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Dharamsala ? Non, Mcleod Ganj !

Dharamsala ? Non, Mcleod Ganj !

Avant même de commencer ce voyage, j’avais en tête une liste d’endroits à visiter, de choses à faire et à découvrir si un jour je partais vraiment.

Une fois « vraiment » parti, certes quelque souhaits ont été réalisés comme traverser une (petite) partie de la Mongolie à cheval, traverser le Tibet à vélo, aller au Japon en bateau, faire du bénévolat, voir l’Everest, apprendre une langue asiatique, travailler en Australie, etc. Mais quand un point est réalisé, trois autres font surface, car ce n’est absolument pas une liste exhaustive… Pourtant certains lieux restent en tête de liste, comme découvrir Lhassa (fait), le Machu Picchu (pas fait), le Taj Mahal (fait), le lac Titicaca (pas fait), ou encore Dharamsala (maintenant fait…). Oui Dharamsala a toujours été un lieu que je rêvais de découvrir, même pendant notre premier voyage en Inde -2006- cela m’avais beaucoup déçu de ne pas pouvoir y aller (pas assez de temps), alors cette fois-ci on a tout fait pour la mettre sur notre route.

Dès l’arrivée nous sommes amenés à casser notre rêve, car Dharamsala n’est pas Dharamsala, je m’explique, le bus s’arrête bien dans un petit village du même nom, mais ce n’est pas ici que le Dalai Lama et des milliers de tibétains sont venus en exil. L’endroit qui nous tient tant en haleine a pour nom Mcleod Ganj, à juste 10 petits kilomètres, mais pourquoi donc tout le monde parle de Dharamsala, si c’est à Mcleod que ça se passe ? Je ne sais toujours pas…

Arrivés au « bon » endroit, nous restons estomaqués par la large majorité d’étrangers qui parcourt les rues, ce n’était pas uniquement notre rêve, mais celui de milliers d’occidentaux. Oui c’est devenu très touristique, pourtant on s’y sens bien, le climat est clément, et on peut parler librement avec les moines, les tibétains jeunes et moins jeunes. Certes cette migration occidentale a du apporter son lot de changements, mais c’est (pour l’instant) largement acceptable, cela permet aussi d’amener énormément d’argent à la cause tibétaine, et aussi il faut bien le dire, de trouver internet en wifi dans tout les cafés et restaurants, de pouvoir manger des petits-déjeuners occidentaux, des pizzas, frites, hamburgers, et même des pâtes Carbonara !

Heureusement pour les gars à petit budget (comme nous) on trouve aussi des momos, du pain, des fruits, du poulet au coin de chaque intersection.

Nous avons la chance d’assister à la cérémonie donnée en l’honneur du 75ème anniversaire du Dalai Lama, enfin… pas possible de voir grand chose, déjà c’était noir de monde, et en plus il pleuvait, la seule chose que l’on a bien vu c’est la forêt de parapluies… Mais j’ai pu l’apercevoir quelque secondes, « j’ai » et pas « nous » car Hihi n’a pu voir que son parapluie… Les photos étaient interdites, mais pas pour les deux ou trois photographes pros qui ont été recrutés pour l’événement, quelque clichés ici : http://www.dalailama.com/gallery/album/0/73

Résidence du Dalai Lama

Nous y sommes restés trois semaines, je voulais comprendre cet engouement, et surtout le point de vue de ces exilés. Certains d’entre eux n’avaient d’ailleurs jamais mit les pieds au Tibet, c’était déjà la seconde, voir la troisième génération, et c’est à moi qu’ils posaient les questions : « Alors, c’est comment le Tibet ? » , « Le Potala est-il aussi impressionnant qu’on le dit ? »…

Les deux choses qui nous ont marqué c’est la peur de certain de parler devant une caméra, « Nous avons encore de la famille là-bas, je ne veux pas qu’ils aient des problèmes à cause de moi… » me disait un moine en me passant discrètement un livre sur le lynchage de 2008, et le fait que « Free Tibet » ne veut absolument rien dire…

