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Les mines de Potosi

Les mines de Potosi

À quelques heures de Sucre se trouve Potosi, une ville listée sur le patrimoine mondiale par l’UNESCO, mais franchement, ce n’est pas pour cela qu’on y vient…
Potosi est surtout connue pour ses mines d’argent, au 16ème siècle et pour plus de 60 ans elles produiront des tonnes de ce précieux métal, directement exploité par l’Espagne, donc distribué en Europe.

À partir du 19ème siècle, les mines sont à bout de souffle, l’étein devient la première ressource.

Bien qu’officiellement « épuisées » ces mines sont aujourd’hui toujours exploitées, dans des conditions plus que discutables… Pourtant, c’est pour cela que je suis là aujourd’hui, et 99% des touristes étrangers qui passent par Potosi de même. Pourquoi ?

Parce-qu’ici on peut visiter une mine exploitée, oui avec les mineurs qui y travaillent, en passant par la fabrique des métaux précieux. Et pour cela, il faut prendre un tour.
Vu l’attrait, des dizaines d’agences ont champignonné dans les rues de la ville, certaines à prix dérisoire, mais faites attention, les prix les plus bas vous emmènent dans des mines désertes, ou tout est fabriqué pour le touriste de passage. Alors petits conseils, ne prenez pas les moins chères, ni les plus chères d’ailleurs, un prix entre les deux extrêmes est plus juste, et essayez de choisir une agence tenue par un ancien mineur (et pas le tour proposé par votre hôtel par exemple).

On nous emmènera d’abord voir le matériel des mineurs, et en particulier la dynamite

Avec la mèche, le détonateur et tout et tout, c’est drôle cela me fait rappeler mon époque à l’armée, pratiquement le même matos.

On nous fait aussi passer par un marché pour acheter des « petits cadeaux » pour les mineur (rien d’obligatoire) genre des feuilles de coca, des jus de fruits, des cigarettes, etc.

Puis pour des raisons de sécurité (évidentes) on nous habille comme de vrais mineurs, casque, tenue, bottes, lampe, ci-dessous me voici au coté d’un compatriote français, Clément, de suite moins ridicule à deux…

On nous montre les pierres à l’état brute…

…puis une fois passé dans les machine, broyées,

mélangées à des produits chimique, afin de séparer les minéraux.

Notre guide, est lui aussi ancien mineur

C’est maintenant l’heure de s’engouffrer au cœur de la montagne

Nous allons rentrer dans une mine datant de 1936

La roche chargée de minéraux donne cette couleur au petits stalactites

Quelques images des travailleurs

Ici le salaire est en dent de scie, car rien n’est établie… Tu creuses, tu trouves : Tu a un salaire; tu ne trouves rien : Tu n’as rien…

Et voici le « Tio Benito », pratiquement le Dieu de la mine
Un diable avec un énorme pénis en est sa représentation.

Ici les mineurs font leurs offrandes (cigarettes, alcool, feuilles de coca) et demande en échange, prospérité dans leur travail, pour leur famille, et …de bonnes relations sexuelles…

En fait vous pouvez demander un peu tout ce que vous voulez.

Après presque 2h à l’interieur, nous retrouvons finalement la lumière du jour.

Je sors de là un petit peu mitigé, balançant entre découverte et voyeurisme, est-ce que ce tourisme fait vraiment du bien à la ville ?
Et surtout à sa population ? Je ne sais pas.
Certes un tas d’anciens mineurs se reconvertissent en agent, mais les autres ? Eux doivent continuer à risquer leur vie chaque jour, pour quelques grammes d’argent, et maintenant aussi, pour satisfaire le touriste de passage…

6 réflexions sur « Les mines de Potosi »

  1. L’espérance de vie des mineurs est de 45 ans.

    J’ai plutôt craint le voyeurisme, ça semble très glauque ces visites de gens qui vivent encore dans les conditions du 19ème siècle. Nous avons passé 2 jours entiers à Potosi sans visiter la mine, en voyant de loin le Cerro Rico. Ton reportage comble mon ignorance.

    C’est quand même une très belle ville avec des balcons superbes.Il y a encore de beaux restes de l’époque de sa splendeur, quand Potosi était la seule ville qui fabriquait la monnaie de tout l’empire espagnol. On dit qu’il a été extrait assez d’argent de ces mines pour construire un pont entre la Bolivie et l’Espagne au dessus de l’Atlantique. Et tout est allé dans les caisses espagnoles !

    A suivre ta route, le sud bolivien puis le Paraguay si j’en crois tes instantanés Facebook.

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