Les chasseurs de miel des Sundarbans
Nous re-voilà à la capitale, il est tôt, 5h du matin… Nous nous sommes aperçus que même les Bangladais qui dorment dans la rue ont des moustiquaires !
Nous en profitons pour déguster une falooda…
…et des cuisses de chèvres, mmmh ! Au Bangladesh, il n’y a pas de fast-food Américain, alors ils empruntent les noms, et les logos à tour de bras.
Ci-dessous le Burger King local :
Et ici, le restaurant « Midway Inn » qui a bien façonné son « M »
Si nous sommes de retour à Dacca (pour quelques heures), c’est pour prendre un autre bus, cette fois-ci direction : Khulna.
Khulna est un peu la porte d’entrée du parc national Sundarbans, vous pouvez (après des heures, voire des jours de bateau) y admirer des animaux de toutes sortes, mais la vedette reste le tigre, le fameux tigre du Bengale. Il est nécessaire de prendre un tour pour s’y rendre, nous avons longuement réfléchi…
En presque 4 semaines au Bangladesh nous avons utitilisé moins de 150Euros (chacun, et tout compris), et là le tour vaut dans les 100Euros pour …seulement trois jours. Le truc c’est qu’au Bangladesh les « choses à voir » sont assez limités… Mais les Bangladais ont été tellement généreux avec nous, que dépenser un peu plus n’est pas le vrai problème. Non, le problème c’est de partir 3 jours, pour peut-être ne pas voir de tigres…
À l’agence (2 semaines avant):
– « Et vous en voyez souvent des tigres ? »
– « Euh… Oui »
– « Vous n’avez pas l’air sûr de votre réponse… »
– « Ben disons que si vous louez des services privés, un bateau qui s’enfonce dans les Sundarbans pendant un dizaine de jours, vous êtes pratiquement sûr d’en voir »
– « Oui, mais le tour là, ce n’est pas la même chose »
– « Non… C’est 25 personnes sur un bateau, et seulement pour trois jours »
– « Alors dans ce genre de tour, vous en avez vu ? »
– « Oui, deux fois »
– « Deux fois ?! Ça fait combien de temps que vous faites ça ? »
– « …25 ans »
– « Ah ouhais, 2 fois en 25 ans, ce n’est pas le top »
Puis je me rappelle d’un autre tour, pas pour les tigres (et autres), mais pour découvrir « les chasseurs de miel »
– « Et ça vous faites ? »
– « Oui, c’est dans deux semaines, mais il faut être au minimum 10 »
– « Et avec nous ça ferai combien de participants ? »
– « 7… »
– « Vous pensez qu’en deux semaines, d’autres nous rejoindront ? »
– « Pas sûr… L’année dernière nous n’avons pas eu le cota… Donc aucun départ »
– « L’année dernière ?! Pourquoi ce n’est qu’une fois par an ? »
– « Et oui… Cela ne dure que 2 petites semaines »
– « Mais vous n’êtes pas la seule agence à faire ce tour, non ? »
– « En fait nous sommes deux, et ils ne sont pas partis non plus… »
– « Ah ouhais… Bon ce n’est pas grave, on préfère celui-là, ajoutez nous à la liste »
Et 10 jours plus tard je reçois un email qui confirme que le tour partira, car nous sommes 10, ouhou !
Bon c’est un peu plus cher (155Euros pour 4 jours), mais je peux vous le dire dès maintenant : Aucun regrets !
Pendant ces 4 jours nous naviguerons, dormirons, mangerons, et dormirons à bord d’un bateau
Pour être franc, je m’attendais à un plus petit bateau, un peu rouillé, où l’on devrait dormir tous à même le sol, sous une même moustiquaire…
Mais pas du tout ! Un grand bateau, super propre, avec des douches et toilettes (impeccables !)
Et nous avions chacun nos chambre (une chambre pour deux)
Sincèrement, agréablement surpris.
Alors « Les chasseurs de miel » c’est quoi ? Dans les villages des Sundarbans certains hommes « récoltent » le miel, mais ici pas de ruches… C’est dans la jungle qu’il faut aller rechercher les essaims, et puis les abeilles, ce n’est pas les abeilles de France. Elles sont énormes, au moins deux phalanges de long, et épaisses comme votre petit doigts, de grosses guêpes quoi. Le truc c’est que c’est dangereux, d’un les abeilles sont pas mal agressives, mais surtout …les tigres ! Ils nous ont raconté que chaque année ils perdaient l’un des leur, la jungle est dense, le tigre est rapide et discret. Alors le métier se perd, d’un pour les risques, mais aussi pour le prix du miel, qui ne fait que descendre… Pourquoi risquer sa vie pour des clopinettes ?
Heureusement, certains perdurent la tradition (plus pour longtemps…), pour notre plus grand plaisir, c’est ce que nous sommes venus voir, et c’est donc ce que je vais essayer de partager avec vous.
Après une nuit, plus une matinée de navigation nous arrivons sur les lieux. Nous rejoignons la terre par de petites barques,
toujours accompagnés de gardes forestier, au cas où un tigre se pointerai (bon vu leurs âges, et leur fusils qui datent de Mathusalem, je ne suis pas sûr qu’ils pourraient faire grand chose…).
