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Coupeur de béton

Coupeur de béton

Cela fait maintenant près de deux mois que je travaille dans la coupe de béton. Un métier dont j’ignorais l’existence avant d’y mettre les pieds… Nous sommes une toute petite équipe, 5 en comptant le boss, je suis parfois en binôme avec un jeune Québécois, mais très souvent seul sur un chantier. Alors de la coupe de béton, pourquoi faire ? Ben, imaginez vous avez une maison, un jour vous décidez de mettre une douche au sous-sol, il faudra bien percer dans le béton pour faire passer tous les conduits. Autre exemple, vous voulez transformer une pièce sans fenêtre en pièce avec fenêtre, on est là pour ça, on vient et on vous coupe un rectangle dans le mur, voilà en gros le but de ce métier. Même si on travaille parfois pour des particuliers, le gros du boulot se fait sur des chantiers, dehors, au froid…

Regardez bien les gants que je porte, puis en bas de page vous verrez ce qu’ils sont devenus après 2 mois de boulot (si, ce sont les mêmes !)

J’avais imaginé que pour me laisser utiliser des machines de plusieurs milliers de dollars, ils m’auraient donné une petite formation sur le sujet, mais non… Première journée avec Marc (le Québécois), deuxième journée seul… Pour les grosses machines, le patron me donne …les modes d’emploi, à étudier le soir…

Il y a en gros 4 sortes de machines :
– Genre de tronçonneuse, sauf que la chaîne est plus résistante (grâce aux diamants), tout se fait « main levé » pratique pour les petits espaces, mais pas précis du tout.
– Une sorte de perceuse géante, que l’on fixe au sol ou sur un mur, cela sert à faire des trous plus ou moins large afin de faire passer câbles et tuyaux.

– La scie sauteuse géante sur rail, hyper précise, il faut d’abord fixer le rail, installer la scie dessus, puis à l’aide d’une télécommande (si, si) lui donner les instructions à suivre.

– La machine à câble, celle-ci est très puissante, mais très encombrante… Elle coupe le béton par frottement, elle n’a pratiquement aucune limite…


Très vite le boss me fait confiance, et me donne les rênes, maintenant je dois non seulement faire le boulot seul, mais aussi préparer les factures, et faire signer tout ça au client… Un petit manager en quelques sorte.

Ce n’est pas un métier facile, d’un on est souvent dehors ou presque, et avec des températures frôlants celle d’un congélateur (point non négligeable), deux on travaille avec de l’eau (pour refroidir les disques/câbles de diamant) et toujours à cause des températures ce n’est pas des plus aisé, genre le temps que tu installes tout, l’eau a gelé dans les tuyaux, et là : galère… Trois, le matériel est (sacrément) lourd, et comme nous travaillons sur des chantiers en construction, les ascenseurs ne sont pas encore installés… Quatre, on bouffe de la poussière ! Alors oui, il y a des masques, mais entre le casque, les protection auditive, le lunettes de protection et le masque on est au top… Et puis cinq, vu que l’on est sur des chantier, que l’on travaille avec toute sorte de métiers, genre plombiers, menuisiers, etc. Et aussi des gars qui retirent l’ « Albestos »…
– « C’est quoi albestos ? »
– « C’est très dangereux ! C’est pour cela qu’ils l’enlève quand ils en trouvent »
– « Comment ça dangereux, je ne comprends pas… »
– « Si tu le respires cela peut te donner des cancers… »
– « Quoi ?! »
Comme d’habitude, je dois aller sur le net pour trouver une traduction, et très vite comprendre que l’albestos c’est de …l’amiante ! Chanceux, je n’ai eu aucune « alerte » amiante, mais si cela avait été le cas ? La seule chose qui nous sépare c’est une pauvre ligne en plastique, super rassurant…

En plus de la partie « Découpe », il y a la partie « Destruction » genre à la masse, ou au marteau piqueur,

et la partie (que je hais…) « Nettoyage » des outils et des lieux.
Je peux vous dire qu’après une journée de 10 heures, manger et dormir étaient mes seules autres occupations. Ah si, il y en a une autre, se doucher ! Et ce n’est pas peu dire, au moins 30 minutes pour enlever toutes les poussières incrustées sur la peau…
Même mes vêtements ne tiennent plus le choc, exemple pantalon + gants (achetés neufs, vous pouvez apercevoir le gant au premier jour sur la photo/portrait en début de l’article) :

