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Les Little Five

Les Little Five

Nous partons, toujours en direction du Nord pour une nouvelle ville imprononçable : Swakopmund
Toujours pas de goudron à l’horizon, seule la piste à perte de vue

Des zèbres ! Cette fois-ci ils sont plus proches, l’appareil a même réussit à les immortaliser

En chemin nous nous arrêtons faire un break à Solitaire, un lieu unique qui fait étrangement penser à un concentré miniature de la route 66 (USA)

Malgré cet environnement surprenant, ce sont le Xerus (sorte d’écureuil de terre) qui monopoliseront toute notre attention. Ci-dessous Julia prétend avoir de la nourriture dans la main, pour la pose photo, mais ce n’est qu’un caillou qu’elle tient entre ses doigts, oui ce n’est pas très sympa de tromper la pauvre petite bête, mais c’est encore pire de la nourrir, on ne nourrit pas les animaux sauvages !

Dans l’article précédent je vous signalais que la dune 7 était la plus haute de Namibie, ce que je ne savais pas c’est qu’elle se situait aux portes de Swakopmund.

Elle est pratiquement en bord de route, un petit parking y est dédié, malheureusement sa gratuité laisse la porte ouverte au pire, canettes de bière, bouteilles brisés, déchets en tous genre jonchent le sol. C’est la petite sortie des résidents, qui viennent le temps d’un pic-nique ou d’un selfie, ils prennent avec eux de grosses baffles criant la dernière musique à la mode. Je m’empresse d’atteindre le sommet, pour prendre de la distance, même si là haut l’humain sera toujours trop présent, il ne pourra pas amener ses accessoires encombrants.

La surface est noire, des grains de sable colorés par la pollution environnante, je rêve de Big Daddy

Swakopmund est très sympa, elle a trois grands supermarchés, et toujours une architecture d’antan

Nous y trouvons une auberge avec chambres et dortoirs, qui pour une somme minime nous laisse planter notre tente dans leur jardin, et pour une fois nous aurons droit à une vraie cuisine équipée

Lors du traçage de la route et des arrêts ‘obligatoires’, Mike avait bien insisté sur Swakopmund :
– « Si vous passez par là, prenez un tour pour observer les Little Five »
– « Mouais… Non, mais je n’aime pas les tours »
– « Non mais on s’en fiche de ce que tu aimes ! Moi non plus je n’en suis pas fan, mais là c’est obligatoire ! »
– « Obligatoire, hein ? C’est quoi les Little Five ? »
Pour ceux qui ne savent pas (comme moi avant d’arriver sur ce continent…), en Afrique il y a ce qu’on appelle les Big Five, ce sont 5 mammifères, les plus recherchés pour les safaris photos, enfin aujourd’hui car à l’époque les Big Five Game étaient chassés, c’était les 5 trophées à obtenir, le grand Chelem si je peux me permettre une parabole macabre.
Pour information, c’est 5 animaux sont le lion, le buffle d’Afrique, le rhinocéros noir, l’éléphant d’Afrique et le léopard d’Afrique, et étonnement ils ont été désignés par Ernest Hemigway dans une de ses nouvelle (Les Neiges du Kilimandjaro). Bref, je savais depuis peu ce qu’était les Big Five, mais les Little Five …jamais entendu parler
– « C’est en opposition aux Big Five… » me répond Mike « …ils ont trouvé ce nom pour désigner 5 petits êtres vivants dans le désert »
– « Et alors ? »
– « Et alors ?! Et alors, c’est super intéressant, les gars te trouvent araignées, lézards, etc. comme ça au milieu du désert, et ils t’expliquent tout à leur sujet, fascinant ! »
– « Ok, ok »
– « Pas de ‘Ok’ ! Fais ce tour ! »
– « Je ne te promets rien, mais j’y penserais une fois sur place »
Et bien entendu nous y avons pensé, plusieurs agences le proposent, nous avions le choix entre trois, de 30 à 100€ par personne, même si il était évident qu’on choisirait la première, je voulais savoir pourquoi tant de différence :
– « Ben dites moi, le prix varie du simple au triple ! »
– « Oui, mais vous verrez la même chose, et au même endroit »
– « Mais pourquoi une telle différence alors ? »
– « Les options… Une a de grands bus avec de grande fenêtres comme pour un safari… »
– « Euh ok, mais vu qu’on va observer de ‘petits’ animaux, cela ne sert pas à grand chose, non ? »
– « C’est vous qui voyez, et l’autre vous offre petit-déjeuner et déjeuner sur le parcours »
– « Ok, 2 places pour le premier s’il-vous plait »
– « Très bien, soyez prêts demain devant votre auberge, vers 9h du matin »
– « Parfait, merci »
Sur le dépliant généreusement offert, nous pouvons lire que les Little Five se composent : d’un araignée, d’un caméléon, d’un lézard, d’un gecko et d’une vipère.

