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Entre cerises et pommes

Entre cerises et pommes

La saison des cerises est terminée, une grande partie de l’équipe quitte les lieux, sauf douze, douze personnes qui resterons sur place pour les pommes.
Pour se faire, juste un papier sur le tableau, avec une légende : « Mettez votre nom ici si vous désirez faire partie de l’équipe des cueilleurs de pommes, votre nom sur cette liste ne veut pas dire que vous serez automatiquement choisit ! », pour sûr, juste 12 places et déjà une liste si longue que je dois faire une deuxième colonne pour inscrire mon nom, je n’y crois pas trop, mais comme d’habitude : qui ne tente rien…
J’ai la chance d’être parfois invité à la table de madame Dendy (la patronne), elle en profite pour me raconter un tas d’histoires sur le verger, et aussi sur sa vie, d’ailleurs je pense faire un article rien que sur elle, on pourrait en faire un film en trois volets ! C’est une dame intelligente, généreuse, et impartiale en affaire.
– « Tu es prêt pour les pommes ?! »
– « Euh… Ben, je ne sais pas encore si je ferais parti de l’équipe… »
– « Ah mais si, ne t’inquiètes pas, tu en fais parti. »
– « Comment ça ? Ce n’est pas votre fils qui prend la décision finale ? »
– « Si, mais toi tu es prit d’office, c’est garantie »
– « Ben merci ! »
– « Tu m’as dit que ton amie arrivait au Canada dans quelques jours »
– « Oui… »
– « Fais la venir ici ! »
– « Mais… Elle doit d’abord trouver un boulot, peut-être que dans un premier temps elle restera à Vancouver »
– « Non, non, je souhaite la rencontrer, et pour le boulot on trouvera quelque chose »
– « ??? » …………….. « Très bien je lui envoie un email, merci. La saison des pommes ne commence pas avant deux semaines, je ne tiens pas vraiment à prendre de repos, est-ce que vous avez des choses à fixer, ou à faire, je serais ravis de continuer à travailler. »
– « Tu veux du travail ?! Ah, pas de problème, j’ai un tas de projets ! »
– « Cool ! »
Ce que je ne savais pas, c’est que l’équipe des pommes devait déménager dans le camp des « cueilleurs » à 2 Km et là-bas pas d’internet… Alors quelques jours plus tard :
– « Serait-il possible que je continue à dormir dans ma tente ? »
– « Ben non, on va fermer la cuisine »
– « Ce n’est pas grave, j’ai juste besoin d’eau chaude »
– « Il va commencer à faire froid maintenant…. »
– « Oh mais j’ai un sac de couchage ! »
– « Pas question ! Et si tu dormais ici ? »
– « Ben c’est ce que je vous demande… »
– « Non pas ici dans ta tente, ici chez moi, j’ai une chambre d’ami, elle est vide »
– « Ah mais non, la tente suffit largement, je ne veux pas vous déranger »
– « Mais tu ne me déranges pas, au contraire ! »
– « Mais… »
– « Pas de mais ! Prépares tes affaires ! »
Je suis un peu gêné, déjà m’installer chez elle, et puis vis-à-vis du reste de l’équipe… Mais ils ont l’air de bien le prendre, je pense même que ça leur était complètement égale ! Tant mieux.
Donc du jour au lendemain je suis passé de ça :

La bouteille de lait ça faisait bien trois jours qu'elle était sur la table...

À ça :

Oui, gros changement…

Alors quels étaient les projets de Christine (madame Dendy) ? D’un, grand nettoyage, de fond en comble, deux, repeindre le sol de la salle de tri, de la salle d’emballage, et des toilettes, et trois …du jardinage. Même si le nettoyage se fît à plusieurs, la peinture m’était spécialement destiné, donc il a fallut apprendre sur le tas et seul… Mais le résultat fût satisfaisant (en tous cas à ses yeux), et non pas de photo de moi à quatre patte un pinceau à la main, désolé. J’avais eu une courte expérience à conduire des tracteurs en Australie, alors les derniers jours qui nous séparaient de la saison des pommes se déroulèrent à bord de de ces machines ultramodernes.
Le temps s’est rafraîchit, les champs de cerisiers vidés de leurs fruits font grise mine, en revanche les pommiers sont gonflés à bloc, il est temps de s’essayer à la cueillette.

13 réflexions sur « Entre cerises et pommes »

  1. Je suis vos aventures depuis quelques mois, je suis super contente pour vous. C’est dingue les hasards de la vie…
    Excellentes les photos avant/après!
    J’adore ton blog, et je me régale de vous suivre,
    continue,
    marie

  2. Surprenant la porcherie laissée par la confrérie de la cerise on se demande même si les cochons ne seraient pas plus propres heureusement que tes dernières photos nous rassurent un peu sur la qualité
    de l’endroit, ceci étant il est vrai qu’à travers ton récit on arrive à ressentir le côté – humain – de Mme Dendy qui reste, certes un chef d’entreprise, mais avec un cœur GROS comme ça, c’est bien de souligner
    ce qui reste assez rare de nos jours.

    Et la pomme alors …….Pas de film , ou pas de cueillette ? Il y aura-t-il un feuilleton apple ?
    La suite aux prochaines news je suppose.

    Allez portez vous bien mes enfants et plein de gros bisous ………..à plus.

  3. D’habitude on dit « qui ne demande rien n’a rien », mais s’il n’y a même plus besoin de demander, je vais aussi me lancer dans la cueillette.
    Bon courage avec les pommes et j’espère aussi une série sur l’art de la pomme d’ici peu.

  4. Ca faisait un moment que je n’étais pas passé.
    En espérant que tout se passe bien dans votre nouvelle vie.
    J’aime bien comment les photos de choses quotidiennes prennent une toute classe sur le blog.
    La photo du plat de pâtes laisse planer notre imagination.
    Bonne continuation à vous.

  5. Pour avoir fait le même trip dans l’ouest canadien, disons que quand tu arrives à la cueillette des pommes c’est pas mal moins sympa que les cerises. Pour une petite femme comme moi j’avais le corps vraiment endolori à la fin de la journée pour si peu d’argent. C’est lourd les pommes et c’est long à remplir une grosse boite en bois de pommes. Pour les cerises j’ai fait des journée de 250$ alors que pour les pommes je faisais 80$ par jour. méchante différence! Et le froid glacial du matin! Disons qu’il faut vraiment avoir une bonne motivation pour le faire!Mais la vie sur un verger est vraiment sypma :) tes photos me rappelle de beaux souvenirs. J,ai eu la chance de troquer la tente pour une van apres le premier mois de boulot. C’était une super expérience qui m’a mené jusqu’au Mexique par la suite en faisant tout l’ouest américain, alors ca l’aura valu la peine de souffrir un peu :)

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