Image de droite HDR*

Bien que le gouvernement chinois m’exaspère sérieusement (j’utilise le verbe « exaspérer » pour rester poli ) il n’y a aucune raison de contredire les faits, le Tibet FAIT aujourd’hui partie de la Chine, point barre. Et les tibétains l’ont bien compris, ce n’est pas le retour d’un pays qu’ils veulent, c’est de pouvoir continuer à pratiquer leur religion, préserver leur culture et d’être « libre », ce que le gouvernement chinois n’autorise pas, mais quelque part il ne l’autorise pas au chinois non plus, au lieu de crier « Free Tibet », c’est « Free China » qui devrait être peint sur tout les murs. Mais l’occidentale a du mal avec ça, c’est comme si aider un tibétain été plus honorable qu’aider un africain, ou un gars en bas de chez soi. C’est incroyable le nombre de personne qui se sentent pousser des ailes de volontaires en arrivant à Mcleod, beaucoup se sont mit à apprendre la langue tibétaine, ils en arrivent même à être encore plus révoltés que les tibétains eux mêmes.

Tout les soirs vous pouvez voir un peu partout et gratuitement des films sur le Tibet meurtri par la Chine, des signes anti-chinois dans presque tout les restaurants, j’ai trouvé ça un peu « too much ». On parle à juste titre de propagande chinoise, mais ici ils font la même chose ! À l’envers…

Bon ils ne vont pas se plaindre, cela fait tourner le commerce, les drapeaux tibétain se vendent à la pelle, marchez 10m et vous croiserez 354 cours de yoga et 678 cours de méditation, les restaurants, bars et différentes boutiques sont toujours pleins, et qui plus est, cela ramène aussi des indiens, qui viennent en groupe exclusivement masculin pour « chasser la blanche » de passage.

Je dépeins un tableau morose, mais ce n’était pas -si- terrible, sinon nous ne serions pas rester -si- longtemps. Il faut juste faire la part des choses, et pas tomber dans le panneau démagogique de « La Chine c’est le mal, et le Tibet c’est le bien », maintenant c’est sûr que ce pourquoi cette ville était en tête de ma liste s’est évaporé. Et avec le recule je me demande pourquoi je tenais tant à venir ici, voir le Dalai Lama ? Pouvoir parler à des tibétains librement ? Ou juste être là, parce-que « ça le fait » ? Je ne sais pas, ou plutôt je ne sais plus…

HDR*

Ce que je sais en revanche, c’est le pourquoi nous sommes restés, nous y avons rencontré des gens formidables (et pas que des tibétains) avec qui nous sommes toujours en contact, nous avons aimé cette région, se promener dans les bois avec vu sur les montagnes : Ouha !

Et surtout, malgré cet afflux touristique, Mcleod à su préserver une sorte de paix ambiante, nous n’étions plus en Inde, mais sur un pont qui avait pour arrivée (ou départ) le toit du monde.

19 réflexions sur « Dharamsala ? Non, Mcleod Ganj ! »

  1. salut Sandro

    merci pour tes invitations permanentes a rever et a voyager
    je te souhaite mon ami le plus beau parcours de ta vie pour le present et les annees a venir..enfin je veux dire,..encore plus beau que d habitude,)
    mais un souhait n est pas suffisant = surtout beaucoup de resultats concrets pour
    l avenir desire de tes prochaines annees
    (mon clavier est angohpone alors les accents… hum,))

    a bientot et toujours..sur la toile,)

    nam myo ho renge kyo
    ( loi bouddhique de la vie et de cause a effet qui englobe tout de soi et de
    l univers infini )

    Lionel

  2. Intérressant cette petite trivia sur Mcleod Ganj. Et en parlant de Dalai Lama, il sera de passage en France, à Toulouse cette année!
    ps: quand es-ce que tu nous racontera le Japon 🙂

  3. Je suis passé à Dharamsala en 2008 lors des émeutes au Tibet. Il y avait beaucoup de manifs, la presse etc, bref, c’était super intéressant de se trouver là à ce moment. Du coup, je n’ai même pas pu voir de loin la dalai-lama! Note: peut-etre tu devrais te faire une fausse carte de presse;-)

    Je trouve quand même que le lieu reste pas trop étouffant au niveau des touristes, c’est quand meme un endroit agréable.