Voulant d’autres clichés de la ville je pars seul, au couché du soleil, encadrer quelques images du quartier :

Nous sommes pile à l’heure, impatients de fouler les portes du désert, et …ils ont 7 bonnes minutes de retard ! Bah, on leur pardonne, la route n’est pas longue, les dunes sont juste à quelques pâtés de maisons

Très vite nous nous arrêtons, en quelques secondes on nous présente ceci :

– « Il fait partie des Little Five lui ? »
– « Non, mais il est aussi intéressant, entre le lézard et le serpent »
– « J’aurais plutôt dit entre le serpent et le verre… »
– « Ah ah, justement non, c’est un reptile ! Le Typhlacontias brevipes fait partie de la famille des Amphisbaenidae »
– « Le quoi fait partie des quoi ? »
– « Rappelez-vous juste que c’est un reptile, un lézard sans pattes quoi, cela suffira » me dit-il en souriant « on en trouve qu’au Sud du continent africain »

Nous reprenons la route, jusqu’à présent nous étions seuls, mais un deuxième véhicule se joint à nous, un couple et sa petite tête blonde.
Au prochain arrêt même chose, au bout de quelques minutes, ils déterrent un petit gecko translucide :

« Il est endémique à la région, c’est pour cela que l’on lui donne le nom de Gecko des Dunes Nabim, mais aussi Gecko Palmato, et encore son nom plus scientifique : Pachydactylus rangei. Ses yeux sont sans paupières, il les nettoie simplement, avec sa grande langue. Comme il s’hydrate uniquement avec la nourriture qu’il ingère, petits insectes et larves diverses, il se peut de le voir très tôt le matin profitant de la rosée, l’eau se condense sur ses grand yeux qu’il lèche d’un coup de langue. C’est un animal nocturne, avec un corps pratiquement transparent, ses pieds de « canard » lui permettent de bien s’accrocher au sable, un peu comme quand vous mettez des raquettes pour mieux vous déplacer sur la neige »

Puis après avoir donné un coup de pelle, il creuse un trou du bout du doigt et laisse repartir le gecko aux pieds de canard

Quelques minutes plus tard l’un d’eux revient avec ceci au bout d’un bâton :

Une araignée, nommée Carparachne aureoflava « Mais ici on l’appelle the dancing white Lady spider, elle est aussi endémique à la région, elle a une drôle façon de marcher, toujours une ou deux pattes en l’air, mais sait fuir ses ennemis en mettant son corps en boule lui permettant de dégringoler les dunes à une vitesse vertigineuse. Si elle vous mort, ça fait mal, et même si son venin n’est pas mortel, vous risquez de vous retrouver aveugle pour trois jours ! »
– « De quoi ?! »
– « Oui, monsieur »
– « Une piqûre de cette araignée me ferait perdre la vue pendant trois jours ?! J’ai bien comprit ? »
– « Absolument ! »
Je n’ai pas été vérifier, mais cela m’a découragé d’essayer de la prendre dans la main (même les guides n’y touchaient pas…)

