fbpx
Le delta Okavango

Le delta Okavango

Après ces deux jours sans bouger, nous reprenons la route vers le Sud, pour atteindre Maun, la plus populaire des ville du pays.

C’est l’endroit où tous les voyageurs se posent, certains même, ne s’arrêtent qu’à Maun au Botswana. Il est vrai que d’ici, tout est accessible, une multitude d’activités est proposé, et surtout, c’est la porte d’entrée du delta Okavango.
Plus de monde, dit plus de demandes, dit des prix plus élevés.
Nous recherchons ardemment un camping low budget et après seulement quelques essais nous tombons sur un endroit avec bar, musique, restaurant, superbes emplacements pour la tente, et beaucoup de monde, mais …trop cher :
– « Attendez ! C’est trop pour votre budget ?
– On recherche quelque chose de moins cher, effectivement
– Nous avons un autre camping de l’autre côté de la rivière
– Oui ?
– Oui, 30% moins cher, mais pas de bar, ni de restaurant
– Vous voulez dire, moins cher et sans bruit ?!
– …oui
– Parfait ! Vous avez un plan ?
– Pas besoin, suivez la route à gauche en sortant, première à droite après le pont et vous y êtes
– Merci ! »
Et hop, nous voici dans un très bel endroit, simple, calme et dans nos prix. Nous pouvons commencer à nous renseigner sur les deux lieux qui nous ont fait venir jusqu’ici :
– La réserve de Moremi
– Le delta Okavango en mokoro (barque local)
Pour la réserve le tout-terrain est obligatoire, donc nous sommes obligé de prendre un tour, et pour avoir un bon prix, il faut être minimum 6 au départ. Nous ajoutons nos noms sur la liste, en croisant les doigts pour qu’il y est d’autres participants dans les jours à venir, et nous partons pour deux jours sur le delta.
Au programme : Départ en mokoro avec un guide local, arrêt sur une île sauvage au milieu du delta pour camper et passer la nuit, puis de grandes marches dans la savane, au milieu des animaux sauvages, pour le lendemain.
Nous sommes plusieurs à partir, certains pour une journée, certains pour 2, 3 et même une semaine !
Chacun part avec son guide, nous sommes présentés à Dreamer (oui, c’est son nom…), qui a le mokoro le plus pourri du tas, même les fourmis se sont mit à le bouffer

Mais en deux coups de chiffon et un peu de lotion anti-moustique, il les fait déguerpir (certaines feront quant même le trajet avec nous…)
Son anglais est pauvre, très pauvre, mais son sourire nous fait oublier la barrière du langage

Sacs entre les jambes, Julia devant, et Dreamer debout à l’arrière, nous entamons notre petite traversée

On peut dire que la ballade est relaxante, un calme inouï, seul le petit bruit de la canne qui plonge dans l’eau parvient jusqu’à nos oreilles.

Puis au bout d’une heure (grosso modo) il s’arrête sur un petit îlot pour installer le campement.

Chacun sa tente, mais pas chacun ses repas… En effet notre guide à oublié son sac de provisions.
– « Ben retournes-y ! On t’attendra
– Non, je ne peux pas vous laissez seul
– Ça change quoi ?
– Imaginez si vous êtes attaqués !
– Par quoi ?
– Des hippopotames par exemple
– Qu’est-ce que tu ferais de plus ? Tu es armé ?
– Non… Mais je sais comment réagir, et quelles sont les règles
– Ok… Comme tu veux…
– Mais ne vous inquiétez pas, quelqu’un va m’amener mon sac, tôt ou tard
– Ok… »
Pour le diner je lui ai fait des sandwiches de beurre de cacahuète/confiture que nous avions ramener pour les encas, car son sac est bien arrivé, mais seulement tard dans la nuit

À la nuit tombée, au près du feu alimenté par notre guide, j’essaie de lui poser des questions sur la vie ici, sur l’histoire et les légendes. Mais Dreamer n’est pas un grand parleur, et les histoires il n’en connait pas… Tans pis.

Nous passons la nuit bercés par les grognements d’un groupe d’hippopotames, ils devaient être à seulement quelques mètres, nous avons suivi les directives « Quoi que vous entendiez, restez dans votre tente et rien n’arrivera » et rien n’arriva.

-Au petit matin-

Après un rapide petit-déjeuner nous repartons à bord du moroko pour une ballade à pieds à travers la savane.

Cela peut paraitre comme une marche de routine, mais c’était tout l’inverse. Quelle incroyable expérience, trois humains, non armés, au milieu des animaux sauvages. Certes il y avait une certaine distance, mais comment savoir ?
– « Il peut avoir des prédateurs là ?
– Genre des lions ?
– Oui, par exemple
– Bien sûr !
– Bien sûr ?! Et on fait quoi dans ce cas ?
– Surtout on ne panique pas, on garde un regard sur eux, et on marche à reculons
– Super… Et ça va suffire pour les arrêter ça ?!?
– Pas de problème
– Tu as déjà rencontré des lions avec des touristes ?
– Oui, une fois
– Et ?
– C’est impressionnant
– J’imagine…
– Ils sont toujours vivants ?
– Les lions ?
– Non, les touristes !
– Bien entendu !
– C’est quand même flippant
– Non, le pire c’est sur l’eau
– Sur l’eau ?
– Oui, j’ai faillit y rester plusieurs fois avec ces pu… d’hippos !
– Oui, on m’a dit qu’ils avaient un certain caractère
– Ce sont les pires ! Vicieux, ils te déchiquètent rien que pour le plaisir, ils sont herbivores !

Alors non, nous n’avons pas croisé de lions, mais cela aurait pu ! Cette expérience est sensationnelle, à taille humaine, et sans fioritures, un moment d’humilité, de symbiose, je sais, dit comme ça j’ai l’air d’exagérer, mais pas du tout. Nous sommes partis marcher deux fois dans la journée (tôt le matin, et fin d’après-midi) pendant 3 à 4h pour chaque expédition, nous avons croisé éléphants, gazelles, girafes, zèbres et gnous, chacun d’entre eux, même sans être carnivore, aurait pu nous piétiner sans le moindre mal, de savoir cela, d’être revenu à notre place, loin du sommet de la chaine alimentaire …très loin même, nous prenons conscience de nos faiblesses, notre supériorité n’est plus, nous pouvons être proie, comme tous les autres.

Plus tard, retour au campement et retour au « port » en mokoro

Dreamer me présentera sa femme, et en profitera pour me montrer comment ils construisent les murs de leurs baraque : Canettes – Boue – Morceaux de termitière

En effet, pas de ciment ici (ou cher pour la population), alors depuis des centaines d’années, ils utilisent les construction faites par les termites comme durcissant, et depuis quelques années, les canettes font office de brique à moindre prix.
Ciao Dreamer, et merci pour ton sourire qui n’a jamais failli.

De retour au centre, on nous signale qu’il y a assez de personnes pour faire un tour dans la fameuse réserve de Moremi, nous sommes surexcités, départ très tôt demain matin (à suivre…)

One thought on “Le delta Okavango

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *