
Découvrir Dacca
Nous devions arriver en début d’après-midi mais à cause du « hartal », c’est de nuit que franchirons les première rues de Dacca.
Ça grouille de monde, même pas la place de circuler sur les trottoirs (quand il y en a…), il est préférable de faire comme d’habitude, laisser Hihi dans un endroit sûr avec les sacs, et partir seul à la recherche d’un hôtel pas trop cher. Pour l’endroit sûr, une salle climatisée attend Hihi dans la gare, normalement elle est réservée pour les passagers 1ère classe qui attendent leur train, mais le garde nous fait signe de rentrer, « Welcome ».
Je pars donc (la conscience tranquille) à la chasse au bon plan, à la sortie pas moins de 200 rickshaws, pourtant bien plus « civilisés » qu’en Inde, ils m’approchent :
– « Rickshaw ? »
– « No, thanks »
Et puis s’en vont, ouha ! C’est aussi facile que ça ?
Je passe les taxis, et tout le brouha de la gare, pour m’enfoncer dans la ville. En fait tout est bien plus grand que sur la carte, et il fait chaud, très chaud, je suis trempé. Au milieu d’un énorme croisement, un nouveau rickshaw me demande si j’ai besoin d’aide, bah les Bangladais ne m’ont pour l’instant pas déçu :
– « Euh, ok. Je cherche l’hotel X »
– « Ah mais je connais bien, c’est derrière, monte ! »
– « C’est combien ? »
– « Tu donnes ce que tu veux »
– « ??? »
Nous arrivons à l’hotel, je visite les lieux, et il m’emmène en visiter 3 autres dans les environs. En fait le premier était le bon.
Au passage il m’apprend que leur président vient de décéder… Super entre les « hartals » et la mort du président, ça va peut-être chauffer… On se concentre, un problème à la fois :
– « Mon amie est à la gare avec les sacs, je dois aller la chercher et amener le tout à l’hotel »
– « Ok, sur le rickshaw »
– « Euh je veux bien, mais t’auras la place là avec les sacs ?! »
– « Mais oui, pas de problème »
– « Bon ok »
On embarque Hihi (et les sacs) le rickshaw est plein à ras bord, à l’arrivée je lui demande :
– « Alors combien ? »
– « Ce que tu veux »
– « Mais non ! Combien ? »
– « Ce que tu veux ! »
Sur mon guide il y avait un prix par kilomètre, je pense qu’on a dû faire 3 à 4km au total, je compte pour 5, et rajoute 30% pour sa bravoure (les sacs !) et parce-qu’il a été sympa. Mais en lui tendant les billets, il fait la moue.
– « Ben quoi ? C’est trop peu ?
– « Je m’attendais à plus… »
– « Alors dis-moi ! Combien tu veux ? »
Il n’a pas le temps de me répondre qu’une foule s’amasse autour de nous, des gens se mettent à lui parler en le montrant du doigt, ils sont dix, puis vingt, et très vite une trentaine !
– « Qu’est qu’il veulent ?! »
– « Il sont en train de m’engueuler parce-que je te demande plus d’argent, ils me demandent d’être honnête, et que ce n’est pas parce-que tu es étranger que je dois te faire payer plus. »
Je reste sur le c… première fois en 7 ans de voyage que les locaux nous défendent (sans avoir rien demandé), alors un peu décontenancé, je m’interpose :
– « Non mais tout va bien, il ne m’arnaque pas, on discute juste le prix, merci bien. »
Je lui laisse quelques Takas de plus, puis il disparaît dans la foule. Nous sommes vraiment agréablement surpris par la population, si on s’attendait…
Après une bonne nuit de sommeil nous visitons les lieux, que retenir de cette ville ?
La densité de la population ? Oui…
Le trafique ? Pour sûr, même à pied ça bouchonne !
La diversité des rickshaw (avec leur peintures, et décorations) ? Oui.
Le fait qu’ils peuvent y transporter n’importe quoi ? Oui, aussi…
Les rickshaws scolaires, car oui il y a même des rickshaws pour les enfants qui vont à l’école, des boites à sardines roulantes
Les mosquées ? Mmmh…
Non, ce qui a retenu le plus notre attention c’est la …Nourriture ! Un festin journalier, on attendait que ça « Hey ! C’est l’heure du petit-déjeuner ! », « Bientôt l’heure du déjeuner ! », « Vivement l’heure du diner ! » et non je n’exagère pas…
La viande est excellente, et vraiment bon marché. Spécialement le mouton et le poulet, un régal, rien que d’écrire ces lignes me redonne l’eau à la bouche. Ci-dessous un riz au mouton très populaire :
Mais notre favoris (et de loin !) c’est ce restaurant à 100m de notre hôtel :
Voici l’adresse si vous passez par là.
