Dernière étape à Cuba, nous voulions un endroit « différent », voir une autre facette du pays, et nous l’avons trouvé, son nom : Vinales. Situé à l’Ouest du pays, la vallée offre des paysages uniques, et une aubaine pour la pousse de tabac. Le village s’en tient (en gros) à une large route de 500m, puis autour, la nature à perte de vue. Allez, comme d’habitude place aux images :

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Peinture murale commandé par Fidel Castro en personne, qui (soit disant…) représente la théorie de l’évolution, d’où son nom : « Mur de la préhistoire »

Ça fait quand même du bien de retrouver la nature, pouvoir marcher de nouveau à travers champs.

Tips : Si vous voulez prendre un tour, pour visiter les environs, où voir comment se déroule la récolte de tabac. Demandez autour, à votre casa, car les deux, trois agences sont purement gouvernementales, donc l’argent va où vous savez, en plus ils vous demanderont entre 3 et 4 fois plus cher.
Mais sincèrement tout peux se faire seul, il faut juste prendre son temps. Voici une cabane pour sécher le tabac :

Et où nous avons pu goûter aux meilleurs Mojitos de notre séjour…

Nous avons donc prit un tour « local » pour voir ceci. Fabrication (et « essayage ») de cigares :

Pour fermer le tout ils utilisent du miel (qui donne aussi du goût) mais apparemment ce n’est pas la méthode traditionnelle qui elle consiste à fermer à l’aide de …salive…

Pour information, le gouvernement retire 90% de tabac de chaque agriculteur (taxation) ils ne leur reste donc qu’un dixième de récolte pour eux…

Comme je vous le disais plus haut, il est possible de faire la même chose par vous même. Le lendemain, je laisse Hihi au lit pour aller prendre des photos au levé du soleil. Au loin on peut apercevoir un champs de tabac, je m’approche :
– « Bonjour ! C’est à vous ce champs ? »
– « Oui »
– « Et vous allez récolter aujourd’hui ? »
– « Non, pourquoi ? »
– « Ben… En fait j’aimerai prendre des photos de personnes en train de cueillir… »
– « Pas de problème, reviens vers 15h »
– « C’est vrai ? Cool ! Merci, à plus tard »

Je reviens donc avec Hihi plus tard dans l’après-midi :
– « Vous êtes prêts ? »
– « Euh comment ça on est prêt ?.. »
– « Ben vous voulez faire des photos non ?! »
– « Oui, mais on est pas pressé, prenez votre temps »
– « Peut-être vous, mais moi j’ai d’autres choses à faire aujourd’hui »
– « Vous voulez dire, que vous allez cueillir juste pour nos beaux yeux ?! »
– « Et oui »
– « C’est vraiment sympa, merci beaucoup »
– « Non, mais il n’y a pas de problème, je devais le faire demain matin, je vais juste en faire quelque uns pour vous maintenant »
– « Ben vraiment merci, nous sommes prêts, c’est quand vous voulez »
Et là il se met direct dans le champs et commence le travail :

En prenant parfois la pose…

j’ai vraiment trouvé ça super cool de sa part, il fallait qu’on lui rende la pareille, mais comment ? Je ne vais pas acheter des cigares, hier c’était le premier que je fumais en 37 ans…
– « Le petit bar/restaurant à côté c’est à vous ? »
– « Pas personnellement, mais c’est pareil, c’est la famille »
– « Donc indirectement si on prend un verre ou deux là bas, l’argent va à votre famille ? »
– « Ben oui, on partage tout »
Voilà, on avait trouvé un moyen de lui rendre un petit quelque chose. Il nous quitte avec un grand sourire, et nous fait adieux de son énorme main.

Nous devons retrouver la Havane, car notre vol est pour bientôt. Et coup de chance, en parlant autour de nous, on tombe sur un gars qui doit y aller, dans sa voiture des années 50, trop cool ! En plus le prix est divisé par 4.

On le verra à chaque fois donner des coups de fil avant de faire l’essence, le pire c’est qu’il faisait le plein à côté de la station, comme un réseau parallèle. Il fallait que je demande :
– « Je ne comprends pas… Pourquoi tu prends l’essence ici, la station est là-bas ! »
– « Parce-que c’est beaucoup moins cher ici »
– « Mais alors… Pourquoi tout le monde ne la prends pas ici ? »
– « Ah ! Parce-que d’un, tout le monde ne le sait pas, et de deux, parce-que ce n’est pas illimité »
– « Il va falloir que tu m’en dise plus, pourquoi c’est moins cher ET limité ? »
– « T’as vu que j’appelle avant de prendre de l’essence ? »
– « Oui… »
– « C’est pour savoir si ils en ont en stock »
– « Ok, mais elle sort d’où ? »
– « En fait, comme tu sais tout est cher ici pour nous, alors même pour changer une roue, où réparer un moteur, cela coûte énormément »
– « Et ? »
– « Il faut savoir aussi que les fonctionnaires ici, ont l’essence gratuite, payée par le gouvernement. Tu me vois venir ? »
– « Euh pas sûr… »
– « Ben, quand ils ont un problème sur leur voiture, comme ils ne peuvent pas payer avec de l’argent, ils payent avec de l’essence. Et c’est cette essence que je récupère »
– « Aahh ! Donc tu appelles pour savoir si un fonctionnaire a récemment payé le garagiste en essence ? »
– « Exactement »
– « Mais l’essence est illimité pour eux ? »
– « Nooooon ! Ils doivent mentir, dire qu’ils utilisent plus, et cacher le surplus en attendant la casse, c’est très risqué, beaucoup y perdent leur boulot »
– « Ah ouais… Pourtant ils le font quand même »
– « T’es obligé, il faut trouver des systèmes D, où ont survie pas… »
– « Je comprends… »
L’aéroport est notre dernier stop, il est temps pour nous de retrouver l’Amérique centrale.

Nous ne sommes restés que 2 semaines sur place, mais une troisième n’aurait pas été du luxe, j’aurai aimé visiter l’Est du pays (en particulier Baracoa), peut-être une prochaine fois… De toute façon Cuba a été un (très) gros coup de cœur, une culture unique, une claque en pleine face, bref, on a adoré.