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Une dernière danse ladakhi

Une dernière danse ladakhi

L’heure de quitter le Ladakh a bientôt sonné. Nos visas ne nous permettent pas de rester plus longtemps, alors nous profitons largement de nos derniers instants à Leh.

HDR*

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En plus de visiter la ville en long, en large et en travers nous nous décidons à assister à une danse traditionnelle ladakhi, mais pour se faire, il faut monter la colline du palais. 20 minutes plus tard, et franchement essoufflés, nous voici au milieu d’une cours vide, avec une poignée de chaises en plastique et un petit groupe de spectateurs ladakhi. C’est vrai que nous sommes un peu avance, mais quand même… 10 minutes passent, quelques couples montrent le bout de leur nez, nous sommes maintenant une dizaine (d’occidentaux) à attendre, mais toujours rien. Le spectacle aurait du commencer il y a une demi-heure maintenant, toujours pas l’ombre d’un danseur. Le groupe de locales empilent leur chaises, et commence à partir :

– « Excusez moi, mais il n’y a pas de spectacle aujourd’hui ? »

– « C’est au bon vouloir des danseurs. »

– « Comment ça ? »

– « Si ils viennent il y a spectacle, aujourd’hui ils ont décidé de ne pas venir… »

– « Comme ça ? Sans prévenir ?! »

L’homme me sourit, puis rajoute :

– « Il y a un autre groupe de danse à Leh, eux travaillent tous les jours. Ils sont en bas près du marché tibétain. »

– « Ah… Mais il est trop tard maintenant, non ? »

– « Trop tard pour aujourd’hui, mais bien en avance pour demain ! »

– « … », « Merci bien… »

Super…

Le lendemain les chaises en plastique étaient bien plus nombreuses, et une nouvelle fois vides. Mais cette fois-ci une jeune demoiselle vient nous vendre les ticket pour la prestation, et nous confirme qu’il y aura danse ce soir, cool ! Le spectacle commence avec un peu de retard, mais il commence. Nous ne sommes que 7 ou 8 spectateurs, je ne vais pas m’en plaindre. Très vite une ambiance familiale s’installe, alors je me permets de passer du côté des loges. Pas simple de converser, mais il y a quand même un membre de la troupe avec des notion d’anglais (le leader), grâce à lui j’ai pu apprendre qu’ils étaient tous très jeune dans le métier, à peine six mois d’entrainement. Il me raconte comment aujourd’hui, les nouvelle génération n’ont plus aucun intérêts à la culture ladakhi. À Leh, me dit il, les trois métiers en vogue son taxi, boutique de bibelots et agence de trekking. C’est vrai qu’ici c’est le tourisme qui fait vivre la région. Lui c’est décider à perpétuer la tradition, et rêve d’enseigner ces danses à ses futurs enfants.

Maintenant que le contact est fait, je positionne mon appareil sur « on » :

Pratiquement chaque danse a sa tenue traditionnelle

Ma préféré :

Chaque détail a son importance

Nous avons même eu droit à une danse de l’eau, ce qui peut paraître paradoxale si près de la neige, mais en été Ladakh rime parfois avec « terre arides »

À la fin tout le monde danse ensemble, y compris le public, alors Hihi ne s’en prive pas !

C’était un spectacle rafraîchissant, et même si l’amateurisme était le fil conducteur de ces danses, nous en avons été enchantés.

Quitter Leh n’a pas été quelque chose de facile. Cela peut paraître bête, mais nous nous sommes attachés à ce lieu, et nous y étions bien. Quelque jours plus tard, alors que nous venions de passer la frontière népalaise, une info nous tombe sur le coin de la tête, Leh a subit dans la nuit ce que l’on appelle un « Flash Flood », littéralement une inondation flash. À cause de la chaleur (qui a fait trop rapidement fondre la neige), et des précipitations environnantes, une sorte de tsunami des montagnes s’est abattu sur la ville, engloutissant une grande partie des infrastructures, et surtout un bilan catastrophique : des dizaines de morts, et centaines de disparus. Nous sommes sous le choc, il y a juste une semaine nous étions encore… Nous avions des amis sur place -rencontré au Rajasthan- impossible de les joindre, plus de communication. Ils ne répondirent que plusieurs jours après, pour d’un côté nous rassurer sur leur état de santé, mais de l’autre nous confirmer le désastre : plus de route, donc plus d’eau, ni de nourriture (tout vient par voie terrestre), la station de bus a été rayée de la carte, mais ils étaient confiants, tout le monde mettait la main à la pâte -touristes inclus- et il m’ont assuré que sur Leh personne était en danger (ce qui n’était pas le cas dans les villages environnants).