Ils préparent de délicieux poulets rôtis (2€ le poulet entier !), des kébabs…
…et notre favoris : Des cuisses de moutons au curry, une tuerie !
1€50 pour une cuisse avec salade d’oignons et de concombre, et nans.
Le truc c’est que je n’ai jamais vu de mouton (ou presque) à Dacca, et les cuisses sont bien petites, même pour un agneau…
…on nous renseignant on apprendra que le mouton était en fait …de la chèvre.
Ben c’est vachement bon la chèvre !
Puis pour le dessert : Les faloodas (ou faluda), un plat venu du Pakistan. On en avait goûté au Sri Lanka et au Myanmar, mais ici rien à voir. Une sorte de mélange lait, fruits, et surtout cette crème caramélisée (genre Mont Blanc, désolé pour la pub…), vraiment inoubliable !
On en prenait deux ou trois par jour, dans chaque restaurant la recette changeait un peu, pour notre plus grand plaisir.
Sinon les rues de Dacca sont très vivantes.
Et les gens accueillants (même si nous sommes toujours des curiosités)
Les bus sont parfois un peu dépassés… mais ça roule.
Comme pour le mouton, les fruits ne sont pas toujours ce que l’on croit. Ici j’aurai dit des petites citrouilles…
…mais non ce sont des melons, et très sucrés.
Près de la rivière, les marchands de pastèques déchargent leur fruits
Et nous sommes là (comme toujours !) pour les goûter.
Malgré sa taille, sa pollution, sa surpopulation, nous nous sommes sentis à l’aise à Dacca (peut-être grâce à la nourriture…), mais nous devons poursuivre notre chemin, car un autre « hartal » est prévu pour le lendemain (décidément !), cette fois-ci nous partons pour Chittagong, une ville plus au Sud. Nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre, des « Hartals » sont annoncés pour toute la semaine… On verra bien, en attendant c’est en bus que nous allons continuer (les 9h de retard du train (sur 5h de voyage) nous restent un peu à travers la gorge).
La station de bus (si on peu appeler ça comme ça) est une suite de bus collés les uns aux autres, pas de panneau, aucune direction, alors on demande, on nous envoi à droite, à gauche, et tout ceci au milieu de bus qui roulent, certes à des vitesse d’escargots, mais qui avancent quand même. On nous montre le bus rouge du doigt, ça doit être celui-là :
– « Chittagong ? »
– « Yes ! »
– « Sure ? »
– « Yes, yes »
Bon, ben c’est parti (à suivre…)

12 réflexions sur « Découvrir Dacca »
Bonjour j ai découvert votre site par hasard il y a environs 3 mois et depuis j attend et je suis votre périple avec impatience ´je connais un peu l Indes et vraiment fasciner par cette grouillante ´deroutante et parfois épuisante culture ..je rêve et voyage avec vous . Bon courage a vous Amitier Mathieu
Ben merci beaucoup Mathieu, j’essaie de poster régulièrement, mais écrire ET voyager n’est pas toujours aisé
Un nouvel article vient d’être mis en ligne
Merci pour votre fidélité,
Amicalement~
Et ben! C’est assez impressionnant la réaction de la population face à l’essaie d’arnaque du chauffeur de rickshaw. Ca fait toute une différence sur le voyage lorsque l’on peut faire confiance aux gens pour le prix. Et c’est tellement rare que ca l’arrive alors ca donne une pause pour la négo. Ca devient fatiguant à la longue toujours être à l’affut d’éventuel arnaque ou devoir toujours tout marchander.
Ah, mais la négociation fait partie du jeu, du moins pour les voyages « routard »
A+
Bonne année ,plein de bonnes choses et des tonnes de gros bisous.
Papa
Meilleurs vœux à toi papa !
Hello Sandro
tip tip top ce récit sur Dacca. Je n’avais aucune idée de cette ville, à part les tristes accidents récents…
Toujours un bonheur de te lire et de découvrir le monde avec tes yeux!
A bientôt,
Aurélie
Oui malheureusement on ne connaît (souvent) que la mauvaise partie…
Merci d’apprécier
A+
Il y avait un moment que je n’étais pas passée par ici. Très chouette récit! J’ai aussi accroché sur l’anecdote des réactions face à l’arnaque: wow! Bon vent!
Merci du passage
Bonjour,
Je découvre aujourd’hui ton site, j’adore! J’ai passé 4 mois et demi en Asie, je suis également passionné de photo. Il n’y a pas un jour qui passe sans que je pense à repartir…
Merci
Avec plaisir