Une fois l’araignée enterrée, ils se mettent à la recherche d’un lézard, le Meroles anchietae, sans succès…
« On essaiera plus tard » dit l’un d’eux se grattant l’arrière de la tête, la casquette à la main.
Puis on nous appelle pour observer au fond d’un minuscule buisson :

Une petite petite vipère du nom de Bitis Perinqueyi

« C’est encore endémique, et elle est l’une des plus petite au monde. Elle s’enterre en laissant les yeux hors du sable, pour attirer leurs proies elle a à la pointe de la queue un petit point noir, en l’agitant gecko et lézard pensent aller vers un petit insecte, et hop ! Il se font avaler. Elle a un venin puissant, alors gardez vos distances »

C’est vrai qu’elle est toute petite, ici dans une emprunte de chaussure, vous pouvez vous rendre compte de sa taille :

Nous reprenons la route, et nous arrêtons à la hauteur de ces minuscules buissons, où jamais je n’aurais imaginé…

…y découvrir des caméléons !

« Voici le Caméléon Namaqua ou Chamaeleo namaquensis, il ne dépasse jamais plus de 30cm, plus il est noir, plus il est stressé ou en colère, mais il est vrai qui porte souvent cette couleur, surtout le matin, pour mieux absorber la chaleur du soleil. Comparé aux autres caméléons, il est plus rapide quand il se déplace, peut-être LE plus rapide de tous les caméléons du monde »

Alors je ne peux pas trop comparer sa rapidité à se déplacer, mais pour attraper sa nourriture c’est un vrai fusil ! Un de nos guide a « cueillit » quelques insectes pour lui faire tirer la langue, il n’a pas hésité une seconde, je vous ai mit une petite vidéo ci-dessous, avec ralenti :

Ils essaieront pendant plusieurs minutes de trouver ce fameux lézard, celui qui finaliserait notre liste des Little Five, mais nous n’aurons pas la chance de le découvrir.
La nature n’a pas de règle, elle est parfois capricieuse, et tant mieux. On sera déjà très heureux d’avoir rencontré les Little Four…
Nous reprenons le chemin des dunes, pour revenir à la ville.

Dans nos endroits à ne pas manquer, il y a le parc national d’Etosha, une des plus grandes réserves animalières d’Afrique. Et à l’intérieur, le seul moyen d’y dormir est le camping (ou les bungalows), très bien me direz-vous, oui sauf qu’apparemment c’est souvent plein, tellement qu’il faut réserver des jours à l’avance, voire des semaines !
Je déteste réserver, cela m’oblige à tenir un délais, donc nous ne l’avons pas fait. Mais maintenant que nous sommes plus proches, je sais qu’au maximum, nous y serons dans une semaine. Les places peuvent se réserver à la capitale, et aussi ici, à Swakopmund. Alors je tente ma chance, autant le savoir de suite, car en cas de refus il faudra changer le plan de route.
D’après les forums lus en diagonal, il fallait minimum trois semaines d’avance, je vais donc au bureau officiel sans trop d’espoir. Pourtant je ressortirais avec exactement ce que je voulais, 4 nuits sur place, dans 3 campings différents (le parc est gigantesque), et cela s’est fait rapidement, sans aucun problème. Nous sommes prêts pour Etosha !
Nous avons presque une semaine de battement, nous allons pouvoir aller plus au Nord, où Mike n’avait jamais été.
La tente repliée, nous disons au revoir à cette fantastique et très fonctionnelle cuisine, pour reprendre l’aventure du road-trip, en passant nos derniers instants à Swakopmund, des pintades de Numidie nous font un petit coucou du trottoir :


Je les laisse picorer, et appuie sur l’accélérateur, direction le Nord (pour pas changer…)

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