrait du temps, en plus de l’argent
– Oui, une grosse année en plus
– Ça fait trop de temps pour moi, mais si tu devais arrêter d’ici un mois ou deux, ou voudrais-tu aller, je veux dire, vraiment aller, avant de mettre un point final à ton aventure ?
– Mmmh… Il y a pas mal de pays que j’aimerais visiter sur ce tracé, mais vu notre position, Madagascar serait un beau point final
– Alors allons-y !
– Mais il y a toujours la question du budget
– Ne t’inquiètes pas pour ça, je gère
– Sérieusement ?!
– Oui, tu me rembourseras non ?
– Bien sûr !
– Bon, alors allons-y
– Ok ! »

Et nous voilà (presque) aussitôt assis dans un vol pour Antananarivo

Dès les premières minutes, j’ai un goût de déjà vu, c’est incroyable mais cela me rappel mes premiers pas en Inde… Certes, l’architecture est différente, mais la densité de la population, la pauvreté qui saute aux yeux, les petites cabanes en bois le long de la route, shops, étalages et parfois logements, m’éclaboussent de flashbacks, comme si la limitation de moyens ramenait les gens à utiliser les mêmes méthodes, les mêmes astuces et constructions pour survivre, s’en est presque troublant…

Nous ne voulions pas rester en « ville », je n’avais réservé qu’une nuit, c’était trop optimiste. Deux ou trois nuits n’auraient pas été du luxe, vous allez me dire qu’il me suffit de prolonger mon séjour, en l’annoncent avec un large sourire à l’accueil, oui, mais non, car ils sont complets, et pour longtemps, nous avons beau tourner dans le quartier, toutes les auberges « convenables » sont pleines, galère… Mais pensons présent, il commence à faire nuit, notre but est de trouver une voiture avec chauffeur (sans chauffeur, c’est plus cher, et surtout beaucoup plus compliqué…) à petit prix, je ne me souviens plus comment j’avais trouvé un contact, sans doute sur un forum, c’était une toute petite entreprise locale, un gars qui avait 3 ou 4 chauffeurs (et leur voiture) sous le coude, les prix étaient 2 fois moins cher qu’en agence, la contrepartie, nous ne savions pas vraiment à qui nous avions à faire. Nous avons rendez-vous dans l’auberge, ils sont deux, j’ai de suite un très bon feeling avec le boss, malheureusement il n’est pas libre, c’est avec « son » chauffeur que nous devrons partir. Nous négocions, le prix, le trajet, puis nous acceptons de partir 3 semaines à bord d’une vieille Mercedes (mais très bien entretenue). Ils me préviennent qu’il ne sera pas possible de partir dès demain, car il faut 24h de préparation, la seule chose qui me gène …c’est la chambre, « T’inquiètes pas, on va vous trouver un logement pour demain, dans les environs, et dans les mêmes prix, je viendrais vous chercher pour vous y emmener »
Et nous nous séparons sur une bonne poignée de main. Notre chauffeur je le sens qu’à moitié, rien de méchant, mais j’ai su dès les premiers instants, qu’il ne deviendra pas un ami.
Comme prévu ils viennent nous chercher pour nous amener à 500m, dans un petit hôtel convenable. Nous profitons de cette journée off pour faire un petit tour de « Tana », qui m’a confirmé la première approche, les malgaches sont aussi ingénieux que les indiens : Techniques de vente imparable, marchandage haut de gamme, artisanat à partir de rien ou presque, des MacGyver de la mécanique, etc.
Bien sûr la grande différence, c’est la langue, le français est bien présent, cela change tout. J’exagère bien sûr, il y a des tonnes de différences, mais cet air de déjà vu m’est flagrant.
Étonnement total aux toilettes publiques, le mot « Kaka » est inscrit en gros caractères sur certaines des portes, et « Pipy » sur les autres, auraient-ils des urinoirs ?

Non, même les femmes entrent aux portes « Pipy ». L’explication est plus simple, leur utilisation est (toujours) payante, et un pipi vous coutera deux fois moins cher qu’un caca… Assez logique au final, plus tu laisses de déchet, plus tu paies.
Nous savions que loin de Tana, il serait difficile de trouver des restaurants végé, nous avons donc profité de cette dernière soirée pour essayer une cantine indienne (justement !), absolument délicieuse.
Nous partons tôt, mais pas aussi tôt que prévu, car déjà, la circulation bouchonnée empêche notre chauffeur d’arriver à l’heure.
Première étape ? Jumbo Score !
Non, ce n’est pas une réserve d’éléphants, mais un des gros supermarché local, nous voulions bien nous approvisionner avant de partir (et nous avons bien fait !)

Puis direction Antsirabe. Un petit arrêt à mi-chemin, Ambatolampy nationalement connue pour ses …marmites en aluminium.

Pendant que notre chauffeur fait ses petits business (transport de colis, commande pour un client, etc. Il fera ça tout le voyage), nous admirons la dextérité avec laquelle ils créent ces marmites avec presque aucun matériel.

La marche à suivre est toujours la même, pour faire le moule, ils insèrent simplement une marmite déjà faite dans du une sorte de sable, tenu par des planches en bois, la retire délicatement, et referme de sable en laissant deux trous pour remplir.

L’aluminium vient de partout, pièces détachées, déchets, récupération, etc.

Puis ils le fondent « à l’ancienne »

Une fois prêt, l’aluminium liquide est versé dans le moule de sable

Et voilà ! Un peu de ponçage, et en avant la cuisson

Idem avec le couvercle

Ils font aussi d’autres objets, exclusivement dédié au tourisme

Mini baobab en alu

Plus tard sur la route, notre conducteur s’arrêtera au bord de la route pour que l’on puisse admirer la vue près d’Antsirabe.

Nous dormirons dans un endroit très spécial, grand chalet (froid !) de béton, au milieu d’un jardin agréable.

le lendemain et avant de quitter les lieux, un petit tour (rapide) au centre pour observer l’ancienne gare…

…et le monument Fahaleovantena. qui représenté les 18 principaux groupes ethniques.

Difficile pour l’instant de se faire un avis, il est trop tôt. Ces quelques jours sur la grande île ne suffisent pas, il va me falloir un certain temps.

2 réflexions sur « L’Inde française »

  1. Merci pour ce super blog que je viens de découvrir et dont les nombreux articles vont m’occuper quelques soirs… ;-)

    Petite question qui m’est passée peut-être à côté… Pourquoi avoir fait appel à un chauffeur et ne pas avoir voyagé en mode « backpack » avec les transports locaux ?

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