Carnaval de Rio : Music, Sex, Drug, and (sometimes) Love
De retour au Brésil ! Juste une nuit à Foz do Iguazu, et c’est parti pour Rio de Janeiro.
Tout était réservé à l’avance, l’avion, et l’hôtel AirBnB. L’expérience « nouvel an » dans cette même ville m’avais assez marqué pour ne pas réitérer la même erreur. Comme prévu le prix des logements ont augmenté de 400%, une période festive, mais surtout lucrative pour toute personne ayant un logement à louer.
J’avais scruté tous ces logements près de Copacabana et Ipanema, car oui, c’est là que ça se passe. On peut toujours argumenter avec ce quartier, ou celui-ci, au final, ces deux anses d’océan sont le cœur de Rio. Alors j’ai bien prit mon temps pour dénicher une chambre agréable, mais aussi abordable. Au bout de quelques jours de recherche, je tente ma chance avec une chambre à 300m de la plage, un petit paradis de paix. On me répond en français (tient ?), une petite négociation se fait (carnaval oblige) mais rien de méchant, toujours dans mes prix, c’est bon j’ai un toit !
Pour l’avion ça a été plus difficile, rien qui ne soit dans le budget. C’est en fait par hasard que je tombe sur une promotion, plus chère que prévu, mais quand même gérable, le problème ? Départ 5h30 du matin…
Je quitte donc mon auberge très tôt, trop tôt pour prendre le petit déjeuner inclus (snif), un bus me laisse devant le petit aéroport, et un peu plus d’une heure de vol après me voici chez les Cariocas.
Je suis éclaté, mon odeur en dit long… Le bus est bondé, je suis fixé sur mon téléphone, ou plutôt sur Google Map.
Mon logement y est indiqué (sauvé par mes soins) mais comme je ne sais pas le tracé du bus, il faudra que je l’arrête au plus près. Debout avec mes sac sur le dos, ma transpiration dégouline entre mes jambes, je presse le bouton.
500m à marcher, je suis devant l’immeuble, pas de sonnerie. Ici tout les bâtiments ont des portiers :
– « Bonjour je suis attendu »
– « Oui, je suis au courant, entrez »
L’immeuble est ancien, mais très bien entretenu. L’ascenseur ne laisse que peu de place, avec les sacs je touche devant et derrière, une chance que personne ne souhaite monter avec moi. Sur le pas de la porte, je sonne, et…
Une jolie demoiselle m’ouvre :
– « Bonjour, vous êtes la propriétaire ? »
– « Pas exactement, mais j’habite là aussi, je suis sa fille »
– « Ah, très bien, je suis Sandro »
– « Je sais, moi c’est Julia »
Je pose les questions habituelles, machine à laver ? Salle-de-bain ? Frigo ? Code WiFi ?
Puis encore tout crasseux, je lui demande si je peux aller me coucher :
– « Mais bien sûr ! »
– « Je suis désolé, mais je suis vraiment fatigué, je vais prendre une douche, et me coucher quelques heures »
– « Parfait, bon repos »
– « Merci »
L’endroit est parfait, propre, et assez calme. Après une grosse sieste d’au moins 3h je pars remplir ma partie du frigo.
Le Carnaval commence demain, et pour une semaine. J’apprendrais qu’en fait c’est plus de 3 semaines au total.
Il y a les « essais » avant le carnaval, et le « après » moins touristique, et presque 100% brésilien (contrairement à la semaine officielle qui réunit des gens du monde entier, moi le premier)
Julia est une femme calme, et studieuse, toujours un livre devant les yeux. Elle a eu son diplôme d’avocate, mais voudrais passer celui de juge, alors ses journées se résume à étudier et aller à la plage.
– « Tu vas aller au carnaval ? »
– « Oui bien sûr, on est un groupe de copines, tous les ans on fête ça ensemble »
– « Tu pourrais me montrer un peu ? Si cela ne te dérange pas bien sûr »
– « Bah oui, pas de problème. Quel block tu veux aller ? »
– « Block ?! »
Alors je ne sais pas pour vous, mais pour moi le carnaval de Rio c’était des femmes superbes, habillées comme des oiseaux colorés (Faisans ? Paons peut-être) qui bien alignées dansent la salsa à un rythme effréné, en suivant des chariots géants (et parfois SUR le chariot) décorés de milles couleurs, et milles formes, avec entre chaque « groupe » de filles, des musiciens et leurs instruments pour donner le tempo de la marche, le tout dans une coordination magistrale. Autour, nous, public les applaudirait de toutes nos forces, avec joie et sourires scotchés sur nos lèvres. Nous serions ébahis par tant de beauté et de grâce, la musique finirai tard dans la nuit, ou plutôt le matin, très tôt. Puis cela recommencerait la nuit suivante, avec d’autres costumes, d’autres danseuses, d’autres musiques peut-être.