Il est difficile d’expliquer comment il est possible de s’attacher aussi vite à une ville/pays, ce que je peux vous dire c’est que cette nouvelle nous a mit un gros coup au moral. Visitez Leh, vous comprendrez.

Cadenas ladakhi

11 réflexions sur « Une dernière danse ladakhi »

  1. Ca donne le vertige… Auriez-vous une bonne étoile? 😉

    Merci de m’avoir permis de découvrir (virtuellement) cet endroit, je le garde dans un coin de la tête… quand je serai dans le coin j’essaierai vraiment d’y aller.

    Toujours impatiente d’en savoir plus sur votre voyage sans fin,
    félicitations pour ce site, la qualité des images et des récits.
    Ca fait déjà un sacré moment que je vous suis 🙂

    NowMadNow

    1. Salut Aline,

      Et bien écoutes, merci infiniment pour tous ces compliments, et pour ta fidélité, ça m’encourage à continuer !
      À chaque fois que j’ai une connexion, je passe sur ton site, tu as un vrai talent d’écrivain (écrivaine ?..) ! Avec du suspens, et du caractère, tes textes sont vraiment uniques.

      Peut-être à un de ces jours, en chair et en os 😉

  2. Il faut profiter au maximum de ces endroits magiques ou il y fait bon vivre sachant qu’un jour ou l’autre le tourisme finira par l’emporter. Les valeurs de ces peuples s’effaceront pour de la rentabilité et du profit
    comme tu nous l’expliques si bien en parlant des danses traditionnelles .
    Moult pays ,villes ,régions sont passés par là et on en récolte aujourd’hui la triste réalité ………..que des pièges à touristes.
    Il reste encore beaucoup d’endroits à l’abri de la pollution humaine alors il faut remplir nos sens de toutes ces richesses et de l’immense beauté de notre planète , nous comptons beaucoup sur toi pour nous faire partager,avec beaucoup de réalisme, l’ensemble de tes voyages…………MERCI

    bisoussssssssssssssssss

  3. tres jolie encore et encore,j ai beaucoup aime les chaussures,c est pour grimper au arbres?lol,elles sont deja profiles pour la grimpette, j imagine meme pas si leur ski sont identiques mdr,bref,tragique effectivement ce fameux flash flood,quand la nature s acharne???j espere pour toi que tes « contacts » vont bien,tu es passe a cote d une horreur,que ton etoile te suive jusqu au bout de ton aventure,aller poto @+

  4. Bonjour Sandro,

    je crois que ton email a des soucis (ou le mien?), j’ai des retours de ma dernière réponse à ton email… alors je te la forwarde ici 🙂

    un grand merci pour ta réponse !
    Pas de problème pour le « tu »… je suis un peu perdu à ce propos: j’utilise plus le You ou le Ni chinois, qui ne font pas ce type de différence 🙂

    Et aucun problème pour un envoi courant mars, ce n’est pas du tout urgent… Si je ne vois rien venir avant la fin du mois, je te relancerai !
    Et du coup, pour la troisième question, on va prendre Taiwan, car je ne connais pas, mais ça reste proche de mon sujet principal…

    Et vraiment, encore bravo, ton blog et tes expériences sont extraordinaires et très inspirantes… Et merci de partager comme tu le fais, c’est vraiment vraiment chouette…

    Bonne route, et bon courage pour « l’après-Ladakh »…

    Aurélie

    1. Bonjour Aurélie,

      Je ne sais pas pour l’email… Je n’ai reçu que le premier, si tu m’as répondu, désolé…
      Oui on va se fixer sur le tutoiement, c’est plus adapté je trouve 😉 (en revanche le chinois fait ce type de différence, car il a aussi son vouvoiement : 您 “nin » )

      Merci pour tes compliments, venant de ta part c’est encore plus gratifiant.

      Je te réponds au plus vite, A+

  5. Bizarre pour l’email, je l’ai envoyé 2 fois… peut-être que ça vient de ta boîte, ce serait dommage que tu rates des emails de la sorte…

    Je sais bien que le Nin est la marque de courtoisie ici, mais j’ai remarqué qu’il est vraiment peu utilisé en Chine, ou du moins autour de moi 😉

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