Parfois aussi les responsabilités sont lourdes…
– « Demain tu vas travailler dans un bâtiment à l’université d’Alberta »
– « Ok… »
– « Tu seras seul, alors j’ai une clef pour toi »
– « Une clef ? »
– « Oui une clef pour ouvrir, tu vas arriver plus tôt que tout le monde, et parfois le samedi, personne n’y travaille »
– « Pas de problème »
– « Cette clef, tu ne la prêtes pas, et tu ne la perds surtout pas ! »
– « Ne vous inquiétez pas »
– « Si je m’inquiète, cette clef vaut 100 000$ »
– « 100 000$ ?!! »
– « Oui car elle ouvre toutes les portes de l’université, si tu la perds, ils devront changer toutes les serrures »
– « Super… » et hop me voilà avec une clef à 100 000$ dans la poche, de mon pantalon troué…

23 réflexions sur « Coupeur de béton »

  1. et tu as toujours tous tes doigts?
    en effet étudier le manuel, ça parait léger…

    Visiblement c’est déjà fini ou presque… Bon courage s’il t’en reste encore à faire !!!

    Et la clé, tu ne l’as pas perdue je suppose ?

  2. Hello,

    super experience! Ce qui est vraiment chouette dans le voyage c’est qu’il te conduit toujours dans des situations, des jobs, des lieux, des rencontres… completement improbables!

    bonne continuation,

    Laetitia

    1. Merci Laetitia,

      Oui mais pas que le voyage, la vie en général est très surprenante quand on veut bien prendre quelques risques, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle est intéressante 😉

      A+

  3. Sincerement moi je crois que j’aurai négocié la clef à 50 000 € et je serai rentré à la maison prendre une bonne douche et resté au chaud jusqu’aux beaux jours SI SI !!!!!

    gros bisous p’tits

  4. Article super intéressant sur un métier que je connaissais que de nom. C’est traité avec une humour et bien illustré, donc merci pour la petite session « culture job » 😛

  5. …jadore!…tu nous aura fait voir de tout te jure…bon courage, me doute bien que dormir, manger et se docher sont les bienvenus le soir…(cf: mon Homme ;)…allez courage a toi!

  6. Très intéressant Sandro! Ça lève le voile sur les différentes aspects des métiers de la construction et sur les conditions de travail pas toujours évidente. Pour éclaircir un peu le sujet de l’amiante, oui il s’agit d’un produit très dangereux. La preuve, mon père est décédé en 1995 des suites d’une maladie relié à l’amiante. Et il n’avait que 55 ans. C’est d’ailleurs pour cette raison que depuis quelques années, dès que l’on trouve de l’amiante dans un bâtiment, on procède aussitôt à son extraction sur-le-champ. Enfin, ceux qui en tombent malade ont toutefois été grandement exposé à ce produit. Et l’ironie dans tout ça, c’est que notre cher Québec avec ses nombreuses mines d’amiante continu à l’exporter dans des pays pauvres et en voie de développement. Pire encore, ils continuent de clamer que, lorsque bien manipulé, ça ne représente aucun risque. Foutaise.

    Très bel article encore une fois et à bientôt!

    1. J’ai lu un article sur la province de CB, c’est la même, il continuent les mines d’amiante, car les jeunes viennent pour l’argent aux dépends de leurs santé… Pourquoi arrêter ? L’argent est toujours roi, quel que soit le pays…

      A+ Yves~

  7. Vraiment béton cet article! :p
    J’adore les photos on s’y croirait vraiment.
    Ca va te faire de sacrées lignes diverses et variées sur le CV.
    Une expérience très intéressante et présentée avec humour 🙂

  8. Quelles sacrées machines ! J’avais déjà entendu parler de couper des dalles bétons mais je n’avais pu voir comment, c’est impressionnant ! En tout cas, ça a l’air physique, est-ce que les autres gars font ça depuis longtemps ?

  9. Bonjour! Et merci bien de ces infos, et pour ces imagages. Je cherche l’aide des professionnalls pour m’aider avec quelques projects chez moi. Merci beaucoup, et bonne continuation!

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