Ensuite on nous donne des foulards pour nous couvrir toutes les parties du visage (manquerai plus que les abeilles nous attaquent !), il parait qu’il y a deux ans ils ont du courir et se jeter à l’eau, car un essaim s’était un peu énervé… Je suis ‘vraiment’ ravis de le savoir…
Dernière étape avant de rentrer dans le vif du sujet, le bruit. Car oui, pour faire fuir les éventuels prédateur (j’ai nommé les tigres du Bengale), il font exploser de gros pétards tous les 10 mètres, au cas où…
La jungle est vraiment très dense, difficile de le montrer en photo, mais on est tout le temps recroquevillé, ou à genoux pour passer entre la végétation, vraiment un « coupe gorge », j’imagine le gars seul, qui part chercher du miel… Un truc de fou.
Maintenant ils cherchent un essaim, et franchement, je ne sais pas comment ils font, mais ils trouvent ! Une fois la cible en vu, ils joignent des feuillages…
…et y mettent le feu.
La fumée servira à distraire les abeilles (of course)
Voici un exemple ci-dessous :
Quand le terrain est dégagé, ils coupent l’essaim en morceaux (mais en laisse toujours un bout, pour la reconstruction), et récupère le miel.
C’est difficile de décrire tout ça devant mon écran d’ordinateur… Maintenant j’ai l’impression que c’était facile, mais sur place, on faisait pas les malins…
Pendant que les chasseurs sont à l’œuvre, tout le monde reste accroupi, les abeilles sont furieuses, et nous chauffent les oreilles.
Ci-dessous un essaim « dénudé »
Nous revenons sur le bateau avec la tête qui bourdonne, nous chaussures sont remplies de boue…
Tous les repas étaient délicieux (vraiment rien à redire)
Le lendemain nous repartons « à la chasse »
Parfois pour trouver un essaim nous devons traverser une rivière, et parfois DES rivières…
Trois d’entre nous ne savent pas nager, challenge supplémentaire.
En deux jours (sur place) on a du « chasser » sept essaims, ce qui est apparemment un bon score.
Mais les abeilles nous suivent…
Elles ne nous lâchent plus ! Il faudra 2h de bateau pour les semer.
Le dernier soir ils nous emmènent dans leur village
Où les cocotiers sont taillés afin d’être plus facile à grimper
Où les femmes sont les porteuses d’eau
Et où les gens demandent (encore) à voir les photos
Vraiment la meilleure expérience que l’on ai eu dans ce pays, même si j’ai été le seul à avoir été piqué… Et oui prendre les photos comporte parfois un certain risque. Si cela vous intéresse l’agence se nomme « The Guide Tour » et cela se déroule chaque année, pendant les 2 premières semaines d’avril (en général la première).
Il est temps pour nous de quitter le Bangladesh. Même si les « choses à voir » sont assez réduites, cela vaut largement le coup d’y faire un tour, ne serait-ce que pour les Bangladais. Ils méritent votre attention, et le pays à tellement besoin de rentrés d’argent… Malheureusement les « hartals » gâchent un peu le paysage, difficile de voyager en toute sérénité. Ces violences auraient causés la mort de 500 personnes en 2013 (tous Bangladais), j’espère sincèrement que ce pays trouve rapidement sa voix, il le mérite, largement.
Quant à nous, c’est à l’aéroport de Singapour que nous passerons la nuit, car nous avons un vol le matin (très tôt) pour un autre pays.
Le prochain article vous emmènera en Nouvelle Zélande !
15 réflexions sur « Les chasseurs de miel des Sundarbans »
Top ce trip!
😉
Quelle histoire! Ca fait du bien de voir que meme apres plusieurs annees, l’aventure est toujours au rendez vous! Avez vous deguste ce miel si difficile a cueillir?
Bien sûr, et TOUS les jours fFf
…rien qu’ en lisant l’ article j’ avais le bruit des abeilles dans les oreilles…j’ imagine sur place!….et les larves ils les mangent la bas?
Non, je crois pas qui les mangent… Sans abeilles, pas de miel… Déjà que c’est dur ! 😀
Tu as troqué le 7D pour un 40D?????????
Et voilà, encore un qui ne suit pas 😮
Si tu avais lu l’article précédent tu n’aurais pas posé la question…
Ja vais donc lire de ce pas l’article précédent. 55555
Bonnes photos qui dégagent bien l’ ambiance. C’ est une activité spéciale, une fois par an et qui représentent un enjeu économique pour les mawalis et leurs familles. Sans compter les risques avec les tigres car tous les ans malheureusement une ou deux personnes se font surprendre. La traversée des Kals est un peu folklorique et j’ essaie de l’ éviter pour les gens que j’ emmène.
Moi j’ai trouvé ça fun de traverser les Kals 😉
ok il faut vraiment prévoir son voyage précisément dans ces dates là si on veut pouvoir participer à cette collecte du miel… et encore là rien n’est assuré à ce que je vois. Ils devraient mettre leur effectif ensemble les deux agences afin de pouvoir mener l’expédition au moins toutes les années. Dommage qu’ils ne collaborent pas, ca doit être assez décevant de ne pas pouvoir y aller à cause du manque de personnes.
Mais vous vous avez été vraiment chanceux, pile poil au bon moment de l’année et le groupe était complet 🙂 Une super expérience que tu nous partages encore une fois.
Oui, « chanceux » on peut le dire 😉
Franchement je me suis régalé avec ces news, un moment très fort en émotions ,en images et en commentaires bref un bout de vie particulier avec une grande touche d’originalité c’était parfait………..Merci
bisesssssssssssssssssss à plus
Tant mieux si cela t’a plu !
Bise~