Voilà c’était ça le carnaval, pour moi. Si pour vous aussi, oubliez ! Ça n’est pas ça, mais alors pas du tout !
Car le carnaval de Rio c’est ça :
Ça :
Ou encore ça :
Déçus ?
Julia m’explique que selon la musique, et le « style » on peut aller à différents endroits. Block signifie « paté de maison » (en gros), il peut avoir 10, 15, 25 blocks qui ‘jouent’ en même temps. Dans chacun d’eux, un style de musique, mais aussi un style de costume, des exemples ? Bon pour la musique, pas besoin de préciser, mais pour les costumes ça va des athlètes des années 50, en passant par les dieux grecs, ou la dernière tenue de Beyonce.
Donc si vous choisissez, par exemple, le block des pirates, vous devriez avoir une tenue de pirate, et sur place une nuée de pirates vous accompagneraient en chantant. Mais à faire quoi ? À danser, crier, s’embrasser, boire, uriner, marcher, beaucoup marcher, cela peut durer 2, 3, 6 ou 10h, cela dépend du moment, du ‘feeling’, et de la musique. Et cela ne s’arrête jamais, jour et nuit, ils se relaient sans cesse, si vous tenez le choc, il vous est possible d’enchainer les blocks pendant 24, 36 ou 48h, le pire c’est que certains le font !
Mais même si il y a toujours un noyau qui suit le thème du block, beaucoup se déguisent en n’importe quoi, et tout le monde se joint dans une orgie de couleurs (de vêtements, et de peau) pour transpirer tous ensemble, collés-serrés pendant des heures.
Donc je résume, pour le carnaval il faut choisir un thème (encore faut-il savoir où est quoi…), se costumer en fonction, bien s’hydrater, et suivre votre foule, en essayant de ne pas se faire piétiner.
Je suis Julia dans un block où ses copines l’attendent, c’est vraiment la folie.
Nous avons perdu les copines, mais heureusement je ne l’ai pas perdu elle ! Jamais j’aurais su rentrer…
Le tour a duré 4h, j’en pouvez plus… Même si je suis très heureux de cette expérience (il fallait que je vive ça, une fois), je n’y trouve aucun plaisir, c’est un gros bordel organisé. Mais, tout le monde à l’air heureux. Alors si ça peut satisfaire la majorité, et bien grand bien leur fasse.
J’apprendrais plus tard, que tout le monde n’est pas fan… Beaucoup de brésiliens détestent cette période, le bruit, la circulation bloquée (encore plus que d’habitude), l’odeur de pisse (ben oui, ils font un peu partout), les préservatifs usagés a tous les coins de rue (une orgie j’vous dis !), les cadavres de bières et autres, les déchets jetés sur la plage et dans l’océan, c’est sûr, cela ne peut pas plaire à tout le monde.
Je laisse Julia avec ses amies (retrouvées), pour redécouvrir le calme.
Le lendemain, je m’essaierais à un autre block, seul, pour voir.
Une heure m’a suffit, ce n’est pas pour moi. Allons faire un tour au marchand d’Açaì
Un peu de plage
Un peu de danse synchronisée (à regarder)
Et bien sûr profiter des couchers de soleil d’Ipanema.
J’aime toujours autant Rio, mais pas spécialement le carnaval…
La plus grosse surprise de ce séjour, c’est Julia. Je sens qu’il y a quelque chose qui passe entre nous, mais elle a déjà quelqu’un dans sa vie, et je vais bientôt partir.
Pourtant les choses vont prendre une dimension inattendu, et le reste de nos vies en sera totalement chamboulé
(à suivre)
2 réflexions sur « Carnaval de Rio : Music, Sex, Drug, and (sometimes) Love »
pou…ben oui comme tu dis, ca a bien l’air d’un bordel orgnise!! completement different effectivement de l’idee dont on se fait! pas sur non plus que j’y arriverai 🙂
😀 😀 😀