
Les salines de Chittagong
Alors pourquoi allez à Chittagong ? Ben pour être franc, je ne sais pas trop… C’était sur le chemin, et en plus d’être le premier port du pays, c’est aussi la deuxième ville du Bangladesh, alors pourquoi pas ? Puis j’ai toujours rêvé d’avoir des préservatifs avec l’effigie de Jessica Alba, LoL (réalisé sans trucage) et à Chittagong ils existent !
La ville est aussi connue pour ses démolitions navales, car oui c’est ici qu’on envoi les bateaux en fin de vie, vous savez les bateaux remplient de mercure, plomb et amiante, les bateaux dont personne ne veut, ici on les acceptent, et pour trois sous de la journée des Bangladais (y compris des enfants) démontent ces monstres de métal pieds nus, sans gants, et bien sûr sans protection respiratoire. D’ailleurs pour visiter les lieux, il faut se faire tout petit, pas d’appareil photo, et toujours accompagné d’un « chaperon », bref vous voyez le genre… Nous avons décidé de zapper cette curiosité, pour simplement …marché dans la ville.
Sur le port, ce ne sont pas des pastèques cette fois-ci, mais du poisson, congeler en mer que hommes déchargent des barques
Pour en revenir aux « hartals », ces « grèves où l’on casse tout » que l’on a pour l’instant réussi à éviter. J’ai oublié de vous dire que dans les grandes villes, comme Dacca ou ici à Chittagong, les rickshaws sont équipés de « cage », comme ça en cas de « hartal » les clients et le chauffeur sont protégés d’éventuels projectiles, incroyable, non ?
En parlant de rickshaw, c’est ici qu’on fabrique la plupart des tuk-tuk (rickshaw à vélo) du pays.
On peut trouver toutes les pièces
Et par pure hasard, nous sommes tombés sur des salines
Impressionnant de voir tous ces gars travaillant pieds et mains nus, dans ce sel qui leur ronge la peau, petit à petit.
Les salines sont au bord de la mer, donc pas de transport, et pas de temps à perdre, de l’eau à la fabrique, séparation du sel et directement mit en sachet à la main.
De retour à l’hôtel (18h00), nous apprenons que demain une grosse « hartal » bloquera la ville pour 3 ou 4 jours, rrrhhhha ! Mais nous devons partir ! Il est trop tard pour la chambre, le « check-out » était à 12h00, que faire ?!
Je pars à la recherche d’informations, toutes les réponses sont les mêmes « Après minuit, plus de bus pour 3 jours » WTF ?!?
Tant pis, on doit tenter de passer avant, je paye la nuit (que nous n’avons pas dormi), et après avoir fait nos sacs en quatrième vitesse nous partons à la station de bus espérant trouver un des derniers bus de la journée (il est maintenant 22h00).
Idem avec Dacca, les bus sont tous mélangés, un chalenge de trouver le bon. Mais étonnamment, après seulement 5 minutes nous voici dans le DERNIER bus pour notre destination, Cox’s Bazar. Ouf…
Combien de fois il va falloir « se sauver » pour éviter ces grèves dont tout le monde a peur ? Réponse (peut-être) dans le prochain épisode….
12 réflexions sur « Les salines de Chittagong »
Démantèlement des navires toxiques ,décharges de marchandises à la force des cervicales, traitement du sel à mains nues etc etc …je comprends mieux pourquoi « hartal » existe !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Bisous à plus
Et tu peux rajouter incendies dans les fabriques de vêtements… Oui, il y a de quoi se plaindre
Bise !
Je vous souhaite sublime année 2014 pleine de nouvelles aventures et merci encore pour ce mini reportage:).
Merci David, bonne 2014 à toi aussi
Il va falloir m’expliquer finalement le pourquoi du comment des hartals. C’est quoi l’intérêt de faire des grèves avec violence? Contre qui? Pourquoi exactement?
Ce n’est pas toujours avec violence, on va dire « souvent »… Et contre tout : gouvernement, nouvelle loi, religion, etc…
Et parce-que c’est aussi un peu le seul moyen qu’ils ont de s’exprimer…
Après avoir regardé sur Internet, il semble que c’est « juste » des journées de protestation contre le gouvernement en place et que la Police et l’armée en profite pour taper sur tout ce qui bouge non? Mais alors pourquoi casser les voitures des particuliers et saccager les magasins? Faut il en déduire que si un Hartal est posé dans une ville par un parti de l’opposition politique, c’est comme un ordre de blackout pour la population. La réponse de la dictature contre la dictature. Un idée bien bizarre de la démocratie
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Même en France ils cassent les voitures, et vitrines, comme d’habitude ils s’agit d’une minorité, mais au Bangladesh cela peut vraiment très vite partir en « live ».
Je ne vais pas rentrer dans de grandes explications, mais ça fait 50 ans que deux gouvernements se succèdent, pour faire court ce sont les mêmes, juste la couleur du parti change, et impossible de se sortir de ces deux monopoles politiques, donc ils en ont un peu marre… Que faire ?
Il y a une époque (pas si lointaine) où nous avons dû couper des têtes… C’est leur manière de combattre, et je me garderai bien de juger.
C’est du Dickens ou du Zola?
On va être modeste, c’est simplement du « Sandro »
impressionantes ces salines, cest un sacre boulot quils font!
Oui, et avec le sourire !