    Par contre, je suis assez ok avec toi sur ton paragraphe sur le côté too much et l’attitude de certains voyageurs qui embrassent la cause tibétaine, parfois sans aucun recul!

    Je te souhaite une bonne année de voyage!

  4. Le Tibet sera libre quand la Chine le sera et c’est le peuple Chinois qui implosera à force de brimades,de la surexploitation des hommes par des hommes, l’histoire nous à toujours prouvé que les dictatures s’effondrent un jour ou l’autre et que l’on ne peut pas tenir impunément et indéfiniment des êtres humains la tête sous une lame,que l’on ne peut pas les faire travailler dans des conditions d’exploitation à outrance ni de les menacer à la moindre demande de justice,de droit , de reconnaissance au nom de la croissance économique qui ne profite, en réalité, qu’à une infime partie de la population. Tout ceci aura ,très rapidement,une fin………mais quel en sera le prix à payer ??????
    Je pense que nous ne pourrons pas changer le cours de l’histoire tant qu’il y aura d’énormes enjeux financiers et que le peuple Tibétain restera condamné à attendre des jours meilleurs pour pouvoir retrouver une odeur de liberté et d’identité reconnues par le reste du monde.

  5. je ne vais pas psycho-politiquer sur le sujet tibet;chine,pas que je m en fou,mais trop de choses cache il doit y avoir qu on ne sache pas!?!?il est deja tres difficile de s impliquer des soucis en france;reto du coeur,telethon etc…quand je dis s impliquer,c est participer,benevola etc…alors les problemes de « la-bas »mmmmm,c est plus complique,aller je fini parce que je vais psycho-politiquer lol ;en attendant je vous en souhaite une bien bonne pour 2011 que vos voeux se realisent,allez poto @+

  6. Bonne année et tous nos veux pour l’année du lièvre .
    Bonne route a tout les deux,et faite nous rêver avec de jolies photos .
    A bientôt ;Anaïs Maggie & Laurent .

  7. Jolie la dernière phrase… Souvent la réalité se confronte à nos rêves et les change, voire les détruit. La question est : faut-il rester dans l’ignorance de certaines choses et continuer à rêver, ou faut-il se confronter à la réalité ? La réponse doit se trouver entre les deux sans doute. Le rêve comme la réalité nous font grandir…

    Dharamsala est un rêve pour beaucoup, fascinés comme nous pouvons l’être par la culture tibétaine… C’est ironique d’apprendre qu’en fait c’est Mcleod ! En tout cas, merci pour toutes ces informations… J’espère pouvoir faire, un jour, un tour dans ce coin du monde, pour découvre ce lieu si fascinant !

    1. Avec plaisir Julie.

      C’est vrai qu’il est parfois difficile de donner une réponse aux choses, le voyage ouvre tellement de portes… Et par la même laisse entrer tant de doutes…

  8. Bonjour, je prépare un voyage en Inde dont une étape à Dharamsala Ou plutôt Mcloed Ganj,donc, et je suis tombée entre autre sur ton site.Merci pour les infos au passage :-).
    En faisant mes recherches pour commencer à préparer l’étape sur mon blog j’ai trouvé le pourquoi du comment de la confusion des noms. En fait McLoed Ganj est une partie de la ville de Dharamsala!! Il y a la ville dite « basse » à Dharamsala même et la « ville haute » appelée McLoed Ganj! Voilà le mystère est résolu 😉

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