Le désert de la Tatacoa
Une fois le sac à dos prêt, je pars plus au Sud du pays pour essayer d’atteindre le désert de la Tatacoa.
Pour s’y rendre, rien de simple, d’abord un bus de Bogota (pour Neiva), puis un minibus qui m’emmène dans un (tout) petit village (nommé Natagaima si mes souvenirs sont bons…), de là on me dit qu’il y a des taxis pour Tatacoa (14Km), mais c’est la tombée de la nuit, juste une voiture à l’arrivée, je suis le seul à vouloir y aller, et bien entendu le prix est conséquent :
– « Bon alors tu viens ? »
– « Non c’est trop cher »
– « Mais tu n’as pas le choix, il n’y a plus personne d’autre à cette heure-ci »
– « Ouais, mais non »
– « Et qu’est-ce que tu vas faire ? »
– « Aucune idée »
– « Ben alors, viens ! »
– « Pour la moitié du prix alors »
– « Non ! »
– « Alors non, c’est trop cher »
Il marmonne dans sa barbe, et fait démarré en trombe sa voiture, pour disparaître dans une ruelle. Je suis seul, avec mes sacs, dans un village où tout est fermé, de nuit …super. Je fais un peu le tour, mais rien, pas de de taxi, personne, juste des petits vieux qui me sourient à chacun de mes passages (car oui, je tourne un peu en rond), bon il faut se décider, ou tu dors sur place (encore faut-il trouver un endroit…), où tu fais le chemin, mais 14 Km de nuit sans savoir où aller, ce n’est pas gagné…
Mais j’entame la « ballade », et par chance après à peine 100 ou 200m, une moto s’arrête :
– « Tu veux que je t’emmène au Tatacoa ? »
– « Ben… Si c’est possible, oui »
– « 5US$ »
– « Ok »
C’est cher, mais 4 fois moins que le taxi. Et bien croyez-moi, quand j’ai vu le chemin qu’on a fait, je suis bien content d’y avoir été en véhicule motorisé ! Je me serai perdu cent fois.
On m’avait donné le nom d’un petit hôtel, le jeune motard me dit qu’il connait, alors je le laisse faire.
– « Tu vois la lumière là-bas ? »
– « Euh oui… »
– « C’est là »
– « T’es sûr ? »
– « Absolument, mais je te laisse ici, car plus de route pour faire les derniers 300m »
– « Bon, ok »
Je le laisse derrière moi, allume ma torche et me dirige vers la lumière. Effectivement c’était l’endroit demandé, en revanche :
– « Bonsoir, il vous reste des chambres ? »
– « Euh… On n’a pas de chambre »
– « Vous êtes complets ? »
– « Non, plutôt en travaux »
– « Donc rien ? »
– « Non, rien… »
Là je me dis « Super, ça continue ! »
– « Mais là-bas ils doivent avoir des logements »
– « Où ça ? »
– « Là-bas, vous voyez la lumière ? »
Ils m’ont gavé avec leur lumière, on plus celle-ci était genre à 10m de là où la moto m’avait laissé. Allez, rebelote, retour à la case départ, toujours de nuit et au milieu du désert donc.
– « Bonsoir, vous avez de quoi dormir ? »
– « Oui bien sûr, installez vous ! »
Ouf, on y est arrivé… Maintenant il faut attendre le petit matin pour découvrir la merveille.
Ce sont les oiseaux de la propriété qui me réveillent, des sortes de perruches/perroquet qui s’égosillent dès 5h du matin …re-super.
– « Vous pouvez un peu m’indiquer quel chemin à suivre ? »
– « Ben le désert est devant vous, il n’y a plus qu’à »
– « Mais euh… C’est large. Il n’y a pas un chemin à suivre ? »
– « Non pas trop, partez sur votre gauche, puis à un moment tournez à droite, c’est joli »
– « Ouha, merci pour vous explications, ça va vachement me faciliter les choses »
Imaginez un immense désert de terre rouge devant vous, et rien à l’horizon…
Bon, ben allons-y.
Les premières minutes ne sont pas impressionnantes (le mauvais temps y aide aussi), quelques cactus, des chèvres, mais rien de transcendant.
Mais après 1 ou 2 kilomètres le décor change…
…le paysage prend (enfin) des courbes photogéniques.
On peut bien voir le chemin que prend la pluie quand elle se décide à tomber.
Et avec un bon angle, un peu de recule et bien sûr, au bon spot, voici ce que vous pouvez admirer :
J’y ai passé presque 5h, juste à y marcher en long, large et travers, superbe et unique endroit. On m’avait dit, que la faune et la flore étaient aussi intéressantes, mais à part quelques petits oiseaux, je n’y ai pas vu grand chose. Sans doute pas un bon jour.
Mais aucun regret, ce lieu reste mémorable, et si vous êtes en Colombie, allez y faire un tour !
Le retour à la ville, de jour donc, fût bien plus facile. Mais ma prochaine destination est aussi, un peu compliquée à atteindre, dans le prochain article je vous emmènerai découvrir des chambres mortuaires taillées dans la roche volcanique, où ça ?
Au parc archéologique national Tierradentro.
4 réflexions sur « Le désert de la Tatacoa »
Au niveau minéral ce sont ces sculptures de ruissellement qui restent le plus impressionnantes elles laissent une forte idée de la puissance des orages qui doivent dégringoler de temps en temps dans le coin.
Pour le végétal tu n’es peu être pas tombé sur la bonne saison , ce cruel manque d’eau explique naturellement l’absence de végétation et une vie animale quelque peu limitée , fallait faire ce lieu incontournable de la Colombie même au prix de petites galères d’intendance qui viendront ,pour sûr, enrichir un peu plus les « souvenirs » de ta carte mémoire .
Gros bisous p’tit à plus mon fils
Pourtant il avait plu pendant la nuit (tu peux encore voir les nuages en début d’article), mais bon, cela reste quand même un très bon souvenir.
Bise !
C’est génial de te suivre ça me ramène 3 ans en arrière!
Moi je me rappelle que je logeais à Neiva et j’avais galéré aussi pour y aller.
je suis jalouse de tes photos!!!
J’ai hâte de lire ton récit sur Tierradentro car pour moi ça avait été très très compliqué à atteindre…
Mais en même temps c’est ce que j’avais apprécié en Colombie, que des endroits aussi magnifiques ne soient pas pris d’assaut par des cars de touristes.
À Neiva ?! C’est loin quand même Oo
Absolument, des sites magnifiques où tu te retrouves (souvent) seul, un rêve.
L’article sur Tierradentro est en ligne 😉 et je confirme, pas facile de l’atteindre depuis Tatacoa…
A+